Following Angel Investigations
Bienvenue sur FAI, rejoignez-nous

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Following Angel Investigations
Bienvenue sur FAI, rejoignez-nous
Following Angel Investigations
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 :: Avant toute chose :: Le centre des archives :: Actualité et résumé :: Saison II Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Une rencontre mouvementée
Connor
Chasseur
Connor
Je venais de descendre du bus dans la nuit calme. Je sentais déjà que Los Angeles n’était plus comme avant. Mais je ne pouvais pas expliquer pourquoi. Je m’éloignais d’un pas rapide, lorsque quelqu’un posa une main sur mon épaule. J’hésitais un moment avant de me retourner. C’est peu-être quelqu’un qui veut me demander son chemin. Je me retournais près à attaquer si nécessaire. L’homme qui se trouvait en face de moi était grand et costaud, ses cheveux étaient aussi noir que le charbon. Et l’expression sur son visage était sérieuse.

-C’est à toi ça gamin? S’enquit l’homme en me tendant une montre doré ornée de minuscules petits diamants.

Il est sérieux, comme si je pouvais me payer ça. Je lève le sourcil.

-Non, répondis-je sèchement.
Il resta de marbre. Et continua à me fixer d’un air sévère comme si j’avais exterminé toute sa famille. Un peu étrange juste pour quelqu’un qui veut me “rendre une montre”. Il hocha la tête avant de s’en aller, je le regarde partir puis je tourne les talons et continue mon chemin.

Je n’arrive toujours pas à croire que je suis parti, j’aimais bien la France mais je ne m’y sentais pas à ma place. Mes parents ont commencés à devenir étouffant. Et ils avaient beaucoup changés, je le sais, pourtant je ne parviens pas à me rappeler comment ils étaient avant. J’ai l’impression que deux personnalités se battent en moi, celle qu’Angel à créé,un pacifiste,et celle qui à vécu à Quor’Toth un tueur. Je me demande laquelle des deux et moi, ou si elles le sont toutes les deux. Parfois il m’arrive de ne pas pouvoir distinguer les vrais souvenirs et ceux qui ont étaient fabriqués. Ou d’oublier certaines choses, parfois insignifiantes, et parfois vitales. Je ne me connais pas si bien que ça en fait.

Le vent doux me frappa le visage, on n’entendais rien sauf le bruit de mes pas dans la nuit. Je regardais mes pieds en essayant de me rappeler comment étaient mes parents avant tout ça. Ça va me revenir, ça revient toujours. L’oppression m’envahis et un j’avais un nœud dans l’estomac. J’avais alors la certitude que j’étais suivi. Mais là c’est le pacifiste qui à pris le dessus et m’a fais courir tandis que l’autre dormais. Quand même j’aurai bien voulu me battre, mais je ne pouvait pas me contrôler. Je me force à m’arrêter et à me retourner. J’aperçois alors l’homme de tout à l’heure mais cette fois son expression avait changé. Il avait un sourire carnassier et un regard de psychopathe. Soudain d’autre personnes m’encerclèrent. Je remarque alors que l’homme porte à son poignée la montre. C’est sur ils ne sont pas là juste pour faire la conversation.

-Ok, c’est quoi le délire? m’écriai je en essayant de ne pas paniquer.

Qui êtes vous?

-Nous sommes les éliminateurs! Hurla-t-il.

NE PAS PANIQUER! Je reste stoïque comme si j’avais la certitude que je faisais le poids contre eux. S’il y a bien quelque chose que je sais faire c’est garder mon sang froids. Je me rappelle alors que j’ai un pieu dans mon sac à dos. Je remarque que dans la bande, il n’y avait pas que des vampires, mais aussi des démons et toutes sortes d’autres espèce que je ne connais pas.

-Que voulais-vous? demandais-je.

-Envoyer un message. Tué-le!

Et mer**! Je me sert de mon sac pour assener quelque coups, je ne suis pas vraiment en pleine forme. Ils me neutralisent rapidement avant même que j’ai eu le temps de prendre le pieu qui est dans mon sac. J’essayais de me débattre, mais ils étaient plus nombreux et plus fort que moi. Je regarde autour de moi pour trouver une solution, lorsque soudain je remarque une jeune fille  sur le toit. Elle maigre voire anorexique, ses cheveux brun tombaient en cascade sur ses épaule. Elle me fît signe de me taire.
Dim 5 Mar - 22:08
Revenir en haut Aller en bas
Blanche Dubois
Démon
Blanche Dubois
Blanche survolait les immeubles et les résidences sous sa forme d’aigle, jouissant du vent tiède qui caressait ses plumes. La blessure infligée par Kora avait fini par guérir et, malgré la cicatrice toujours vilaine qui marquait son avant-bras, la démone pouvait voler librement. Elle scrutait rues et ruelles, attentive à la moindre activité suspecte.

Asag lui avait téléphoné quelques jours plus tôt afin de la convier à sa suite. Il n’avait pas spécifié pourquoi, s’était contenté de lui enjoindre de se présenter sur le champ. Encore au lit et assommée de la cuite qu’elle s’était prise la veille, Blanche n’avait réussi à lui répondre que par un grognement agacé que son patron avait choisi d’interpréter comme un acquiescement avant de mettre un terme à leur conversation.

Asag veut me voir, avait dit Blanche à Spike, que la sonnerie du téléphone avait tiré du sommeil.

Le vampire l’avait attirée vers lui. Le souffle de la démone s’était accéléré sous ses baisers et ses caresses. Elle l’avait repoussé doucement, à contrecœur. Asag n’appréciait pas qu’on le fasse attendre. Après une toilette rapide et une tasse de café, elle s’était habillée et s’était envolée vers l’hôtel où logeait Asag. En chemin, elle s’était questionnée sur la raison pour laquelle son patron désirait s’entretenir avec elle. Depuis l’arrivée du vieux démon à Los Angeles, elle ne l’avait vu qu’une fois, lorsqu’il lui avait offert son nouvel appartement. Il l’avait alors longuement pressée contre lui, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Il ne s’était cependant pas attardé, lui avait rappelé qu’il souhaitait qu’elle demeurât auprès de Kora, puis s’était éclipsé.

Blanche avait atterri sur le balcon arrière de la suite et avait frappé à la porte vitrée. Asag l’avait accueillie vêtu de manière décontractée, mais l’air grave. La jeune femme s’était laissée conduire jusqu’à une salle de séjour, où son patron lui avait pointé un journal sur une table basse. Blanche s’était penchée afin d’observer les images. Certaines affichaient des scènes de crime, d’autres des visages de démons. Une photo en particulier avait attiré son attention. Il s’agissait d’un gros plan de la nuque d’un vampire. Un étrange symbole y était tatoué.

C’est quoi? avait demandé Blanche en posant un index sur l’image.

Le symbole des Éliminateurs. Du moins, c’est le nom qu’ils se sont donné.

Il avait laissé une main glisser sur le dos de la jeune femme. Elle s’était redressée, avait considéré son patron avec incrédulité.

Des démons, des vampires, avait poursuivi Asag, prenant soin de repousser une mèche de cheveux du visage de sa mercenaire. Leur but est de reproduire la politique « Tolérance 0 » en l’inversant. Ils tuent systématiquement chaque humain qu’ils croisent.

C’est barbare. Quoi ce que tu veux que j’fasse?

Les abattre, avait répondu le démon, ignorant le haussement de sourcils de la jeune femme. Ils ne semblent pas particulièrement organisés pour le moment, ce qui nous laisse cet avantage. Tu devras tout de même faire preuve de prudence : l’Initiative les traque également. Et sois discrète. Kora n’est pas complètement idiote alors tes plumes, garde-les pour toi, avait-il clos, faisant référence à la signature de sa protégée.

Blanche avait laissé s’échapper un rire, avait cherché à se dégager, mais Asag l’avait retenue.

Je suis sérieux, Plume. Tu m’appartiens. Je ne le supporterais pas si elle venait à t’entamer à nouveau.

Blanche avait voulu se détourner de lui, mais devant sa mine grave, elle n’avait pu que hocher la tête. Asag s’était toujours montré très protecteur envers elle, mais depuis qu’il l’avait transférée à Los Angeles, il se montrait davantage possessif. La démone ne savait comment interpréter ses sautes d’humeur.

D’ailleurs, parviens-tu toujours à me discréditer auprès de Kora? avait-il demandé sur un ton plus léger.

Mhmm. Tu veux que j’te montre comment ce que j’fais? lui avait-elle répondu avec un sourire mi-arrogant, mi-amusé.

Un mot de plus de ta part et je te jette par la fenêtre. Maintenant, sors d’ici.

Blanche avait éclaté de rire, la gorge renversée, avait cru surprendre un sourire dans le regard de son patron. Elle avait déposé un baiser sur sa joue avant de le quitter.

Ces derniers jours, elle avait plané au-dessus de la ville, traquant et abattant les Éliminateurs qu’elle repérait. Ils ne semblaient pas très nombreux et attaquaient souvent seuls ou en petits groupes de deux ou trois. Blanche était heureuse de reprendre ses activités de mercenaire auprès d’Asag. Elle était fatiguée de la mission d’espionnage qu’il lui avait préalablement confiée et des petits boulots dégradants que lui confiait parfois Kora. Elle aimait la chasse, la poussée d’adrénaline et le sentiment d’invincibilité qu’elle lui procurait.

La nuit était calme. Malgré la température clémente, les rues étaient presque désertes à l’approche du couvre-feu. Du haut des airs, Blanche suivait paresseusement les déplacements d’un jeune homme, son plumage noir lui servant de camouflage contre la surface ébène du ciel. Il marchait d’un pas rapide, comme s’il était pressé de parvenir à destination. Au détour d’un coin de rue, un homme se mit à le suivre. Blanche le vit sortir une montre dorée de sa poche avant de l’apostropher. L’aigle alla se poser sur une corniche afin de ne rien perdre de leur échange. D’un ton agressif, le plus grand proposa au jeune homme de lui rendre sa montre, mais ce dernier lui fit sèchement comprendre qu’elle ne lui appartenait pas. Ils demeurèrent un moment à se considérer froidement, puis l’homme à la montre poursuivit son chemin. Blanche résolut de suivre le jeune homme. Trop d’événements étranges avaient lieu à Los Angeles pour que cette altercation ne fût qu’un hasard. Seul en plein cœur de la nuit, il constituait une proie facile.

La démone s’envola et décrivit quelques cercles au-dessus de la rue. Presque aussitôt, elle vit l’homme à la montre revenir à la charge. Le jeune homme prit immédiatement la fuite. Blanche les fila sur plusieurs mètres, remarquant au passage quelques silhouettes s’animer dans les ruelles adjacentes. L’évidence la frappa : le jeune homme était traqué. L’adolescent s’arrêta brusquement afin de faire face à son assaillant. Il se retrouva rapidement encerclé par une dizaine de démons et de vampires. La démone se posa sur le toit d’un immeuble où elle reprit forme humaine. Elle dégaina son pistolet et s’accroupit près du bord.

Ok, c’est quoi le délire? s’écria le jeune homme. Qui êtes-vous?

Nous sommes les Éliminateurs, lui répondit le démon à la montre, qui semblait être le chef de la bande.

Blanche se mordit la lèvre. Ils n’étaient jamais si nombreux. Elle vit l’adolescent lutter contre ses agresseurs avant d’être tout de suite maîtrisé. Elle ne donnait pas cher de sa peau. Ni de la sienne si elle s’en mêlait. Tous ses nerfs lui criaient de fuir. Elle devait aviser Asag que les Éliminateurs n’étaient pas aussi désorganisés qu’il le croyait. Elle jeta un dernier coup d’œil à l’altercation. L’adolescent avait levé la tête. Il l’avait vue. Le corps de la jeune femme s’affaissa légèrement. Il était si jeune. Si son visage trahissait sa peur, son regard était étrangement calme. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait aux prises avec des démons. Blanche posa un index sur ses lèvres afin de lui imposer le silence. Elle ignora les murmures de l’autre dans son esprit, ses insultes et ses sommations. Elle devait agir rapidement si elle voulait qu’il eût une chance de s’en sortir. Qu’ils eussent une chance de s’en sortir. Elle porta le canon de son arme à ses lèvres avant de viser. Trois coups de feu firent voler en éclats le silence nocturne. Trois Éliminateurs s’abattirent aussitôt. Le désordre se fit au sein de la bande. Chacun cherchait à savoir d’où venaient les coups de feu, s’il y en aurait d’autres. Ceux qui retenaient le jeune homme l’avaient lâché, étaient sur leurs gardes. Ils attendaient les ordres du démon à la montre.

Dix contre un, c’est pas très juste, vous-autres croit pas? cria Blanche avant de se dévoiler.

Elle tira une autre fois, un démon s’effondra. L’attention des Éliminateurs était sur elle à présent. Elle était l’ennemie à abattre. Blanche pointa son pistolet vers l’adolescent et tira à ses pieds.

Reste pas là! lui hurla-t-elle.

Il la considéra un court instant, une lueur déterminée au fond des yeux, puis obtempéra. Deux des Éliminateurs encore debout partirent à ses trousses. Blanche visa, mais une balle fusa dangereusement près de son visage, lui faisant rater sa cible. Elle recula. Un démon sauta du sol jusqu’au toit pour atterrir devant elle. La jeune femme lui tira en pleine poitrine. Un rire roula dans la gorge du démon. Sa peau était intacte.

C’est fini pour toi, ma jolie.

J’chuis pas d’accord, répondit Blanche en lui adressant un clin d’œil.

Elle rangea aussitôt son pistolet et s’envola. Une balle lui arracha quelques plumes. Elle prit de l’altitude, zigzagant dans le ciel afin de compliquer la poursuite. Puis, elle descendit de quelques mètres et finit par repérer le jeune homme, toujours en fuite. Les Éliminateurs ne semblaient plus à ses trousses. Elle se demandait s’il leur avait réglé leur compte ou bien s’il les avait simplement semés. Elle le vit approcher d’une bâtisse abandonnée et alla se poser au détour d’une ruelle, où elle reprit forme humaine. Elle émergea devant lui.

Suis-moi, le pressa-t-elle.

Ils se rendirent sur le côté de l’immeuble. Il l’aida à briser les planches qui condamnaient l’une des fenêtres et s’y engouffrèrent. Blanche rechargea rapidement son pistolet et s’appuya contre le mur, son arme levée vers la fenêtre. Elle attendit, attentive au moindre bruit, ignorant le tremblement de ses lèvres et la blessure qui lui brûlait légèrement le flanc. Les Éliminateurs pouvaient encore les chercher, sans compter que le bruit des coups de feu risquait d’attirer les brigades de l’Initiative.
Mar 14 Mar - 17:39
Revenir en haut Aller en bas
Connor
Chasseur
Connor
Elle sortit un pistolet, et tira trois fois sur mes agresseurs. Surpris, ils regardèrent les alentours et ne me portèrent plus aucune attention. Sauf l’homme à la montre, j’essayais de ne pas regarder dans la direction de mon héroïne, et de faire comme si j’étais aussi étonné qu’eux. Histoire qu’elle ne se fasse pas repérer, c’est la moindre des choses.

-Dix contre un, c’est pas très juste, vous-autres croit pas? cria la jeune femme .

Bon mes efforts pour qu’elle reste discrète n’ont servi à rien. Je remarque qu’elle a un accent cajun, elle n’est donc pas d’ici. Un autre coup de feu me fit perdre le cours de mes pensées, un démon s’écroula. Cette fois tous l’observèrent, même leur chef ne me prêtait plus attention. Je comptais en profiter pour en éliminer quelques-uns, mais de nouveau elle tira à mes pieds, ce qui me fît sursauter. Je fus légèrement agacé.

-Reste pas là! hurla-t-elle.

Je voulais protester, mais elle n’aurait sans doute aucun mal à se débarrasser d’eux. Du coin de l’œil j’aperçois le démon à la montre me regarder amèrement. Je finis par exécuter les ordres de la jeune femme, et m’enfuis dans la nuit. Super ça fait juste quelque minutes que je suis à L.A et on veut déjà ma peau. À croire qu’une annonce est passé dans les journaux.

Je constate soudain que deux démons me suivent. Ça ne sert à rien de continuer à courir, à part me fatiguer. Je m’arrête brusquement, et fais volte-face.

-Alors t’abandonne! se moqua le premier.

-Je crois pas Jeff si ça se trouve il reprend ses forces, ironisa l’autre.

Je profite qu'ils soit distraient, pour les attaquer. Je fonce sur Jeff et lui envoie une série de coup, mais il les esquiva avec beaucoup de facilité. Le démon m’envoya un coup de poing qui me projeta à terre. Jeff fit signe à son camarade de ne pas avancer.

-Pas la peine Jason, je contrôle la situation.

L'autre soupira et leva les yeux au ciel. J'en profitais pour me relever et assener aussi un coup de pied à mon agresseur.

-Peut-être que non en fait! rétorquais-je.

Il vacilla par terre et, jugea bon de ne pas tout de suite se relever. Je surpris son compagnon sourire avant de reprendre ses esprits et, de foncer vers moi. J'eus à peine le temps d'ouvrir mon sac et de prendre mon pieu, qu'il était déjà devant moi. Il me saisit par le coup et, me souleva. J'étais sur le point de m'étouffer, je lâchais mon pieu qui tomba. Mais son visage se changea, c'était un vampire. Tout ça éveilla quelque chose en moi qui me fît réagir, en lui envoyant un coup de pied dans le ventre. Le vampire me lâcha brusquement, j'attrapais le pieu. Jeff, qui s’était relevé me projeta de nouveau au sol en me donnant un coup de pied sur la tête. Jason, lui me maintenait dans ma position, pendant que son ami s’avançait vers moi avec un couteau. J’attendis que celui-ci soit assez près pour le lui transpercer la main avec mon pieu, le démon hurla de douleur. Je mordis le vampire sur le bras, avant que celui-ci ne puisse riposter. Je l’entendis pester contre moi lorsqu’il me lâcha.

-Moi aussi j’ai des canines! raillai-je.

Jeff s’élançait déjà vers moi. J’assène un autre coup de pieu à Jason pour être sûre qu’il ne m’embêtera pas. Je ne vis même pas où je l'avais touché. Jeff bondit sur moi, je lui donne un coup de poing qu'il ne réussit pas à esquiver cette fois. Le démon n'a même pas le temps de s'en remettre, que je le pousse. Il tomba à terre et, je me précipite de nouveau sur lui. Son ami est sur le point de revenir à la charge. Je maintiens Jeff au sol et lui crève un œil avec mon pieu. Le sang coula abondamment, j’ai faits ça sur le coup de l’adrénaline. Le démon hurla de douleur.

-Tu me le payeras! vociféra-t-il.

-C'est toi qui as commencé, me moquais-je.

Jason comptait s'en fuir, mais je le rattrape à temps. Je ne peux quand même pas le laisser, il allait abandonner son "ami". Il me donne un coup de coude sur le nez, douloureux mais supportable. Le vampire fît volte-face. Il montra ses crocs et, les plongea dans mon bras. Mais je lui plante le pieu dans le cœur. Il émit un petit cri avant de disparaître en cendres.

J’étais épuisé, mais je ne pouvais tout de même pas laisser Jeff en vie. Il raconterait des détails de notre combat aux autres pour qu’ils puissent m’éliminer. En même temps là il est en train de se vider de son sang. Je m’approche discrètement du démon pour entendre son faible pouls, le démon leva brusquement la tête pour tenter de m’étrangler. Mais il était trop faible, je le tue en lui transperçant la carotide avec mon pieu. Bon au moins ça m’a faits gagner du temps pour cette décision. Je repris la fuite avant que quelqu’un d’autre ne tente de me tuer. Au bout de quelques secondes, j’aperçus une vieille bâtisse. Parfais pour se cacher! Soudain un aigle noir se posa en face de moi. Un aigle noir? Je le vis prendre la forme d’une jeune femme. C’était celle qui m’avait sauvé la vie.

-Suis-moi, dit-elle.

Nous nous rendîmes sur le côté du bâtiment, brisâmes les planches d’une fenêtre. À peine entrée, elle se mit contre le mur en position de tir.

-Merci, dis-je un peu essoufflé.

Elle a l’air très concentré. Je ne suis même pas sûre qu’elle m’ait entendue.

-Ils t’ont suivi? m’enquis-je inquiet.
Sam 1 Avr - 17:52
Revenir en haut Aller en bas
Blanche Dubois
Démon
Blanche Dubois
Blanche ignora les remerciements de l’adolescent. Toute son attention était concentrée sur ce qu’elle percevait de l’extérieur. Le corps tendu, elle était prête à tirer au moindre mouvement.

Ils t’ont suivie? s’enquit le jeune homme avec inquiétude.

D’un geste brusque, Blanche le somma de se taire. Elle ignorait si ses poursuivants avaient réussi à la filer, mais si c’était le cas, le bavassage de l’adolescent risquait assurément de les faire repérer. Cependant, seul le silence était perceptible. Bien vite, le tremblement qui agitait les lèvres de la démone gagna tout son corps. Avec un profond soupir, elle se laissa glisser contre le mur.

J’crois que c’est bon, souffla-t-elle, soulagée.

Assise à même la poussière du sol, Blanche sortit son paquet de Benson de la poche arrière de son jean. Elle en prit une avant d’en offrir une au jeune homme. Elle dut s’y reprendre à plusieurs reprises avant de parvenir à allumer sa cigarette tant ses mains tremblaient. Elle inspira avidement la fumée, la gardant un long moment dans ses poumons, puis la libéra. La nicotine calmait ses nerfs. Il était rare qu’elle se mît volontairement dans des situations aussi périlleuses pour sauver la vie d’un inconnu, encore moins lorsqu’elle n’avait rien à y gagner. Mais quelque chose dans le regard du jeune homme l’avait empêchée de l’abandonner à la merci des Éliminateurs.

Blanche leva les yeux vers l’adolescent. Sa fuite ne l’avait pas laissé indemne, mais il semblait tenir bon. Un bruit sec se fit alors entendre à l’extérieur. La jeune femme porta instinctivement une main sur son arme et fit un mouvement pour se lever, mais retomba aussitôt, surprise par une douleur aiguë au flanc. Ses doigts frôlèrent ses côtes : le tissu de son t-shirt était imbibé de sang. Elle songea que les Éliminateurs avaient tenté de l’abattre en plein vol quelques minutes plus tôt. Qu’une de leur balle ne l’ait pas atteinte aurait relevé du miracle. Blanche souleva son t-shirt afin de constater l’étendue des dommages. La balle avait entaillé profondément la chair sans toutefois s’y loger. Blanche rabaissa simplement le tissu sur son ventre. Sa nature démoniaque aurait raison de sa blessure. Un rire vint alors secouer ses épaules chétives. Les probabilités qu’ils eussent péri entre les mains des Éliminateurs étaient plus grandes que leurs chances de survie. Et pourtant.

On s’en est sortis.

La voix de Blanche avait brisé le silence poussiéreux. Un sourire dansait sur ses lèvres alors qu’elle tirait une nouvelle fois sur sa cigarette. Elle appuya sa tête contre le mur. Elle ne songeait plus à l’imminence du couvre-feu ni à la possibilité qu’ils fussent toujours traqués. Rien ne comptait plus que leur victoire contre la mort. L’air de triomphe qui illuminait le visage de la démone tomba brusquement alors que l’image des Éliminateurs lui revint à l’esprit. Elle ne les avait jamais vus si organisés.

Ça attaque pas aussi nombreux d’habitude, les Éliminateurs, lança-t-elle à l’adresse du jeune homme, une pointe de méfiance dans la voix. Ou bien ils s’organisent, ou bien t’es pas n’importe qui.

Sans lâcher l’adolescent des yeux, Blanche souffla la fumée de sa cigarette dans les airs. Elle ne croyait pas à une coïncidence ni à une simple démonstration de pouvoir de la part du groupe extrémiste, et elle ne pouvait rejeter l'hypothèse d'avoir affaire à plus qu'un humain ordinaire.
Lun 17 Avr - 19:11
Revenir en haut Aller en bas
Connor
Chasseur
Connor
Elle me fit taire d’un geste brusque. La jeune femme semblait en plus mauvaise état que moi. Tout son corps tremblait, et elle finit par s’assoir par terre.

-J’crois que c’est bon, déclara-t-elle enfin.

Je poussais un soupir de soulagement. J’étais assez fatigué comme ça, je n’avais pas envie de reprendre une course-poursuite. La jeune fille me tendit une cigarette, je ne me voyais pas la décliner. Pendant qu’elle tentait de l’allumer, je tordais le filtre de la cigarette pour calmer mes nerfs. Pourquoi je suis aussi nerveux? Je suis habitué à ce genre de chose, ce n’est pas la première foi ni la dernière que je me retrouve dans ce genre de situation.

Alors que je poussais un autre soupir, je pris conscience du regard de la jeune femme sur moi. Un bruit sourd me tira de mes pensées, je lançais un regard vif par la fenêtre. Rien. Mon attention se porta de nouveau sur mon héroïne qui observait son t-shirt couvert de sang, avant de le soulever. Aï! Pas jolie! Elle semble avoir eu plus de mal que moi. En même temps moi je n’ai eu que deux démons sur le dos. Elle, elle a dû se taper le reste de la bande. Je continuais de regarder attentivement sa blessure, avant de constater un peu trop tard que j’aurais peu être dû détourner le regard en bon gentleman. Un rire s’échappa de ses lèvres, puis elle déclara:

-On s’en est sortis.

Je ne répondis pas. Elle paraissait perdu dans ses pensées, et je sais que ce n’ait pas à moi qu’elle s’adressait. Je regardais par la fenêtre. Mes pensées vagabondèrent sur l’homme à la montre. Je me souviens de la première foi où il m’a adressé la parole. Étrange. Pourquoi est-il venu me parler avant de m’attaquer? Ça ne lui a rien apporté. Il disait vouloir me tuer. Maintenant que j’y pense, ça a l’air idiot! Non il ne voulait pas me tuer. À qui voulait envoyer un message?

Ça attaque pas aussi nombreux d’habitude, les Éliminateurs, lança-t-elle d’un ton méfiant. Ou bien ils s’organisent, ou bien t’es pas n’importe qui.

Je continuais de martyriser la cigarette qu’elle m’avait offerte. Par où commencer? La jeune femme tira de nouveau sur sa cigarette en attente d’une réponse.

-Je ne suis pas un démon....enfin...c’est compliqué, balbutiai-je.

Alors que je m’apprêtais à ajouter quelque chose à ma réponse, une sonnerie résonna de l’extérieur: le couvre-feu. La pièce fut de nouveau plongé dans le silence durant quelques minutes. Je m’agenouillais au sol pour être à sa hauteur.

-Et toi qui est tu? demandais-je.

De nouveau elle replongea dans ses pensées. J’ai un doute. Oui elle m’a sauvé la vie. Mais pas de son plein gré on dirait. Elle a tout de même l’air d’avoir l’habitude de ce genre de chose. Et elle connaît bien les Éliminateurs apparemment. La jeune femme doit aussi se méfier de moi. Et elle n’est pas d’ici, son accent cajun se note bien. Pour la mettre en confiance je m’adresse à elle en français.

-Qui est tu? Tu connais bien les Éliminateurs?

Je marquais une petite pause avant de poursuivre toujours en français:

-Pourquoi tu es venue me trouver après m’avoir sauvé?
Jeu 20 Avr - 19:32
Revenir en haut Aller en bas
Blanche Dubois
Démon
Blanche Dubois
Je ne suis pas un démon…. Enfin…. C’est compliqué, bredouilla le jeune homme en guise de réponse.

Blanche haussa les sourcils. Elle n’aurait pas songé remettre en doute la nature humaine de l’adolescent si ce n’avait été de cet aveu nuancé. Les Éliminateurs étaient censés ne s’attaquer qu’aux mortels après tout. Elle chercha à capturer son regard, mais le jeune homme baissait obstinément la tête sur la cigarette qu’il triturait entre ses doigts. La sirène du couvre-feu retentit alors, assourdissante de menace. Blanche songe qu’ils devraient s’écarter de la fenêtre, mais ne tenta aucun mouvement. Le silence régna à nouveau dans l’appartement abandonné. La jeune femme chercha à l’interrompre en jouant à faire cliquer son briquet.

Et toi, qui es-tu? demanda alors le jeune homme en s’agenouillant près d’elle.

La démone se contenta d’esquisser un sourire peu convaincu. Elle regardait la petite flamme disparaître pour renaître entre ses doigts. Lorsqu’elle la laissait danser, elle pouvait voir les ombres valser avec sa lumière.

Qui es-tu? reprit l’adolescent. Tu connais bien les Éliminateurs?

Blanche cessa de jouer avec son briquet et leva subitement les yeux vers lui. Il s’était adressé à elle en français. L’expression de l’adolescent était sans appel : il réclamait une réponse. Toutefois, une certaine douceur se percevait sur son visage juvénile. Il n’était pas démon, mais c’était compliqué, avait-il dit. Blanche sonda son regard à la recherche d’un voile inquiétant, de cet éclair mortel qui caractérisait ceux de sa propre race. Cependant, il faisait trop sombre dans la pièce et la jeune femme ne put rien percevoir sinon une lueur vaguement curieuse. La jeune femme se détendit quelque peu et consentit à sourire.

J’m’appelle Blanche, répondit-elle enfin dans sa langue natale, mais tout le monde m’appelle Plume.

Devant l’air interrogatif de l’adolescent, Blanche passa une main dans sa chevelure et en ressortit une longue plume ébène, révélant par le fait même sa nature surnaturelle.

Démone, mais ç’a pas toujours été le cas. Enfin, c’est compliqué, ajouta-t-elle avec un clin d’œil moqueur.

Quelque chose en lui lui donnait le sentiment qu’il ne sursauterait pas devant cet aveu, qu’elle pouvait lui faire confiance. Qu’il eût nuancé sa nature dès le départ prouvait qu’il avait eu un passé trouble. Pourtant, pas une onde de menace n’émanait du garçon.

-Bien connaître les Éliminateurs, c’est vite dit, poursuivit Blanche en allumant une deuxième cigarette. J’sais juste qu’ils traquent les humains pour les tuer. Un peu comme le gouvernement fait avec les démons. C’est écrit dans les journaux.

La jeune femme tira sur sa cigarette, non sans souhaiter que l’adolescent ne lût pas le quotidien de L.A.. Elle-même ne sachant pas lire, elle n’était pas au courant du discours que tenait la presse sur le groupe extrémiste. Tout ce qu’elle savait lui venait d’Asag. Toutefois, si elle pouvait révéler sans trop de crainte sa nature démoniaque au jeune homme, elle n’était pas certaine qu’il réagirait aussi calmement si elle lui avouait qu’elle était mercenaire pour une organisation criminelle, démoniaque de surcroît.

Pourquoi tu es venue me trouver après m’avoir sauvé? demanda-t-il, toujours en français.

Pour être sûre que j’avais pas fait ça pour rien, répondit Blanche avec un rire franc. Contente de voir que t’as réussi à te débarrasser de tes deux Éliminateurs.

Le fait que le jeune homme fût parvenu à échapper à ses poursuivants l’impressionnait, d’autant plus qu’il ne s’en était tiré qu’avec quelques blessures. De toute évidence, il n’était pas un être humain ordinaire. Il avait sans doute raison d’insinuer que sa situation était compliquée. Blanche reprit sa plume et la tendit au jeune homme.

Tiens, garde-la. Pose pas de questions. Vois ça comme un porte-bonheur. Ça peut t’éviter des problèmes ou t’en sortir si tu la montres aux bonnes personnes.

Blanche porta à nouveau sa cigarette à ses lèvres et en inspira longuement la fumée avant de la regarder disparaître dans les airs. Il était plutôt rare qu’elle offrît ainsi ses plumes comme gage de protection. Toutefois, sans qu’elle pût exprimer de quelle façon, il lui semblait qu’elle se reconnaissait dans cet adolescent. De plus, sa gentillesse et ses attentions la touchaient : il y avait longtemps qu’il ne lui avait été donné de parler sa langue maternelle. Seul Asag conversait parfois en français avec elle, lorsque l’envie lui prenait de lui faire plaisir. La démone réfléchit un moment à leur situation présente. Elle n’avait pas particulièrement envie de passer la nuit dans un appartement abandonné. Elle pourrait aisément rentrer chez elle sous sa forme d’aigle, mais cela impliquerait d’abandonner le jeune homme aux menaces nocturnes. Ils ne pouvaient s’y rendre à pied, il leur faudrait une heure pour se rendre à Silver Lake. Les risques qu’ils se fassent repérer par l’Initiative étaient trop élevés. Blanche se leva lentement et rangea son arme à sa ceinture.

On a le choix : ou on sort d’icitte, ou on s’éloigne de la fenêtre et on essaie de rendre notre nuit confortable. Tu connais un endroit proche ayoù ce qu’on pourrait aller?
Oh! J’pense à ça, c’est quoi ton nom?
Sam 29 Avr - 1:32
Revenir en haut Aller en bas
Connor
Chasseur
Connor
-J’m’appelle Blanche, répondit-elle dans la même langue, mais tout le monde m’appelle Plume.

Je fronce les sourcils d’un air interrogatif. Plume? Pourquoi ce drôle de nom? Comme si elle avait lu dans mes pensées, la jeune femme sortie une plume noire de sa chevelure.

Démone, mais ç’a pas toujours été le cas. Enfin, c’est compliqué, ajouta-t-elle avec un clin d’œil moqueur.

Je souris à sa réponse. C’est vrai que je n’ai pas été très clair.  

-Bien connaître les Éliminateurs, c’est vite dit, poursuivit Blanche en allumant une deuxième cigarette. J’sais juste qu’ils traquent les humains pour les tuer. Un peu comme le gouvernement fait avec les démons. C’est écrit dans les journaux.

-Ah.

Là je me sens un peu bête. C’est vrai que je n’ai pas vraiment pris le temps de lire les journaux. Les révélations de Blanche me convainquaient de plus en plus que les Éliminateurs ne voulaient pas me tuer. Même si le “démon à la montre” avait insinué le contraire. De plus ils ne seraient pas aussi nombreux si je n’étais qu’un humain. Je la regarde attentivement, avant de poursuivre en français:

-Pourquoi tu es venue me trouver après m’avoir sauvé?

Pour être sûre que j’avais pas fait ça pour rien, répondit-elle avec en riant. Contente de voir que t’as réussi à te débarrasser de tes deux Éliminateurs.

Je fus assez surpris de cette réponse. C’est vrai que j’avais l’habitude de sauver ou même d’être sauvé par quelqu’un. Mais il était rare de vouloir retrouver la victime pour savoir comment elle allait. Blanche me tendit la plume qu’elle m’avait montré tout à l’heure. Et avant même que je puisse lui demander pourquoi, elle ajouta:

Tiens, garde-la. Pose pas de questions. Vois ça comme un porte-bonheur. Ça peut t’éviter des problèmes ou t’en sortir si tu la montres aux bonnes personnes.

-Et bien, dis-je avant de prendre la plume. Merci.

Je ne m’attendais pas à ça. Blanche tira une nouvelle fois sur sa cigarette. Ça la mise en confiance que je lui parle en français . J’observais attentivement la plume en me demandant si elle avait un réel pouvoir.
Je m’assis par terre en croisant les jambes. Le sol est froid et dur, je fis la grimace. Autrefois ça ne m’aurait pas dérangé plus que ça. Mais maintenant...

On a le choix : ou on sort d’icitte, ou on s’éloigne de la fenêtre et on essaie de rendre notre nuit confortable, affirma la jeune femme en me ramenant à la réalité. Tu connais un endroit proche ayoù ce qu’on pourrait aller? Oh! J’pense à ça, c’est quoi ton nom?

Je levis la tête vers elle. Blanche était à présent debout, et attendait une réponse de ma part. Je tentais de me rappeler d’un endroit en particulier, mais impossible. Pourtant j’ai vécu longtemps ici. Je ne savais pas trop quoi lui dire.

-Connor, répondis-je en me relevant.

Je mis sa plume dans ma poche avant d’ajouter:

-Je t’avoue que j’ai pas vraiment envie de rester là. Mais en même temps j’vois pas où ont pourraient aller.

Malgré les efforts que j’ai pu faire, je suis sûre que Blanche a remarqué ma contrariété.
Lun 8 Mai - 11:05
Revenir en haut Aller en bas
Blanche Dubois
Démon
Blanche Dubois
Blanche eut une moue contrariée. Elle s’adossa contre le mur et renversa légèrement la tête, réfléchissant à une solution pour passer la nuit. En survolant les bâtiments tout à l’heure, elle avait cru reconnaître les rues de Little Armenia. Elle ne connaissait pas bien le quartier, mais il lui semblait qu’on lui en avait déjà glissé un mot. Une exclamation d’évidence s’échappa de ses lèvres alors que le souvenir d’une conversation avec Anton Petrov lui revint à l’esprit. Après s’être enquis de son état quelques jours suivant le désastre qui avait bouleversé la soirée caritative, il avait mentionné un endroit, ni trop fréquenté ni trop fréquentable, où elle pourrait trouver refuge si le besoin se faisait sentir. La jeune femme n’était pas certaine de l’emplacement exact de l’établissement, mais le rechercher ne devrait s’avérer particulièrement compliqué. C’était certainement mieux que de se tapir dans la vieille poussière en attendant l’aube.

Viens, on sort, lança-t-elle à l’adresse de Connor. Une connaissance m’a parlé d’une espèce de club où ce qu’on sera pas dérangés, ajouta-t-elle devant la mine incertaine de l’adolescent. La place a pas d’enseigne, juste un dessin sur la porte, so faudra chercher un peu, mais on devrait pas être trop loin.

Ils s’extirpèrent de l’immeuble pour se retrouver dans la ruelle, qu’ils suivirent précautionneusement jusqu’à une artère principale. Blanche eut la nausée en songeant qu’à peine dix ans plus tôt, les trottoirs auraient fourmillé de rires et de corps en quête d’une terrasse où s’amuser et prendre un verre. Elle se retourna vers Connor, qui était resté un peu derrière, dans l’ombre. Son attitude prudente la soulageait.

Reste icitte, j’en ai pour deux secondes, le temps de repérer la place, dit-elle, sur quoi elle s’envola.

Elle décrivit quelques cercles au-dessus des toits afin de localiser la taverne que lui avait recommandée Petrov. Elle se souvint que le Russe lui avait mentionné une petite ruelle coincée entre deux rues de travers. Elle finit par repérer l’étrange figure dessinée sur la porte qui devait être celle du bar et redescendit auprès de Connor.

Suis-moi, on est pas loin.

Ils marchèrent prudemment la courte distance qui les séparait de la taverne et se retrouvèrent devant une image abstraite dont les courbes exquises semblaient rejoindre quelque lieu mythique enfoui au plus profond de l’obscure conscience du monde. Blanche hésita, puis leva une main et la laissa caresser doucement une des lignes du dessin. Ses yeux n’étaient pas assez grands pour tout le voir, pour l’appréhender dans sa terrifiante entièreté. Ses prunelles suivirent le tracé jusqu’au vertige, et la démone fut reconnaissante qu’une bourrasque particulièrement froide la sorte de sa transe. Elle inspira longuement afin de se remettre de son engourdissement. Son nez se plissa légèrement. Elle n’avait pas remarqué les effluves nauséabonds qui flottaient dans l’air. Des carcasses d’immondices étaient entassées au pied du mur ou éparpillées dans la ruelle. Blanche souffla bruyamment et se retourna vers Connor. Il semblait aussi subjugué par la peinture qu’elle l’avait été.

On y va? demanda-t-elle d’une voix qu’elle aurait souhaitée moins rauque en posant une main sur l’épaule du jeune homme.

La porte métallique qui faisait office d’entrée était dépourvue de poignée. Blanche laissa serpenter ses doigts contre sa surface lisse, se soustrayant au dangereux attrait de la peinture, puis y donna trois coups forts et secs. Silence, puis trois autres. Un bruit de verrou qu’on tirait se fit entendre et la porte s’entrouvrit dans un crissement désagréable. Un homme de haute taille se tenait dans l’embrasure, prenant soin de ne laisser que quelques centimètres d’ouverture, juste assez pour épier les deux intrus de ses yeux perfides. Blanche réprima un frisson lorsque le regard du géant se posa sur elle. Elle le sentit glisser sur la tache de sang qui maculait son t-shirt pour remonter à son visage et eut la glaciale impression qu’il parvenait à enregistrer chaque détail de son être. Il ne disait rien pourtant, se contentait de promener sur eux ses prunelles éclatantes. La jeune femme jeta un rapide coup d’œil en direction de Connor avant de se décider à briser l’épais silence, sa main se glissant discrètement vers la crosse de son pistolet.

On est des amis d’Anton Petrov, articula-t-elle. On cherche juste un endroit où se poser. Moi c’est Plume.

Blanche se trouva profondément ridicule devant le regard méprisant du portier et sentit son assurance s’égrener comme un chapelet entre les doigts noueux d’une vieille femme. Le géant les toisa encore un moment avant de consentir silencieusement à les laisser entrer. À peine eurent-ils pénétré l’établissement que des hommes les empoignèrent avec force pour les plaquer contre le mur. Blanche jura entre ses dents lorsqu’elle sentit qu’on lui confisquait son pistolet. Elle chercha à apercevoir Connor, mais les mains qui la fouillaient la maintenaient fermement immobile. Elle tenta de comprendre ce que les hommes disaient entre eux, mais ses piètres rudiments de russe ne lui servirent à rien. Elle crut cependant entendre plusieurs fois le nom de Petrov, mais ne sut si elle devait en être soulagée ou s’en inquiéter. Un ordre fusa, puis on les fit zigzaguer entre les tables du bar glauque. Blanche se laissait guider tête haute, tâchant d’ignorer les regards mauvais de la clientèle. On les fit entrer dans une pièce sombre et sans fenêtre où on les força à s’asseoir sur des chaises de tôle. La porte se refera derrière eux, étouffant la musique de la boîte et les plongeant dans l’obscurité. Blanche poussa un juron et passa une main dans sa chevelure dans ce geste qui était le sien. Elle discerna la silhouette de l’adolescent assise près d’elle et y posa une main rassurante.

Ça va?

De telles situations ne lui étaient pas particulièrement familières, mais la jeune femme n’ignorait pas qu’elles faisaient partie de ce monde de crime auquel elle appartenait. Si elle parvenait à s’en accommoder, elle s’inquiétait que Connor fût perturbé par ce genre de traitements brutal. Céder à la panique maintenant ne leur attirerait que davantage de malheur.
Lun 10 Juil - 3:25
Revenir en haut Aller en bas
Connor
Chasseur
Connor
Blanche s’adossa contre le mur. Je n’ai pas spécialement envie de rester ici, et apparemment elle était de cet avis aussi

-Viens on sort, me lança-t-elle. Une connaissance m’a parlé d’une espèce de club où se qu’on sera pas dérangé. La place à pas d’enseigne, juste un dessin sur la porte, so faudra chercher un peu, mais on devrait pas être trop loin.

Je ne suis pas très convaincu mais n’importe quoi plutôt que de rester là toute la nuit - sans rien à faire à part regarder autour de moi et chercher quoi dire.

Nous sortîmes et marchâmes en silence. Pour une fois je ne la torturais pas de mon bavardage - je fus le premier à en être surpris d’ailleurs. J’étais trop occupé à garder une posture défensive, pour me soucier de la conversation.

Au bout d’un moment elle se tourne vers moi, je décèle une lueur de soulagement quand elle m’observe et déclare :

-Reste icitte, j’en ai pour deux secondes, le temps de repérer la place.

Je hochais la tête tandis qu’elle s’envola dans les airs. J’observais les alentours durant ce petit laps de temps. Je n’avais pas réellement regardé autour de moi en fait. Je fermais les yeux et profitais du vent qui caressait mon visage.

Blanche descendit plus vite que je ne le pensais. Mes paupières s’ouvrirent.

-Suis-moi on, est pas loin.

Nous parcourûmes la petite distance pour arriver dans une sorte de taverne plutôt imposante à mon goût. Je fixais ma sauveuse et pendant un instant je la vit hésiter. Je suivis son regard pour tomber sur un grande peinture que je n’avais pas remarqué - trop occupé par la taille du bâtiment je suis pose. Mes yeux s’écarquillèrent d’étonnement.

-Wouah c’est vraiment cool ! m’écriais-je.

Je ne pense pas qu’elle m’ai entendu. Au bout d’un moment de contemplation Blanche me ramena à la réalité :

-On n’y va ?

Elle posa une main sur mon épaule ce qui me rassura plus que je ne l’aurais pensé.

-Oui, répondis-je faiblement.

Honnêtement je ne me croyais pas aussi chochotte. Certes je savais que Connor Reilly l’était mais je croyais qu’avec le mélange de Connor suicide-bomber ça irai mieux.

Blanche donna trois coup sur la grande porte métallique. Rien. La jeune femme en donna trois autres à la porte. Puis le bruit d’un verrou qu’on tirait me fit avancer néanmoins je restais toujours derrière Blanche.
La porte s’entrouvrit pour laisser place à un homme plutôt grand. Son regard glacial me fit froncer les sourcils et lui renvoyer un regard tout aussi désagréable que le sien. Mais il n’avait pas l’air de s’en soucier en fait il était plus préoccupé par Blanche.

Je vis la main de celle-ci descendre mais je ne parvenais pas à savoir où. Quoi qu’il en soit je fis style de rien.

-On est des amis d’Anton Petrov.

C’est qui celui là ?

-On cherche juste un endroit où se poser. Moi c’est Plume.

Plume ? “ J’m’apelle Blanche, mais tout le monde m’appelle Plume " les mots qu’elles avaient prononcés plus tôt dans la soirée me revinrent à l’esprit.

L’homme - ou devrait plutôt dire le monstre vu la taille qu’il a - se poussa pour nous laisser pénétrer à l’intérieur. J’entrais en toute confiance et fus assez surpris de me retrouver plaqué face contre mur. Je poussais un grognement de frustration. Blanche, ou Plume elle aussi semblait frustré.

Je sentis qu’ils s’emparaient de mon pieu ce qui augmenta davantage ma colère.

-C’est à moi ! Hurlais-je.

Je déteste ça ! Non je hais ça. Ça me rappel Quor-toth, je me rappel de ces deux règles de survie qu’il ne fallait surtout pas enfreindre. Il ne fallait sous aucun prétexte tourner le dos à son ennemis et être mis à terre. Si on était mis à terre il fallait se relever le plus rapidement possible avant que l’ennemi ne vous tombe dessus.

Deux hommes me maintenaient les mains pendant que nous traversions les tables pour entrer dans une pièce sombre. Je leurs lançais des insultes dans toutes les langues que je connaissais mais à part à me prendre deux baffes je crois que ça ne m’a rien rapporté. Pour me venger je leur donnais des coup de pieds qui les fit grogner.

Blanche, elle marchais fièrement. Je pouvais tout de même sentir une certaine colère. Et je trouvais qu’elle avait une certaine classe comparé à moi.

Un fois à l’intérieur je m’assis sur une chaise froide qui me fis frissonner. La porte claqua et Blanche posa une main sur mon épaule.

- ça va ? s’enquit-elle.

-Ouais, grinçais-je entre les dents.

Mon regard rencontre le sien et je lui adressais un petit sourire amical. La porte s’ouvrit à nouveau et un homme chauve entra accompagné de “ toutous ”. Il s’assit en face de nous un gros révolver à la main.
Dim 29 Oct - 20:46
Revenir en haut Aller en bas
Blanche Dubois
Démon
Blanche Dubois
Ça va? s’enquit Blanche en posant une main réconfortante sur l’épaule de Connor.

Ouais, répondit ce dernier entre ses dents.

La tension et l’agressivité résonnaient dans sa voix, mais il lui adressa tout de même un sourire amical que la jeune femme lui rendit. La porte s’ouvrit alors dans un fracas métallique et trois hommes entrèrent dans la pièce exiguë. Blanche, qui s’était levée d’un bon, s’attendant à voir apparaître Anton Petrov, se rassit sous la menace d’un revolver que pointait sur elle un petit homme chauve. Il était flanqué de deux armoires à glace qui lui donnaient un air menaçant qui lui aurait certainement fait défaut sans leur présence. Ses petits yeux porcins détaillèrent les détenus, s’attardaient sur leurs meurtrissures. Il s’humecta les lèvres de sa grosse langue rose avant de les gratifier d’un reniflement méprisant, puis s’assit face à eux. Ses deux bulldogs demeuraient debout de chaque côté de lui. Blanche risqua un regard en direction de Connor. L’impatience du jeune homme était palpable.

Alors, commença le petit d’une voix nasillarde que teintait un fort accent russe. Des amis de Petrov. Il cracha par terre avant de relever vers eux son visage un peu trop bien nourri.
Vous n’êtes pas sur la liste.

Blanche le regardait sans comprendre. Chaque seconde la faisait haïr un peu plus ce mafieux de porc.

Quelle liste? demanda-t-elle sans chercher à maîtriser sa hargne. Ayoù ce qu’est Petrov?

La liste, répondit simplement le petit homme chauve en glissant un index sur le canon de son revolver, toujours pointé sur eux.
Plume, quel nom stupide! Qui espériez-vous tromper?

Où ce qu’est Petrov? répéta Blanche en détachant chaque syllabe. C’est lui qui m’a donné cette adresse. Donnez-lui ça, vous-autres va voir.

Elle passa précautionneusement une main dans sa chevelure tout en surveillant la bouche du revolver et en retira une plume noire qu’elle tendit à l’homme assis en face d’eux. Elle avait conscience de la gravité de son geste, mais ne désirait pas risquer plus longtemps la sécurité de Connor. Le petit homme chauve prit la plume entre ses doigts et la considéra un instant de ses petits yeux luisants avant de la renifler. Blanche ne put réprimer un frisson de dégoût, mais ne se démonta pas. Le petit homme chauve s’humecta une nouvelle fois les lèvres et remit la plume à l’un de ses bulldogs. Ce dernier sortit un briquet de la poche de son blouson et l’enflamma. Blanche posa une main sur l’avant-bras de Connor comme pour lui imposer un calme qu’elle-même commençait à perdre. Alors que la plume se consumait, elle sentait que l’air se raréfiait dans la petite pièce sans fenêtres. Pendant un moment, on n’entendit que le crépitement de la flamme qui réduisait en cendres leur espoir de salut.

Anton Petrov est absent, dit le petit homme chauve avec un regard mauvais. Dites-moi, combien croyez-vous que l’Initiative payerait pour une petite poule dans ton genre?

La jeune femme se sentit blanchir. Elle resserra inconsciemment son étreinte sur le bras de son compagnon. Avant qu’elle pût rétorquer quoique ce fût, l’autre désigna Connor d’un geste de son revolver et reprit :

Et toi t’es quoi? Son petit poussin?
Jeu 4 Jan - 21:40
Revenir en haut Aller en bas
Connor
Chasseur
Connor
La porte s'ouvrit avec un grand brouhaha métallique. Blanche se leva, mais se rassit vite en prenant connaissance du pistolet que tenait l'homme chauve. Je pus déceler une déception sur le visage de la jeune femme. Mon regard se porta sur l'homme chauve.

-Alors, commença-t-il.

Il cracha au sol et je ne pus m'empêcher de laisser échapper un gémissement de dégoût. Beurk !!!

-Des amis de Petrov, reprit-il avec un accent russe très prononcé. Vous n'êtes pas sur la liste.

Là, je ne comprends pas. Je pensé que Blanche savait où elle s'aventurait. Je pensais qu'elle était habituée à ce faire plaquer contre le mur. Enfin, c'est ce dont j'ai essayé de me convaincre pour me rassurer. Je la regarde plein de confusion, mais la jeune femme semblait porter un grand intérêt pour le mafieux.
Oui pour moi un type qui est escorté par deux autres types et qui parle russe, crache par terre et qu'il soit dans cet endroit me prouve que c'est un mafieux. Je n'ai pas vraiment regardé de films là-dessus. Je regrette. Je n'ai aucune connaissance de cause.

-Quelle liste ? s'enquit-elle avec colère. Ayoù ce qu’est Petrov ?

Je pose la main sur sa cuisse pour la calmer. Et aussi pour lui indiquer que l'un des sbires du mafieux fixait Blanche avec mépris, mais également avec... Envie ?

-La liste, répondit-il en approchant son visage de plus près.

Il s'empara de son revolver qu'il pointa vers nous. Blanche en particulier.

-Plume, quel nom stupide ! Qui espériez-vous tromper ?

Je serre les dents. Et foudroie l'homme chauve du regard.

-Aoyù ce qu’est Petrov ? répéta-t-elle en articulant chaque mot comme s'il était débile. C’est lui qui m’a donné cette adresse. Donnez-lui ça, vous-autres va voir.

Je resserre mon emprise sur sa cuisse. Il ne faut pas qu'elle se mette trop en colère. Sinon il ne baissera jamais sa garde. Blanche était si en colère que j'avais peur qu'elle se lève à nouveau et lui en mette une. Quoique ça ne m'aurait pas dérangé.

La jeune femme passa une main dans sa chevelure qui tombait en cascade derrière elle. Puis, elle tendit une plume à ce mafieux qui la considéra un instant avant de la renifler. Je pus sentir un léger frissonnement venant de Blanche. Il la tendit à un de ses toutous. Oui ! Merci Blanche, on est sauvé !

-Anton Petrov est absent, déclara calmement le mafieux.

Je lui lance un "merci" avec le regard. Mais au lieu de sortir, le sbire s'empara d'un briquet et je vis notre seul espoir partir en lambeaux. Celle-si posa une main sur mon épaule comme pour me calmer. Mais j'avais de plus en plus de mal à rester calme. Il me semblait que la pièce devenait de plus en plus petite.

-Dites-moi, combien croyez-vous que l’Initiative payerait pour une petite poule dans ton genre ?

Je me lève d'un bond. Mon cœur accéléra sa cadence, mon sang bouillonnait et il me semblait qu'une boule s'était logée dans ma poitrine. Cette pièce est décidément trop sombre et trop petite.
Je ne suis pas le seul à craindre l'Initiative. Apparemment, Blanche ne semblait pas à l'aise avec ce qu'avait dit l'homme chauve.

Je prends alors conscience du revolver qui est pointé sur moi.

-Et toi t'es quoi ? Son petit poussin ?

Je serre les dents. Je préfère le revolver à l'Initiative. Je ne sais pas s'il compte me dénoncer, mais Blanche, il y comptait bien. Je doute que ce mafieux fasse du bluff. Et apparemment toutes les créatures qui ont étés emmenés là-bas ne s'en sont pas sortit. Qui s'est s'il les torture avant.

Mon poing se serre, les deux acolytes s'avancent, mais le vieux mafieux les arrêta d'un geste de la main. Il montra à nouveau un sourire carnassier. Son pistolet se pointa droit vers moi.

Je recule. Je suis inconscient ou quoi ?!
Dim 7 Jan - 23:25
Revenir en haut Aller en bas
Blanche Dubois
Démon
Blanche Dubois
Connor, qui jusque-là s’était maîtrisé et avait cherché à la rassurer, se leva d’un bond, aussitôt imité par Blanche et le petit homme chauve. Ses petits yeux porcins brillaient d’un éclat lubrique. À nouveau, sa grosse langue courut sur ses lèvres alors qu’il pointait tour à tour son pistolet sur le jeune homme et sur elle. Pendant un instant, on n’entendit plus que le souffle rauque de Connor et celui, rapide et excité, de l’homme à la face de porc. Les deux bulldogs qui le flanquaient firent un pas vers eux, mais il les arrêta d’un geste. Sa bouche s’étira à nouveau, révélant une rangée de petites dents jaunes et pointues. C’est alors que Blanche comprit. Il se jouait d’eux. Un jeu sadique et pervers qui faisait frémir chaque parcelle de son corps flasque. Il se délectait. À nouveau, Blanche réprima un haut-le-corps.

Le petit homme chauve arrêta son revolver vers Connor et ôta le cran de sécurité. Le jeune homme recula de quelques pas.

Je t’ai posé une question, lui dit le mafieux.

D’instinct, Blanche se plaça entre lui et son compagnon. Une haine violente et sauvage avait remplacé sa crainte initiale.

Il va pas nous tuer, dit-elle, méprisante. Pas s’il veut réellement nous livrer à l’Initiative. Morts, on vaut rien.

Elle avait prononcé ces mots en anglais afin que tous comprennent. Elle cherchait à gagner du temps, à percer le bluff de ce misérable porc. Si elle pouvait le distraire et s’emparer de son arme, ils auraient peut-être une chance de s’en sortir indemnes.

Tut tut tut, répliqua le petit homme chauve sans toutefois se départir de son sourire. Je suis certain que l’Initiative m’offrira un bon prix, même si je devais livrer la marchandise légèrement endommagée. Maintenant recule, ou je transforme ton ami en passoire.

Le petit homme chauve n’eut toutefois pas le temps de mettre sa menace à exécution. La porte métallique s’ouvrit pour laisser entrer une demi-douzaine d’hommes. Parmi eux, Blanche reconnut Anton Petrov. Son visage paraissait blême sous la blondeur de ses cheveux coupés ras, et ses traits plus tendus que d’habitude. La démone se rapprocha de Connor alors que trois hommes immobilisaient leurs ravisseurs d’une lame sur la gorge. Ils conversaient en russe, Blanche put percevoir quelques insultes crachées ici et là, de même que le mot «traître», mais elle ne comprit rien de plus à leurs paroles. La scène, par contre, ne lui était pas étrangère. Elle faisait partie de cette organisation criminelle depuis trop longtemps pour ignorer ce qui allait suivre. Le ton montait, se faisait plus venimeux, les lames plus menaçantes. Blanche prit la main de Connor.

Regarde pas, lui chuchota-t-elle fermement en français.

Elle ne détourna toutefois pas la tête, serrant un peu plus fort les doigts du jeune homme entre les siens, alors que les hommes de Petrov égorgeaient les deux bulldogs. Une forte odeur ferreuse emplit la minuscule pièce, et les corps s’écroulèrent sur le sol. Blanche regarda un moment le sang s’étendre sur la grisaille poussiéreuse du béton, puis leva la tête vers l’homme à la face de porc. Il était seul, acculé à la mort, mais ses prunelles ne perdaient rien de leur lueur perfide. D’autres paroles furent échangées. Le petit homme chauve cracha par terre, mais un coup de poing au visage mit fin à son insolence. En silence, les hommes de Petrov l’emportèrent hors de la pièce. Il était trop important pour mourir aussi vulgairement que les deux autres. Ils restèrent tous les cinq dans la pièce, Anton Petrov, Connor, Blanche et les deux cadavres, alourdis par l’atmosphère macabre. Le Russe poussa alors un soupir qui fit voler en éclats l’immobilité de l’air.

Est-ce que tout va bien? s’enquit-il.

Pour toute réponse, Blanche haussa les épaules. Elle pressa dans sa paume la main de Connor et tourna vers lui son visage afin de s’assurer que la scène ne l’avait pas ébranlé plus qu’il ne fallut.

Je suis désolé que vous ayez subi un tel accueil, poursuivit Petrov.

Il sait ce que j’chus, l’informa Blanche. Un léger tremblement dans sa voix trahissait son anxiété.

Il ne vivra pas pour le répéter.

L’homme jeta un regard en direction de Connor, incertain à l’idée de poursuivre, mais Blanche le rassura d’un signe de tête. Elle ne le connaissait que depuis à peine quelques heures et elle aurait été bien mal d’expliquer la confiance que le jeune homme lui inspirait. Petrov, lui, semblait moins convaincu.

Un petit oiseau m’a averti que les choses dégénéraient au pub, aussi suis-je rentré tout de suite, se contenta-t-il d’expliquer. C’est Markhov qui vous a fait ça?

Il avait désigné leurs blessures d’un geste sec du menton. Blanche eut un haut-le-corps. Markhov. Elle aurait préféré que l’homme à la face de porc demeure anonyme. Lui donner un nom le rendait plus réel, plus immonde.

Vous êtes en sécurité maintenant, les rassura Petrov, interprétant à tort le dégoût de la démone comme une réponse affirmative. Blanche n’ajouta rien, préférant ce mensonge que lui tendait sur un plateau d’argent le Russe à l’idée de lui avouer leur mésaventure avec les Éliminateurs. L’homme eut un nouveau regard, plus doux cette fois, en direction de Connor. Ne restons pas ici, j’ai une chambre à l’étage, elle est à vous pour la nuit. Ne vous en faites pas pour vos armes, vous les récupérerez dans un instant.

Il les guida hors de la pièce, laissant derrière eux les cadavres ensanglantés. D’autres se chargeraient de faire le ménage. À peine quelques regards s’accrochèrent à eux alors qu’ils traversaient le bar pour emprunter un étroit escalier presque dissimulé par l’obscurité que la lumière trouble des néons ne parvenait pas à dissiper. Ils parvinrent à un couloir étriqué flanqué de minces portes de contreplaqué auxquelles la faible lumière de l’ampoule nue qui pendait du plafond donnaient un air peu chaleureux.

Ce n’est pas grand-chose, s’excusa Petrov, mais vous y serez tranquilles jusqu’au matin. Une fois le couvre-feu levé, pour pourrez sortir sans problème.

Il ouvrit l’une des portes pour les accueillir dans une petite chambre sobre, mais propre. Les murs étaient dénués de fenêtres, et une tiède odeur de renfermé imprégnait l’air. Blanche promena son regard sur le mobilier dépareillé avant de l’arrêter sur Petrov.

Et vous? s’inquiéta-t-elle.

Ses lèvres s’étirèrent en ce même sourire triste qu’il avait eu la nuit du carnage de la soirée caritative, lorsqu’il l’avait forcée à fuir la salle de bal alors qu’il restait assurer ses arrières. Un homme apparut alors dans l’encadrement de la porte, épargnant à Petrov de répondre à la question qui lui avait été posée. Blanche reconnut Sergueï, l’homme qui leur avait servi de chauffeur à l’occasion de la soirée caritative. Il lui adressa un bref signe de tête en guise de salutation avant de remettre leurs armes à Petrov et de s’adresser à lui d’un ton neutre, mais précipité.

Il nous faut partir, les informa Anton Petrov. On a quelques comptes à régler avec Markhov et la bande qui nous l’a échangé.

Soyez prudents, répondit la démone d’une voix blanche.

Anton Petrov les détailla brièvement et eut un rire nerveux.

Ce n’est pas moi dont les vêtements sont tachés de sang.

La moquerie, certes déplacée, contribua à détendre légèrement la démone, qui força un sourire. L’homme était à la tête du commerce des armes à feu à New-York, et Los Angeles était en voie de lui appartenir. Si elle ne l’avait connu ainsi, elle ne l’aurait pas cru. Son visage était trop doux, ses manières trop délicates.

Faites comme chez vous, conclut-il. Il y a de quoi vous laver et soigner vos blessures. Il y a des vêtements de rechange dans la commode également, ajouta-t-il à l’adresse de Connor. Prenez ce dont vous avez besoin et tâchez de vous reposer.

Il leur adressa un dernier regard, mélange troublant de douceur et de tourment, avant de refermer la porte derrière lui. La démone poussa un soupir et tourna son visage vers Connor. Les traits de l’adolescent lui parurent vagues.

J’chuis désolée de t’avoir entraîné dans ce foutoir. C’était pas supposé se passer comme ça. Lui, c’était Anton Petrov. Le blond j’veux dire. On peut lui faire confiance, promis.

L’adolescent ne semblait pas convaincu, et Blanche ne pouvait le lui reprocher. Nul ne pouvait se tromper sur le caractère douteux de ses fréquentations et elle ne pouvait prétendre masquer sa profession. Elle soupira profondément avant de s’excuser à nouveau.

Le monde est ni noir ni blanc, mais j’t’apprends rien en te disant ça. J’va chercher la trousse de premiers soins, il faut soigner tes blessures. La soirée a été dure, mais on sera tranquille jusqu’au matin. Si j’peux t’rassurer de quelque manière, hésite pas. En attendant, tâche de t’détendre, j’vas m’occuper de tes plaies.

La démone chercha à cacher son embarras avec un sourire peu convaincu. Elle s’en voulait de l’épisode avec Markhov et du carnage qui s’en était ensuivi. Ça ne devait pas se passer comme ça.
Jeu 24 Mai - 2:15
Revenir en haut Aller en bas
Connor
Chasseur
Connor
Pour la plupart des gens, cette situation aurait surtout provoqué une hausse de cortisone, mais pour moi c’est surtout de l’adrénaline. C’est sans doute pour ça que les Tueuses sont plus fortes, et aussi ont les nerfs plus vifs.
Mais quand il a dégainé son arme, tout en prenant soin d’enlevé le cran de sécurité, c’est comme si toute cette énergie m’avait quitté. Je ne compte pas me défiler, mon regard reste tout aussi dur, j’ai trop d’orgueil pour me rasseoir. Oui c’est stupide, stupide de se faire tirer dessus pour son amour propre.
« Je t’ai posé une question, reprit l’homme. »
Quoi ? C’est quoi déjà ta question ?
Ce n’est pas vraiment le moment de trop réfléchir, comment peut-on se concentrer autant dans une telle situation ?

Blanche s’interposa rapidement entre nous. C’est comme si elle n’était plus la même, toute crainte l’avait quitté remplacé par une rage féroce. Et sans quitté le mini “Khrouchtchev” du regard, elle affirma :
« Il va pas nous tuer. Pas s’il veut réellement nous livrer à l’Initiative. Morts, on vaut rien. »
Mes yeux trouvèrent ceux du mafieux à la recherche du moindre indice qui prouverait ce que vient de dire Plume. Mais son sourire me perturbait et m’empêchait de percer ce mystère.
« Tut tut tut, rétorqua-t-il aussitôt. Je suis certain que l’Initiative m’offrira un bon prix, même si je devais livrer la marchandise légèrement endommagée. Maintenant, recule ou je transforme ton ami en passoire. »
Je les regardais tous deux, tour à tour, sans savoir lequel des deux disait vrais. Où Blanche avait-elle trouvée cette faille ? Ce sourire, aussi simple que ça puisse paraître, me bloquait. Mais peut-être que Plume à l’habitude de se genre de chose. Je m’attendais à tout, sauf à me retrouver dans un bar de mafieux. D’ailleurs, le mafieux en question était sur le point d’appuyer sur la détente - je n’aurais jamais cru finir assassiné par la réincarnation de Khrouchtchev.

Mais le coup de feu qui était censé m’abattre fut remplacé par le fracas de la porte métallique. Plusieurs hommes apparurent dans la pièce, des amis au petit homme chauve sans doute. Cependant, je leurs suis reconnaissant d’avoir détourné son attention ailleurs.
Blanche se rapprocha de moi tandis que trois homme pointaient une lame sous la gorge des deux autres larbins. Je ne sais vraiment pas qui ils sont mais je les aime de plus en plus. Je ne parvins plus à suivre la conversation, surtout parce qu’ils parlent en russe. Voilà à quoi m’aura servit mon voyage en Russie, je n’ai pas réussis à apprendre cette langue pourtant ça m’a toujours passionné. Comme si c’était le moment de songer à ça.......

Blanche serra sa main dans la mienne mes yeux la trouvèrent, ses sourcils se froncèrent et son regard était dur.
« Regarde pas, ordonna-t-elle. »
Je n’aurais sûrement pas obéit si quelqu’un d’autre me l’aurait imposé, trop d’orgueil. Mais sans trop savoir pourquoi je détournais la tête, comme elle me l’avait intimé. Sa main se referma un peu plus dans la mienne alors que je devinais - sur le mur gris pâle - des ombres égorgeant les deux hommes. Et cela ne me fis rien. Ma colère avait était remplacée depuis un bout de temps déjà par une grande neutralité.

À quoi pense Blanche ?

Une fois de plus je me mets à la fixer. Elle semblait hypnotisé par le sang des deux bulldogs. Ils ne sourient plus une fois mort. Je jetais un rapide coup d’œil vers l’homme au visage ingrat, avant de me concentrer sur autre chose que l’entretien.

Je tentes de me rappeler de la soirée que j’ai passé. Es-ce que Blanche fais réellement partie de cette “organisation” ? Je penses que oui, elle semble être habituée. Et elle maîtrise assez bien son flingue. C’est sans doute pour ça qu’elle m’a sauvé, parce que c’était sa mission. Par intérêt. Pourtant, quelque chose chez elle dégageait une certaine sincérité. Et pourquoi m’aurait-elle emmené ici si c’est pour ce faire prendre en otage par Khrouchtchev et ses associés.

Tous quittèrent la pièce sauf un blond qui ne tarda pas à s’enquiert sur l’état de Blanche. Pour toute réponse, elle se tourna vers moi serrant davantage ma main. Mon visage resta impassible.
« Je suis désolé que vous ayez subi un tel accueil, déclara-t-il.
- Il sait ce que j’chus, signala-t-elle une onde de crainte dans sa voix. »
D’un autre côté, elle semble trop effrayée pour faire partie d’un réseau comme celui-là. Je ne sais plus quoi penser, pourtant mon visage n’exprime toujours rien et je reste étrangement calme.

« Un petit oiseau m’a averti que les choses dégénéraient au pub, aussi suis-je rentré tout de suite, expliqua-t-il sans que je comprenne pourquoi. C’est Markhov qui vous a fait ça? »
Une fois de plus mon attention se reporta sur Blanche, celle-ci semblait dégoûtée.
« Vous êtes en sécurité maintenant, affirma le blond. »
C’est ce que Blanche disait avant que nous entrions.......
« Ne restons pas ici, j’ai une chambre à l’étage, elle est à vous pour la nuit. Ne vous en faites pas pour vos armes, vous les récupérerez dans un instant. »
Les armes ne me préoccupaient plus tellement, après tout je n’avais qu’un simple pieu en bois.

Nous nous extirpâmes de la pièce tandis que je jetais un dernier œil sur les cadavres. Nous traversâmes le bar, et je préfère nettement l’odeur de cigare plutôt que celle du sang. Mes yeux durent de nouveau s’habituer aux faibles lumières du bar. En empruntant l’étroit escalier je courus presque, il me semblait que les murs s’approchaient davantage. On aurait dit un gamin hâte d’aller à la fête foraine.
En arrivant dans un couloir aux nombreuses portes, le blond nous mena dans une chambre.
« Ce n’est pas grand-chose, dit-il, mais vous y serez tranquilles jusqu’au matin. Une fois le couvre-feu levé, pour pourrez sortir sans problème. »
La pièce était un peu étroite et en plus de ça sans fenêtre, c’est plutôt ça que l’état devrait réprimer. L’air tiède était presque irrespirable pour moi, tant pis ! On fait avec. De toute façon je finirais par m’y habituer.

Sans que je m’en rende compte, j’avais encore une fois perdu le fil de la conversation.
« Faites comme chez vous, assura-t-il. Il y a de quoi vous laver et soigner vos blessures. Il y a des vêtements de rechange dans la commode également. Prenez ce dont vous avez besoin et tâchez de vous reposer. »
Sans trop savoir pourquoi, cet homme m’inspirait confiance. Il me rappelle quelqu’un, je n’arrive pas à me souvenir de qui. Sans doute parce que ce n’est pas important.

« J’chuis désolée de t’avoir entraîné dans ce foutoir. C’était pas supposé se passer comme ça. Lui, c’était Anton Petrov. Le blond j’veux dire. On peut lui faire confiance, promis. »
Je pousse un soupire sans trop savoir quoi lui répondre. Elle me paraît soudainement différente, mais en même temps toujours la même personne. Je ne peux pas lui en vouloir, après tout ce n’est pas comme si nous nous connaissions depuis quatre ans et que je venais subitement de découvrir qu’elle est...quoi au juste ? Mais en même temps je ne sais pas si je peux lui faire confiance.
« Le monde est ni noir ni blanc, mais j’t’apprends rien en te disant ça. J’va chercher la trousse de premiers soins, il faut soigner tes blessures. La soirée a été dure, mais on sera tranquille jusqu’au matin. Si j’peux t’rassurer de quelque manière, hésite pas. En attendant, tâche de t’détendre, j’vas m’occuper de tes plaies. »

Je m’assied sur le lit toujours aussi silencieux en la fixant avec un sourire qui n’en était pas vraiment un. Ça exprime un peu mon état d’esprit. Je m’étire en faisant craquer mes os trop engourdie.
« Tu travailles pour la mafia, osais-je enfin demander de manière naturelle comme si c’était une question des plus banale. »
Je marquais une pause et avant qu'elle ne réponde je me levais tout en prenant une inspiration. Je ne savais pas tellement quoi dire, en fait je savais juste qu'il fallait que je dise quelque chose.
« Ce n'est pas de ta faute ! C'est Khrouchtchev...j'veux dire Markhov. Tu ne pouvais pas deviner qu'il était là. C'est juste que je te fais confiance et que j'aimerais que les choses soient claires. Tu comprends ? »
Je secoue la tête, je ne suis pas sûr que mon bavardage soit compréhensible. Mais il y a tellement de choses que je pense et que je ne pourrais jamais exprimer.

Je me rassis lorsqu'une douleur me vrilla dans le bassin, celle-là a du être faites plus tôt par les deux guignols Jake et je-ne-sais-plus-quoi.  Mais je ne me plains pas, après tout Blanche est bien plus abîmée que moi. Ne s'est-elle pas prit une balle tout à l'heure avec les Éliminateurs ?
« Tu ferais sans doute mieux de nettoyer tes plaies avant les miennes, elles sont plus profonde. Avec un peu de chance ta nature démoniaque ralentie l'infection. Tu veux que j't'aide ? »
Mer 11 Juil - 16:11
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: