La nuit était à peine tombée sur LA. Et tout semblait très silencieux, vide… mort… Le couvre-feu s’imposait de plus en plus tôt. La grande brune quitta son poste d’observation, une grande baie vitrée de son appartement en plein cœur de la ville, pour prendre la tasse de café qui venait de couler. Elle rejoignit le bureau et surtout l’ordinateur allumé. Elle savait qu’elle allait y passer des heures, et comme tous les soirs, elle avait ce rituel à 21h précise.

Lorsqu’elle se reconnecta sur ce forum ultra-sécurisé, construit par des hackers, mélanges de libertaires, anarchises ou autres indifférents au pouvoir en place tant qu’ils avaient une connexion  internet, elle s’aperçu que plusieurs messages l'attendaient de 1984. Elle le connaissait depuis longtemps… enfin virtuellement puisqu’elle n’avait jamais eu l’occasion de le rencontrer. Ils s’échangeaient des solutions pour craquer de nouveaux codes.

« Hey Dystopia, y’a un gars qui vient s’arriver sur le forum, il cherche des infos sur des vampires. Je te l’envoie ? »

Assise devant son écran à peine éclairé par une petite lampe de bureau, la brune prit une gorgé de café et relu le message. Elle n’aimait pas les surprises, ni les nouveautés.

« Il parait ok ? »

1984 saurait ce qu’elle entendait par là : est-ce qu’il posait trop de questions comme un espion de l’Initiative, ou il n’y avait pas de lien avec l’organisation paramilitaire ?

« Oui, c’est pas un pro de l’informatique en tout cas »

Les alertes sonores répétées signalant les nouveaux messages avaient quelque chose de rassurant au milieu du silence et de la pièce peu investie. Elle habitait dans l’appartement depuis plusieurs mois maintenant, mais pourtant elle n’avait acheté que le minimum. Elle n’y prêtait pas attention, cela lui suffisait.

« Ok » Elle signifia ainsi qu’elle était d’accord pour échanger avec ce nouveau venu. Et rapidement celui-ci lui expliqua ce qu’il recherchait : des informations sur un certain Angel, sous son nom de vampire Angelus. Lisbeth avait déjà lu des choses sur lui, il était connu pour sa cruauté, et son sens du jeu avec ses victimes. A travers quelques questions bien précises, elle vérifia qu’il ne faisait pas parti de l’Initiative. En fait rien n’affirmait vraiment que ce ne fut pas le cas, mais il avait piqué sa curiosité, ce qui signifiait qu’elle lâcherait pas.

« Demain, 16h, au Parc, devant l’entrée principale. J’aurais des lunettes de soleil à la main »

Sur ces derniers mots, elle coupa la conversation puis éteignit l’ordinateur. Il fallait qu’elle vérifie quelque chose… Elle quitta la pièce principale pour rejoindre une autre à côté. Alors qu’elle y entrait, elle buta sur une première pile de livres avant d’allumer la lumière. C’était sa pièce préférée : sa bibliothèque. Les murs étaient recouverts d’étagères, elles-mêmes remplies de livres… d’autres cherchaient encore une place par terre. Presque la totalité concernait les sciences occultes, les vampires et autres créatures surnaturelles.

Sans trop d’hésitation, elle parcouru les rayonnages et saisit l’ouvrage qu’elle cherchait et en feuilleta rapidement. Elle trouva ce qu’elle voulait et elle lut rapidement. Son regard s’éclaira.

Angelus avait passé plusieurs décennies avec Spike, ils étaient plus précisément quatre vampires à semer la terreur en Europe… Se pouvait-il qu’à travers cette recherche, elle retombe sur celui qui lui avait sauvé plusieurs fois la vie à Mexico après la mort d’Alex, il lui avait aussi fait découvrir une partie de la vie nocturne de la capitale. Elle devait bien reconnaître que même si elle détestait toujours autant les vampires, lui méritait une légère exception…

Comme si elle était totalement hypnotisée par l’ouvrage, elle continua de lire, ses yeux parcourant les lignes avec une rapidité déconcertante. Elle finit par se laisser glisser au sol…

Elle passa une grande partie de la nuit à relire tout ce qu’elle avait sur Angelus. Et il y avait de quoi faire… même si elle savait qu’une grande partie était des exagérations. Elle se réveilla tardivement dans la matinée. Elle n’aimait pas ça, cela perturbait son organisation. D’habitude, elle se levait à 7h pour commencer à travailler à 8h précise. Au fond ce n’était pas si grave étant donné qu’elle travaillait chez elle en free-lance comme écrivain public. Mais elle savait qu’elle aurait du mal à se concentrer, dérangée par tous ces changements.

D’ailleurs, elle se sentit déjà mieux lorsque l’horloge annonça midi, et qu’elle reprit sa routine et se prépara rapidement un repas. Comme tous les jours, elle se reconnecta sur le forum, là en plus elle voulait s’assurer que cet inconnu, Light, ne lui avait pas laissé un nouveau message et annulerait leur rencontre. Ce n’était pas le cas.

Elle n’oublie pas les lunettes de soleil et partit tranquillement au parc qui ne se situait pas très loin de chez elle. Elle y allait parfois, il n’y avait pas beaucoup de monde. Elle s’arrêta devant l’entrée principale, comme convenu.

Je ne sais pas comment, mais en surfant sur le web j'avais trouvé un site internet de hacker. Bref un site dans lequel je n'aurais jamais pensé tomber. Je ne sais même pas comment. Mais je l'ai fait. Et c'est tout ce qui importe, parce qu'après un bref échange avec 1984, j'ai pu faire la connaissance de son amie Dystopia. Et à ce qu'il parait elle en connaît un rayon, ou plutôt elle s'intéresse aux vampires.

Et j'ai finalement réussi à obtenir un rendez-vous au parc avec cette connaissance virtuelle. J'aurais pu tout simplement acheter des livres dans un magasin d'ésotérisme. Mais je ne voulais pas me faire remarquer par L'Innitiative. Je me souviens qu'en France, il fallait signer une sorte de charge qui indiquait qu'un tel avait acheté un livre sur je-sais-pas-quoi de démoniaque. J'espère qu'à Los Angeles ce n'est pas pareil, en tout cas, ce n'est pas moi qui vais prendre le risque de vérifier.

Nous étions censés, nous retrouver devant l'entrée principale du parc à 16h. J'étais surpris que Dystopia veuille me rencontrer aussi rapidement. Mais tout ça m'arrangeait franchement donc encore une fois, je ne vais pas me plaindre. Je regarde autour de moi et aperçois une jeune brune à l'allure plutôt froide. Et comme convenu elle portait des lunettes de soleil. Je m'avance vers elle.


-Dystopia ? demandais-je.


J'avais un peu peur de me retrouver dans cette situation gênante : ce n'est pas Dystopia, mais juste une fille qui attend ses copains avec des lunettes parce qu'il y a un beau soleil.


-Light, déclarais-je pour prouver mon identité.

Elle n’aimait pas tellement attendre là alors que des personnes passaient devant elle, et lui donnaient à chaque fois l’impression de l’observer. Elle s’apprêtait déjà à repartir lorsqu’un jeune homme d’environ vingt-cinq ans s’approcha d’elle. Elle remarqua son regard se porter avec un peu trop d’insistance sur les lunettes de soleil avec lesquelles elle jouait avec une certaine nonchalance. Elle ne réagit pas tout de suite, attendit qu’il se signale. Il l’appela par son pseudo, se présenta par le sien. Elle l’observa encore plusieurs longues secondes avant de réagir.

D’une taille moyenne, les cheveux marrons clairs, les yeux noisettes foncés, il avait une peau plutôt claire, voir pâle. Pas de genre à passer ses journées à l’extérieur. Un physique plutôt banale pas particulièrement musclé, mais pas non plus trop mince… Des vêtements ordinaires, voir même démodés pour un garçon de son âge. Son air un peu embarrassé, sa voix pas si assurée finirent par convaincre Lisbeth, ce n’était pas un de ces hommes de l’Initiative.

Elle acquiesça d’un mouvement de la tête, puis mit les lunettes sur son nez. Ce n’était pas qu’à cause du soleil lumineux de la Californie, c’était aussi une astuce qu’elle avait appris pour cacher son regard fuyant à ses interlocuteurs. Elle ne parvenait que très difficilement à confronter le regard des autres, et sa façon de regarder ailleurs pouvait mettre mal à l’aise, alors Alex lui avait conseillé cette solution.

D’un autre geste, elle invita Connor à la suivre à l’intérieur du parc. Il était plutôt étendu, ils pourraient en faire le tour en discutant. Elle avança d’un bon pas, veillant tout juste à ce qu’il la suive. Le parc était presque vide, à l’exception de quelques enfants accompagnés qui jouaient bruyamment, donnant l’illusion d’un monde normale. Mais en réalité, la population de LA semblait sortir de moins en moins de chez eux.

« Alors qu’est-ce que tu veux savoir exactement sur Angelus ? » Il lui en avait déjà un peu expliqué sur le forum, mais elle voulait l’entendre directement. Et puis elle voulait surtout savoir pourquoi il cherchait toutes ces informations avant de lui parler de ce qu’elle avait pu trouver.

« Et pourquoi ? » termina-t-elle d’une voix indifférente qui contrastait avec le sens de sa question.

La jeune femme ne me répond pas. Elle se contente de m'observer de la tête aux pieds. Je n'aime pas ça, peut-être que je suis un peu paranoïaque mai, j'ai l'impression d'être jugé. Je traîne les pieds histoire qu'il n'y a pas trop de silence et aussi pour faire sortir toute cette angoisse.

Je la fixe en attendants une réaction de sa part. Elle a les cheveux mi-longs et un air nonchalant et pas très bavarde à ce que j'en conclu. Elle m'invita à la suivre dans le parc, Dystopia était plutôt en avant tandis que je reste un peu en arrière, mais pas trop non plus. Je mets les mains dans mes poches ne sachant pas trop par où commencer.

-Il fait beau aujourd'hui, dis-je maladroitement.

Je me rends compte que c'est débile, mais je ne voulais pas commencer par " Ta des infos sur Angelus ? " Ça serai mal polie et ça ne l'aurai pas donné envie de m'aider.

-Alors qu’est-ce que tu veux savoir exactement sur Angelus ?

Ok, finalement, j'aurais pu commencer par "Ta des infos sur Angelus ?"
Je ne vois vraiment pas pourquoi elle commence par cette question. Je le lui avais déjà expliqué sur le forum.

-Et pourquoi ? demande-t-elle.

-Comme je te l'ai dit sur le forum, je cherche à connaître son passé. Particulièrement, comment il a vécu son humanité. Et pour répondre à ton autre question, disons que j'ai un frère qui a...connu Angelus. Je ne cherche pas trop à en parler.

J'espère qu'elle n'insistera pas. Mais en fait j'en doute. Je la regarde puis détourne le regard.

-Tu vas m'aider ?

Derrière ses lunettes, ses yeux se froncèrent légèrement en entendant la première phrase du jeune homme en face d’elle. Sérieusement ? Il venait vraiment de parler du temps ? Décidément, il y avait certaines choses qu’elle ne comprendrait pas chez ses semblables… Elle ne se donna pas la peine de répondre, cela n’avait strictement aucun intérêt compte tenu de l’objet de leur rencontre.

« Il est mort ? » Sans tact, comme à son habitude, la brune questionna un peu plus le brun en face d’elle au sujet de ce frère dont il venait de parler. Il y avait de forte chance que ce soit le cas, vu ce qu’elle avait trouvé, peu d’humains terminait vivants d’une rencontre avec Angelus… ou alors ils terminaient à leur tour transformer en créature de la nuit. Elle se demanda si il cherchait à venger la disparition de son frère… cela leur ferait un point commun face aux vampires, mais elle ne comptait pas lui parler d’Alex.

« Il n’y a pas beaucoup de chose concernant le passé d’Angelus en tant qu’humain » répondit tout de même la brune sans détour. Elle avait trouvé énormément d’information sur le vieux vampire, toute sa vie était décrite à multiples reprises, sa façon de jouer et de torturer ses victimes, sa disparition un petit siècle plus tôt suite à une malédiction… Mais en ce qui concernait le passé plus lointain du vampire sanguinaire, elle n’avait trouvé que très peu d’éléments dans ses livres…comme si cela n’intéressait personne. Tout à l’opposé de Spike, dont elle avait découvert qu’il était auparavant un poète raté qui vivait dans les jupons de sa mère.

« Il s’appelait Liam, né en 1753, en Irlande, plus précisément à Galway »

Elle lui donna les premiers éléments qu’elle avait. S’il s’intéressait vraiment à Angelus, il avait déjà du rechercher de son côté, et savoir déjà tout ça. Mais elle s’arrêta là pour le moment. Les cris de quelques enfants qui jouaient la surpris, elle tourna assez vivement la tête dans leur direction, trahissant son inquiétude. C’était bien pour ça qu’elle préférait rester chez elle la plupart du temps… Les cris, l’agitation, le monde l’angoissaient. Lorsqu’elle comprit de quoi il s’agissait, son visage se détendit légèrement.

« Qu’est-ce que tu comptes faire de ces informations ? A quoi cela pourrait t’être utile ? » Elle reprit son quasi-interrogatoire avant de continuer. Elle avait besoin d’en savoir plus, savoir que ces informations ne serviraient pas à une mauvaise cause. Dans le contexte actuel, il était difficile de savoir ce qui est relevait encore du bien ou du mal. Même si elle ne voyait pas comme ça en quoi ces informations pourraient être reprises à mauvais compte, à l’exception peut-être pour tuer Angelus, ce qui ne serait pas une grosse perte, elle voulait s’en assurer.

Elle ralentit son pas, sentant que ce Light semblait avoir du mal à suivre son rythme. Ce n’était pas une question de physique, mais l’inconnu paraissait se mettre un peu en retrait. Elle ignora sa dernière question. C’était une question un peu idiote. Si elle ne comptait pas lui donner ces informations, elle n’aurait pas pris le risque de venir le rencontrer. Mais elle ne lui en fit pas la remarque, elle avait appris avec les années, et surtout avec l’aide d’Alex que sa logique rationnelle n’était souvent pas partagée, et qu’il fallait le prendre en compte.

-Il est mort ? demande-t-elle comme si la réponse lui importait peu.

-Oui, d'une certaine manière. C'est un vampire.

Je m'en veux déjà de le lui avoir donné cette information. Mais j'ai l'impression qu'elle ne laissera pas tomber et je n'ai pas envie de jouer à ce jeu.
Je continu de marcher et tourne la tête pour regarder le visage froid de celle-ci. Même avec ses lunettes, j'arrive à imaginer son expression sérieuse.

-Il n'y a pas beaucoup de choses concernant le passé d’Angelus en tant qu’humain, déclare-t-elle.

Je n'ai pas besoin qu'on me dise à quel point Angelus peut être horrible. Je le sais déjà. Je m'endormais le soir avec toutes ces histoires en tête lorsque j'étais enfant. Mais Holtz ne m'a jamais rien dit sur l'humanité d'Angel. Pas que ça ne l'intéressait pas, au contraire, il s'est posé la question plusieurs fois. Je ne comprenais pas pourquoi avant. J'ai déjà eu la curiosité de lui demander, mais il se contentait de me sourire en disant ce genre de phrase que tous les enfants ont déjà entendu : "Tu comprendras quand tu seras plus grand". Et maintenant ça me parait évidant.

-Peu importe, dis-je doucement, je veux le plus d'informations possible.

-Il s’appelait Liam, né en 1753, en Irlande, plus précisément à Galway.

J'ai des origines irlandaises alors. Ça explique certaines choses. Je souris. Peut-être que je vais en apprendre plus sur moi-même en fait.

Des cris se font entendre à côté de nous. Dystopia tourne la tête assez anxieuse. Je lève le sourcil. Cette fille à quelque chose de différent. Et ce n'est pas seulement son air froid et détaché qui me donne cette sensation. Mais, ça façon d'être. On a jamais vu quelqu'un effrayé par des cris d'enfants.


-Qu’est-ce que tu comptes faire de ces informations ? À quoi cela pourrait t’être utile ?


Je sentis Dystopia ralentir pour marcher à mon rythme.



-Et toi pourquoi tu t'intéresse aux vampires ? C'est donnant donnant, je répondrais à ta question si tu réponds à la mienne.



Je sens que cette question la gêne. Mais je me pose beaucoup de questions sur cette fille. Il faut que j'en sache un peu sur elle. Après tout je ne sais rien d'elle, si elle va répéter ce que je lui dirais.

Lisbeth enregistra l’information : ce frère était devenu un vampire. Elle ne songea pas une seconde à sortir une de ces phrases de convenance du style « je suis désolée » ou « mes condoléances ». Elle ne remarqua pas plus l’émotion qui traversa l’inconnu. Elle pensait déjà à autre chose, elle se demanda si le brun à côté d’elle chercherait à tuer son frère, si c’était la raison de ses recherches. Pour une fois, elle parvint à faire un lien avec ses propres sentiments. Jamais elle n’aurait pu se résoudre à tuer Alex si elle avait été transformée en vampire. Elle aurait préféré devenir elle-même un de ces monstres pour rester auprès d’elle. Qu’en était-il de cet inconnu et en quoi le passé d’Angelus pourrait l’aider ? Elle ne le comprenait pas encore.

« Ce n’est pas moi qui ai besoin d’information » répliqua-t-elle à Light qui chercha à son tour à lui poser des questions. Elle n’aimait pas qu’on lui mette la pression. D’ailleurs, elle tournait déjà les talons et s’apprêtait à quitter l’inconnu pour rentrer chez elle. Mais elle n’avait pas fait deux pas qu’elle remarqua un peu plus loin un groupe d’individus en costume vert marron et au pas cadencé. L’Initiative… Comme à chaque fois qu’elle croisait un de ces commandos armés, sa respiration se faisait plus difficile.

Même si ils n’avaient aucune raison de la contrôler, et encore moins de l’arrêter puisqu’ils ne connaissaient pas son identité de hackeuse, elle ne pouvait pas passer à côté d’eux, de leurs armes, c’était trop compliqué pour elle. Alors finalement, elle revint vers Connor et l’invita d’un geste du regard à bifurquer le plus naturellement possible sur un petit chemin à droite. Ils s’éloignèrent sans parler pendant plusieurs minutes. L’Initiative continua de traverser le parc.

« Si je m’intéresse aux vampires c’est par simple curiosité intellectuelle. La propagande du gouvernement ne me suffit pas… » finit-elle tout de même par répondre sans trop savoir pourquoi, et sans dire un mot sur la scène qui venait de se produire. Elle ne mentait pas, mais ce n’était pas tout à fait exact, ou plutôt complet… L’origine de sa recherche était clairement la disparition d’Alex. Elle n’y connaissait rien avant que sa compagne ne se fasse tuer et qu’elle ne recherche le coupable pour la venger.

« Ça te suffit comme ça ? » Elle était toujours aussi sérieuse… La veille, Light avait su attiser sa curiosité en évoquant Angelus, et celle-ci s’était encore renforcé au cours de ses lectures… Ce vampire avait une histoire passionnante… et il était lié à Spike. Elle pourrait peut-être en apprendre plus sur ce dernier en s’intéressant à son ancien compagnon de massacre.

-Ce n’est pas moi qui ai besoin d’information, me dit-elle sèchement.

Avant que je n'ai le temps de riposter, Dystopia me tourna le dos et s'engouffra dans le parc. Je ne m'attendais à ce qu'elle réagisse aussi mal. Je ne réagis pas tout de suite, n'étant pas persuadé de ce qui venait de se passer. D'habitude, les négociations marchent biens. Mais cette fois, je vais devoir m'y prendre autrement.

Je la suis pour la rattraper. J'ai besoin d'elle. Même si je n'ai pas confiance, ça semble la méthode la plus discrète pour obtenir des informations. Je presse le pas pour la rattraper, mais je vois un groupe de soldats marchants vers nous. Je ralentis puis m'arrête. À chaque fois que je vois un membre de l'Initiative, c'est comme si on me pointait du doigt et disait "coupable !". Je ne sais pas ce qu'ils font aux créatures de mon genre. Je ne sais pas quels genres de choses ils feraient au fils de deux vampires. Je ne veux pas le savoir.
Je me contente de regarder Dystopia s'éloigner. Au revoir la discrétion. Mais quoi ? Il me semble que celle-ci s'arrête pour rebrousser chemin. Hein ? La jeune femme revient vers moi, l'air un peu anxieuse. Dystopia me fit comprendre d'un geste de la main de prendre un chemin vers la droite. Je hausse les sourcils surpris, mais hoche la tête et la suis. J'accélère le pas tout comme elle.

-Si je m’intéresse aux vampires, c’est par simple curiosité intellectuelle. La propagande du gouvernement ne me suffit pas…

Encore une fois, je hausse les sourcils.

-Ça te suffit comme ça ? ajoute-t-elle.

Je m'arrête et lui souris. Je ne veux pas qu'elle prenne la fuite.

-Désolé, mais j'ai du mal à te croire. Depuis que les gens connaissent l'existence des créatures surnaturelles, ils ont peur. Pourquoi serais-tu différente ? Je ne crois pas... Je ne crois pas que la curiosité soit la seule chose qui te motive.

J'ai une boule au ventre rien que de penser au fait que moi aussi, je pourrais être en cavale.

-Désolé si je t'ai...bousculé toute à l'heure. Mais j'ai besoin d'être sûre que rien n'arrivera aux oreilles de l'Initiative. Que tu ne le répéteras pas. Si je cherche ces informations, c'est parce qu'Angelus et mon frère ont...un passé en commun.

Je fourre les mains dans les poches avant de continuer de marcher.

-Récemment, j'ai appris que j'ai un frère. Il s'appelle Liam.

Je ne sais pas si je peux lui dire ça. Mais je pense que si je lui révèle quelques trucs ça attirera davantage sa curiosité. Je me dis que de toute manière ce n'ai pas sur un site de hackers comme celui que j'avais trouvé qui approuverait les belles paroles du gouverneur et sa femme. Mais si j'avais réussi à trouver ce site alors peut-être qu'un membre de l'Initiative y serait également parvenu.

-Il faut que j'ai la certitude que rien ne sortira de ta bouche. Tu peux être vague dans ta réponse, mais je crois pas juste à ta soif de curiosité

Finalement Light était peut-être un peu plus digne d’intérêt qu’elle ne l’avait d’abord cru. Il posa une question pertinente : pourquoi serait-elle différente et pourquoi n’aurait-elle pas peur des vampires ? Elle devait bien admettre qu’elle n’était pas mieux que le reste de la population, elle craignait les monstres et ces créatures démoniaques. Ce n’était pas la curiosité qui l’avait poussé à s’y intéresser, mais seulement la vengeance. Pour autant, et malgré l’attitude plus conciliante du brun qui lui adressa un sourire, elle ignora sa question. Elle ne pouvait pas parler d’Alex.

« Je ne dirais rien à l’Initiative… » Elle brisa enfin son silence, et sa voix se fit plus rassurante. Elle avait pu voir son inquiétude lors du passage des hommes armés, cela l’avait convaincu qu’il racontait la vérité. Il n’aurait pas pu feindre à ce point sa nervosité à l’approche de l’organisation militaire. Les traits de son visage se détendirent légèrement. Apparemment ils pouvaient se faire confiance, alors ils allaient pouvoir passer aux choses sérieuses…

Angelus et le frère de Light avaient un passé commun ? Elle fronça largement les sourcils, essayant de comprendre. Cela n’avait aucune logique… Le jeune homme en face d’elle était trop jeune pour avoir un frère qui ait un passé avec Angelus. Et son visage se fit encore plus interrogatif lorsqu’il expliqua que son frère s’appelait lui aussi Liam… comme Angelus ? Simple coïncidence ?

« Je ne dirais rien à l’Initiative » répéta la brune alors que Light se montrait à nouveau méfiant. Cette fois, c’était sans doute à son tour de le tranquilliser. « Je n’ai aucune envie ni aucun intérêt à aller rapporter tes questions. ». Elle s’arrêta pour le convaincre, mais elle saisit à son visage que cela n’allait pas être suffisant, il attendait quelque chose d'autre, quelque chose de plus personnel.

« Je… quelqu’un de proche a été tué par un vampire » Ce fut la seule chose qu’elle acceptait de dire pour le moment. D’ailleurs, elle reprit aussitôt le mouvement, et repartit pour leur « ballade ». Elle réfléchissait à nouveau aux quelques réponses apportés par le jeune homme.

« Liam… comme Angelus avant de le devenir » se répéta-t-elle une fois de plus, cette fois-ci à voix haute. Elle songeait qu’à l’époque de la transformation de Liam en Angelus, au XVIIIème siècle, il était courant que les fils prennent le nom de leur père. Elle écarta rapidement cette idée, cela n’avait aucun sens une fois de plus…

« Que veux-tu savoir précisément sur Angelus ? Je te l’ai dis, je n’ai pas encore pu trouver beaucoup de choses sur lui avant qu’il ne soit vampire. Apparemment il est né dans une famille bourgeoise, ni vraiment pauvre, ni tellement riche. Il a tué toute sa famille, sa sœur, sa mère, son père puis son village » expliqua-t-elle en ressortant ce qu’elle avait lu dans différents ouvrages consacrés aux vampires ou autres créatures surnaturelles.

« En 1898 des bohémiens lui ont jetés un sort en lui donnant une âme. Il a ensuite cherché à expier ses erreurs, jusqu’à ce qu’il redevienne Angelus il y a un peu plus d’un an » continua à réciter la jeune femme. « peut-être que quelqu’un qui l’a connu pendant cette période pourrait en savoir plus » Cette fois-ci elle réfléchissait à voix haute. C’était un peu sa façon de fonctionner, elle avait tendance à parler toute seule quand elle était dans son appartement.

La brune me répète à plusieurs reprise qu'elle n'est pas du côté de l'Initiative. Mais ce n'est pas suffisant, non pas assez. Le risque que je me fasse embarquer pas l'Initiative est trop grand. Et je ne peux pas le prendre. Les traits de Dystopia se font de plus en plus détendus. J'ai la sensation qu'une confiance s'installe. Mais pourquoi ? Qu'es-ce qui a changé ? J'ai du mal à penser que je parle à la même Dystopia.

-Je n’ai aucune envie ni aucun intérêt à aller rapporter tes questions.

Certes...

Les traits de la jeune femme devinrent durs à nouveau lorsqu'elle déclara la mort d'un de ses proches. Comme si de rien n'était elle recommance à marcher.

-Liam... comme Angelus avant de le devenir.

Je suis surpris par la vivacité de celle-ci. Bien sûr, on fait vite le rapprochement. Mais, personne n'aurait vraiment pensé à ça en profondeur. La jeune femme m'intrigue de plus en plus. Je n'aurais pas cru qu'elle fasse le lien.....
Je viens de constater pour la première fois que mon père portait le même nom que mon frère. Encore une fois, une foule de questions se bousculèrent dans ma tête. Je ne peux pas m'empêcher de croire à la possibilité qu'Angel ai laissé Liam en devenant vampire. Mais non ! C'est ridicule !

-Que veux-tu savoir précisément sur Angelus ? Je te l’ai dit, je n’ai pas encore pu trouver beaucoup de choses sur lui avant qu’il ne soit vampire. Apparemment, il est né dans une famille bourgeoise, ni vraiment pauvre, ni tellement riche. Il a tué toute sa famille, sa sœur, sa mère, son père puis son village

Mon père avait une sœur ? Décidément, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas sur lui. C'est tellement bizarre, j'ai l'impression de faire partie d'une autre vie de mon père.

-En 1898 des Bohémiens lui ont jeté un sort en lui donnant une âme. Il a ensuite cherché à expier ses erreurs, jusqu’à ce qu’il redevienne Angelus il y a un peu plus d’un an. Peut-être que quelqu’un qui l’a connu pendant cette période pourrait.

Je ne parviens pas à comprendre la dernière phrase de mon interlocutrice. Et je ne suis pas certain qu'elle s'adressait à moi. J'observe les alentours avec beaucoup de méfiance. Je suis désormais convaincu que Dystopia ne me dénoncera pas. Si je veux en apprendre plus, je vais devoir lui dire quelques trucs, comme le fait que Liam n'est pas tout jeune. En même temps, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est risqué de dévoiler mon identité.
Je la fixe, elle est pensive. Et vive, elle ne tardera pas à comprendre que je ne dis pas tout. Je me stoppe un moment, puis relève la tête vers elle.

-Il faut que je te dise quelques trucs.

Je reprends la promenade et essaie de faire des phrases cohérentes dans ma tête.

-Mon frère et moi... Angelus est mon père.

J'évite de la regarder. Ce n'était peut-être pas une bonne idée. Je connais sa haine pour les vampires maintenant, je doute que Dystopia continue à me faire confiance. Ou même qu'elle veuille m'aider.



-Je n'ai pas été élevé par lui, ajoutais-je dans l'espoir qu'elle ne change pas d'avis.

Alors qu’elle réfléchissait à toutes les possibilités qui pourraient expliquer la différence d’âge entre Angelus et le frère de Light, la voix de ce dernier l’interrompu à nouveau. Elle essaya de se concentrer sur ce qu’il lui racontait, et elle ne le regretta pas. La suite était de plus en plus intéressante, et derrière ses lunettes de soleil, les yeux clairs de la brune se mirent à briller un peu plus de curiosité.

Même elle n’aurait pas pu imaginer une chose aussi surprenante ! L’humain en face d’elle, et il s’agissait bien d’un humain pour pouvoir se balader comme ça en plein soleil, était le fils d’un des vampires les plus crains de la Californie. Elle bloqua net pendant plusieurs longues secondes… et le mystère s’épaississait de plus en plus alors qu’il ajoutait que son frère Liam avait le même père. Light ajouta qu’il n’avait pas été élevé par Angelus.

« Si c’est vrai, pourquoi personne n’a jamais rien écrit sur ton existence ou celle de ton frère ? » interrogea-t-elle. Mais le ton de sa voix n’était plus aussi agressif qu’auparavant, elle restait neutre. Apprendre que le brun en face d’elle était le fils d’un monstre n’était pas des plus rassurant, pourtant elle n’en avait pas peur. Il ne paraissait pas particulièrement fier de ses origines.

Elle repassa en mémoire tout ce qu’elle avait lu sur Angelus, mais absolument rien ne lui revenait en mémoire sur l’existence d’enfants. D’ailleurs, elle réalisa qu’elle n’avait jamais entendu parler de vampires qui pouvaient avoir des descendants… Cela paraissait tellement…contre-nature. Si ils pouvaient effectivement se reproduire, cela condamnerait les humains à disparaître à coup sûr…

Elle songea qu’elle n’avait regardé que dans ses livres, dans des ouvrages publiés et diffusés. Elle n’avait pas du tout pensé encore à fouiller dans des sources moins « officielles », comme les notes des observateurs.

« Vous n’avez pas la même mère c’est ça ? » Elle avait repris sa marche, n’aimant pas s’arrêter au risque d’attirer l’attention sur elle, enfin eux. Une mère différente, c’était ce qui paraissait le plus logique pour expliquer ce qu’il avait expliqué, qu’il n’avait appris l’existence de son frère que récemment, qu’il n’ait pas été élevé par son frère et que ce dernier ait connu Angelus, son père, dans son passé.

« Tu es né en quelle année ? Et Liam ? » continua-t-elle d’interroger. Elle n’était pas du genre bavarde, mais une fois que son intérêt était capté, elle allait jusqu’au bout des choses, et il était même difficile de l’arrêter. Cette nouvelle était énorme ! Elle n’avait aucune idée de ce que ça pourrait changer concrètement, mais elle sentait que c’était important… Angelus contrôlait maintenant l’ensemble des vampires de LA, et là elle parlait à son fils !

« Si tu as son année de naissance, on pourrait vérifier dans les archives municipales… Heureusement ces 15 dernières années, de plus en plus de villes ont scannés les certificats de naissance et les avis de décès, et les mettent à disposition en ligne. Je ne sais pas si Galway a fait pareil, mais ça pourrait être un point de départ… » A nouveau, elle réfléchissait davantage à voix haute qu’elle ne communiquait vraiment avec le jeune homme. Déjà une certaine impatience l’envahissait à l’idée d’aller creuser cette piste, et sans doute bien d’autres encore.

La jeune femme stoppa net. Je m'arrête quelques pas devant elle et l'observe. Difficile de savoir à quoi elle pense. Surtout avec ses lunettes de soleil.

-Si c’est vrai, pourquoi personne n’a jamais rien écrit sur ton existence ou celle de ton frère ? s'enquit-elle froidement.

-Je n'ai pas de preuve, mais je ne prendrais pas le risque de te le dire si ce n'était pas vrai. Surtout avec L'Initiative. Je suis plus récent que mon frère. Il y a une prophétie qui parlait de ma naissance. Je suis étonné qu'il n'y ait rien sur Liam. En tout cas Angel... Angelus a appris récemment qu'il avait un fils, autre que moi. Je ne sais pas comment il l'a appris ni par quelle source. Je sais juste qu'il le sait.

Je pensais qu'elle serait plus en colère. Qu'elle me dirait de partir. Mais peut-être qu'elle n'a pas mentit sur un truc : elle est curieuse.

-Je pensais que tu serais plus en colère.

La jeune femme m'ignora préférant penser à cette révélation. Elle doit sans doute se poser beaucoup de questions. Je ne compte pas trop en parler sauf si elle me pose des questions. Peut-être que je pourrais en apprendre plus sur elle. Bien sûr, il faudrait que je sois plus...

-Vous n'avez pas la même mère c'est ça ?

Elle reprit la ballade en même temps que moi.

-Non, on a pas la même mère. Je suis suppose que la mère de Liam n'est pas une vampire. Enfin, je dis ça. Je ne sais pas grand chose sur lui. C'est pour ça que j'ai besoin de ton aide.

Encore une fois je suis étonné par son intelligence. Je n'imaginais pas Dystopia comme ça. Bien sûr je me doute bien que les hackers ne sont pas des débiles mais Dystopia est vive d'esprit. Une intelligence rapide.

-Tu es né en quelle année ? Et Liam ?

Pourquoi voudrait-elle savoir ça ?

-Si tu as son année de naissance, on pourrait vérifier dans les archives municipales… Heureusement ces 15 dernières années, de plus en plus de villes ont scannés les certificats de naissance et les avis de décès, et les mettent à disposition en ligne. Je ne sais pas si Galway a fait pareil, mais ça pourrait être un point de départ…

-Ça m'étonnerais beaucoup pour Liam. Il est venu au monde quand Angel était humain. Enfin, je pense. Je ne sais rien de lui, juste qu'il est mon frère. Tu vois là où j'ai besoin de toi.

Je fouillais dans ma mémoire pour savoir si Faith avait dit autre chose de capitale. Mais rien d'autre ne me vint à l'esprit.


-Je suis surpris que tu le prennes comme ça, dis-je.

Piquée par la curiosité, Lisbeth se concentra sur les explications du jeune homme. Elle aimait ces moments où tout son esprit était mobilisé. Celui lui permettait d’oublier l’environnement extérieur qui lui semblait toujours hostile. Plus rien ne l’intéressait à l’exception de l’histoire de Light. D’ailleurs à nouveau, des enfants crièrent mais cette fois-ci, elle ne le remarqua même pas.

La situation familiale du brun en face d’elle se révélait de plus en plus complexe. En tout cas, elle tâcha d’intégrer les informations au fur et à mesure. Lorsqu’il parla de prophétie en ce qui le concernait, aussitôt sa mémoire quasi photographique recherchait déjà dans ses lectures à quoi il pouvait faire référence. Mais il y a avait trop de prophéties pour qu’elle puisse le retrouver… Elle réalisa aussi qu’elle ne connaissait pas de toute façon le vrai nom du fils d’Angelus.

« Quelle prophétie ? Tu t’appelles comment ? » lui demanda-t-elle en essayant de faire des liens avec ce qu’elle savait. Par contre, elle ne prit pas en compte l’inquiétude du jeune homme, et le fait qu’il pourrait vouloir continuer à cacher son identité complète. Elle n’essaya pas de le rassurer, déjà parti bien plus loin dans ses réflexions.

« Ta mère est une vampire aussi ? C’est… étrange » observa-t-elle seulement. Elle avait beau chercher encore et encore, jamais elle n’avait entendu parler d’une situation semblable. Cela paraissait impossible. Et pourquoi alors Light n’était-il pas lui-même un vampire ? Pourquoi était-il un simple humain ? Ou ne l’était-il pas vraiment ?

« Liam est né quand Angel était vivant ? Donc après 1898 ? Pourquoi alors s’intéresser à la vie d’Angelus avant sa transformation en vampire ? » Là elle ne suivait plus lorsqu’il parla d’Angel. Pour elle, Angel n’avait existé que de 1898 à 2015. A nouveau ses sourcils se froncèrent et son visage se fit interrogatif.

« Tu veux connaitre ton frère ? C’est un vampire ? » Continua d’interroger la brune sans se formaliser du fait qu’elle enchainait les demandes et que cela pouvait finir par être lourd pour le jeune homme. Il y avait encore des tas de choses qu’elle aurait voulu lui demander, les questions se bousculaient dans sa tête.

« Comment ça ? » Light venait de faire revenir la conversation sur elle, elle n’avait pas vraiment prêté attention à sa première remarque, et sur le fait qu’il s’attendait à la voir en colère. Mais cette fois-ci, il l’interrompu dans ses réflexions. Elle essaya de comprendre ce qu’il voulait dire…

« Pourquoi je devrais le prendre autrement ? Ce n’est pas toi le vampire » Une certaine sincérité, voir naïveté, transparaissait de la jeune femme. Elle détestait les vampires et les autres créatures surnaturelles pour leurs actions, leurs crimes… Elle ne voyait pas pourquoi elle serait en colère contre Light qui semblait simplement chercher des réponses sur ses origines et sa famille. En fait elle avait plus de mal à comprendre pourquoi c’était aussi important pour le jeune homme. Elle n’avait jamais porté beaucoup d’intérêt à la question de la famille, sans doute parce que ses parents étaient morts dans un accident alors qu’elle était encore jeune, et qu’elle n’avait jamais beaucoup vu sa tante devenue sa tutrice. Elle avait passé une très grande partie de sa vie en établissement médico-social ou en clinique psychiatrique, elle ne connaissait pas vraiment la vie de famille.

« Tu es vraiment humain ? » Elle revenait sur ses réflexions précédentes… Décidément, cela semblait totalement sans sens que deux vampires donnent naissance à un bébé… Et puis elle ne comprenait pas, d’après ce qu’elle avait lu, lorsqu’Angelus avait disparu au profit d’Angel, ce dernier semblait s’être donné pour mission de combattre les vampires. Alors pourquoi aurait-il eu un fils avec une vampire ?

Dystopia semble plus intéressé par mon histoire que je le pensais. J'ai la sensation d'être en face d'un ordinateur qui avale la moindre information. Ce n'ai peut-être pas très prudent, mais elle n'a pas l'air elle non plus de porter l'Initiative dans son cœur. Ce qui est un peu étrange, elle devrait être de leur côté après ce qui est arrivé à "ce proche".

-Quelle prophétie ? Tu t’appelles comment ?

J'hésite. Je ne devrais peut-être pas lui dire mon vrai nom. Mais finalement peu importe puisque de toute manière elle aurait sans doute fini par l'apprendre.

-Connor, dis-je. Et toi ?

J'attends un petit moment avant de répondre à son autre question. Sinon je sais bien qu'elle ne fera pas attention trop occupée par les informations intéressantes.

-Pour ce qui est de la prophétie j'en sais rien. On ne me l'a jamais dit, tout ce que je sais, c'est qu'il y en avait une qui prédisait ma naissance.

-Ta mère est une vampire aussi ? C’est… étrange.

-Ouais je sais moi-même, je comprends pas toujours.

Je n'ai jamais vraiment manifesté le désir de connaître ma mère. Je ne m'en rends compte que maintenant. C'est peut-être parce que je n'ai qu'eu des pères jusqu'à présent. Enfin sauf Collin Bien sûr. Pourquoi je l'appelle par son prénom ?
La jeune femme me tire de mes pensées par une autre question :

-Liam est né quand Angel était vivant ? Donc après 1898 ? Pourquoi alors s’intéresser à la vie d’Angelus avant sa transformation en vampire ?

-Je sais déjà beaucoup de choses sur Angelus, j'aimerais connaître la personne qu'il était avant tout ça.

-Tu veux connaître ton frère ? C’est un vampire ?

-En gros, c'est ça.

Je ne comprends vraiment pas sa manière d'être. Encore une fois, je lui demande pourquoi elle ne réagit pas mal. Elle devrait pourtant. Elle devrait haïr les vampires et leurs progénitures.

-Pourquoi je devrais le prendre autrement ? Ce n’est pas toi le vampire

Je suis assez surpris par ça réponse. Dystopia me regarde un peu incertaine. Je lui adresse un sourire, il n'y a pas beaucoup de gens qui auraient pensé comme ça.

-Tu es vraiment humain ? s'enquit-elle à nouveau.

-Nan pas exactement. Disons que je suis un humain avec quelques capacités vampirique. Et je ne m'abreuve pas de sang je tiens à le préciser.

Il s’appelait donc Connor. A nouveau cela ne lui disait rien parmi ce qu’elle avait pu parcourir à propos d’Angelus. Soit il lui mentait sur son histoire, soit, et heureusement pour lui, son existence restait discrète. Cela signifiait que l’Initiative n’en avait sans doute jamais entendu parler. Elle resta stoïque un moment, alors que Connor attendait qu’elle lui livre aussi son prénom. Son histoire était cohérence, il avait amené des détails… Cela paraissait trop énorme pour qu’il l’ait inventé… et dans quel but ? Elle choisit de lui faire confiance.

« Lisbeth » répondit-elle sans s’étendre et lui faisant clairement comprendre par son visage un peu plus fermé qu’elle n’en dirait pas plus. Il continua de répondre à ses successions de questions. Mais elle fut un peu déçue, cela manquait de précision. Il ne semblait pas connaître sa mère, il n’en dit pas plus sur son demi-frère, et ne s’étendit pas davantage sur sa particularité à part qu’il ne buvait pas de son. D’ailleurs, si il avait voulu plaisanter, c’était raté, la brune resta stoïque… Elle ne trouvait pas drôle d’évoquer les massacres de ces monstres.

« Tu as déjà rencontré Angelus ? ou Angel ? » demanda la brune en le déduisant d’une de ses réponses. Elle n’avait pas pu cacher une certaine excitation, ou du moins admiration à l’évocation du vieux vampire. Il fallait bien reconnaître qu’il était célèbre parmi ses homologues, et tous ceux qui s’intéressait au monde surnaturel. Un vampire avec une âme, c’était unique ! Enfin il y avait bien Spike, mais son histoire n’avait rien de semblable…

« Je te l’ai dit, il n’y a pas beaucoup d’information sur Liam… » Répéta la jeune femme, tandis qu’elle continuait de réfléchir. « mais on pourrait creuser… y’a les archives » Elle persistait dans son idée, parfois les sources les plus accessibles pouvaient être une mine d’information. La date de naissance de Liam était connu, celle de sa transformation en Angelus aussi… Ils pourraient creuser cette période dans sa ville natale, connaître son arbre généalogique, ce genre de chose…

« Et les informations des observateurs. Ils écrivent beaucoup… et peu de choses sont accessibles, mais peut-être sur leur serveur… » A nouveau Lisbeth réfléchissait à voix haute. Cette seconde piste pouvait être intéressante, à condition qu’un observateur se soit un jour intéressé de prêt à Angelus et ait collecté des informations sur le vampire avant sa transformation. De mémoire, le vieux vampire n’avait pas vraiment croisé de tueuse avant Buffy, mais c’était à vérifier, sans compter que certains observateurs avaient pour mission de se renseigner sur certains monstres et créatures qui faisaient des massacres importants.

Tandis que la brune réfléchissait, le regard un peu dans le vague, le parc se vidait. Puis brutalement, rompant avec le calme relatif des lieux, une sirène se mit à retentir, rappelant que l’heure du couvre-feu arrivait. Malgré l’heure encore peu tardive de ce tout début de soirée, la population devait regagner leur domicile, ou pouvaient encore circuler entre le domicile et leur travail sur laisser-passer… Ce qui n’était pas le cas de Lisbeth qui travaillait chez elle. Elle respira plus profondément lorsque la sirène s’arrêta, avant la prochaine qui annoncerait le début du couvre-feu.

Elle hésitait… Elle voulait continuer ses recherches sur Liam, mais il semblait qu’elle aurait besoin de plus d’information de la part de Connor. Mais pouvait-elle lui faire suffisamment confiance pour lui proposer de venir dans son appartement pour prolonger leur conversation ?

« Je dois rentrer » dit-elle simplement, hésitant encore. Un peu étrangement, et alors qu’elle avait évité le regard du jeune homme jusqu’à présent, elle leva la tête jusqu’à Connor, et derrière ses lunettes de soleil, l’observa attentivement quelques secondes… Cela lui sembla une éternité… Il avait quelque chose qui inspirait la confiance.

« On peut continuer de rechercher… chez moi… j’habite à 10 minutes à pied, j’ai mon ordinateur » se lança-t-elle finalement, alors qu’une partie d’elle-même se traitait de folle. Au-delà du danger qu’elle prenait, elle invitait très rarement des personnes, à l’exception des quelques femmes avec qui elle avait passé la nuit. Elle n’aimait pas partagér son univers, cela la mettait toujours très mal à l’aise… mais la curiosité était toujours plus forte.

À ma grande surprise Dystopia me répondu :

-Lisbeth.

Malgré ça, elle ne l'a pas fais de bon cœur. Je décide qu'il vaudrait mieux que je ne m'étende pas davantage dans les questions.

Je répondis à ses questions sans essayer d'en détourner le sujet. Bizarrement, je me suis détendu et je n'ai plus trop peur qu'elle révèle quoi que ce soit à l'Initiative.

-Tu as déjà rencontré Angelus ? Ou Angel ?

-Oui et oui, répondis-je.

Je la regarde et remarque sa soif d'en apprendre. Je tourne la tête pour cacher mon sourire en coin. Puis mon attention se porte à nouveau sur elle et je réponds avec plus de précision cette fois si.

-Comme je te l'ai dit tout à l'heure, il ne m'a pas élevé. Mais je l'ai connu...enfin en quelque sorte. La première fois que je l'ai vu, j'avais seize ans. Mais on ne s'entendait pas. Puis les circonstances, on fait qu'on s'est littéralement haïs.... Enfin, je crois. Bref, il a fait un truc cool pour moi alors je lui ai pardonné. Mais maintenant il a perdu son âme. Et il n'est plus le même bien sûr.

Je répondis à sa question et elle enchaîna avec une autre. Puis nous en revenons à Liam et elle répéta à nouveau qu'elle n'avait pas beaucoup d'informations concernant mon frère.

Avant que je n'ai eu le temps de répondre, elle poursuivit :

-Mais on pourrait creuser… y’a les archives.

Le silence s'installa à nouveau puis, Lisbeth le brisa :

-Et les informations des observateurs. Ils écrivent beaucoup… et peu de choses sont accessibles, mais peut-être sur leur serveur…

Les observateurs ?

-Ses informations ne sont pas publiques, j'imagine...

Une sirène retentit : le couvre-feu. Je sursaute instinctivement. Le parc est déjà presque vide. Pourtant, je ne peux pas attendre, j'ai besoin d'en apprendre plus. Dystopia à l'air d'être calé pour ça.

-Je dois rentrer, dit-elle simplement.

-Oh, oui bien sûr.

Sans trop savoir pourquoi je ne pouvais pas mettre fin à notre entretient. Elle leva les yeux vers moi et nous restâmes longtemps à nous regarder.

-On peut continuer de rechercher… chez moi… j’habite à 10 minutes à pied, j’ai mon ordinateur.

Un sourire illumina mon visage.

-Oui bonne idée, répondis-je précipitamment.

Nous reprîmes la marche en direction de la sortie du parc.

Il n’était plus temps de réfléchir ou de douter, ils ne pouvaient pas rester plus longtemps dans le parc. Mais Connor n’était à priori pas du genre à hésiter et il accepta aussitôt sa proposition de se rendre dans son appartement pour poursuivre les recherches. En silence, ils prirent la direction de la sortie du parc, parmi le petit flot de personnes qui se dépêchait de rentrer chez eux pour ne pas être arrêter les hommes de l’Initiative. Lisbeth marchait à nouveau d’un pas rapide, sans chercher à faire la conversation avec le jeune homme qui la suivait. Il n’y avait pas beaucoup de monde dans les rues, mais ils devaient être prudents. Ils ne devaient pas attirer l’attention en parlant trop longuement de vampires.

Enfin ils arrivèrent devant un immeuble récent du centre de LA. Lisbeth composa le code d’entrée en s’assurant que Connor ne puisse voir les touches qu’elle pressait. Quelques minutes et étages plus tard, ils entraient dans son appartement.

« Tu peux t’installer ici » lui indiqua la grande brune en désignant le canapé de la grande pièce à vivre. Comme à chaque fois qu’elle devait partager un peu de son intimité, elle avait ce besoin de contrôler les choses. Elle ralluma son ordinateur immédiatement, puis prépara un café. Il n’avait pas fini de couler que déjà elle était en train de pianoter pour trouver les archives en ligne de la ville de Galway.

« Il y a bien les actes de naissance de la ville, depuis 1720 » expliqua Lisbeth, les yeux rivés sur l’écran. Elle commençait à parcourir les scans disponibles. Le nombre était important, et même si elle avait l’année de naissance d’Angelus, elle n’avait pas d’autres précisions, les recherches risquaient de prendre du temps…

« Tu ne connais pas le jour et le mois de la naissance de Liam ? » demanda—t-elle à tout hasard. En attendant, elle prépara deux tasses et en tendit une à Connor. De son côté elle regagna la table-bar où elle s’installait toujours pour son travail ou ses recherches. Elle gardait une certaine distance physique avec le jeune homme, et rapidement se reconcentra sur le site qu’elle consultait.

« Attends j’ai trouvé quelque chose » prévint la brune, les yeux pétillants. « Un certain Liam Davies est né dans la Commune de Galway le 15 janvier 1727… Au niveau de l’âge, ça pourrait coller » Pour vérifier, il lui suffit de quelques clics pour trouver l’acte de décès… 25 octobre 1753... « Il n’y a rien d’indiqué sur la cause de la mort » constata la brune en décryptant l’écriture italique du vieux certificat scanné.

« Si c’est bien lui, il serait né d’une certaine Elizabeth Jones et de Damian Davies » La brune continua de narrer à voix haute ses trouvailles. Captivée, et le visage s’éclairant au fur et à mesure de ses recherches, elle en oubliant même sa tasse de café qui refroidissait à côté d’elle, peut-être même la présence de Connor. « Ils sont morts le 26 octobre 1753… »

Nous marchons en silence. Lisbeth est sans douter déjà plongée dans ses pensées. Et pour une fois, je n'ai pas trop envie de faire la conversation. Ce silence n'est pas gênant, enfin pour moi du moins.
Quelques instants plus tard, nous faisons face à un grand appartement de L.A, j'admire la structure les mains dans les poches en attendant que Lisbeth tape un code d'entrée. Et après avoir monté quelques étages nous entrons dans la grande pièce à vivre de Madame.

-Tu peux t'installer ici, me dit-elle.

Mes yeux parcourent la pièce tandis que la jeune femme mit la cafetière en route. J'aime le bruit que ça fait, étrangement ça me détends.
Mon regard se pose sur la grande brune qui est déjà installé sur son ordinateur. Je traverse la pièce pour me retrouver à ses côtés. Ses doigts pianotent sur les touches de l'ordinateur et quelques instants après elle déclare :

-Il y a bien les actes de naissance de la ville, depuis 1720.

Je regarde l'écran les sourcils froncés pour trouver celle qui pourrait correspondre à la date d'Angel, ou Liam.

-Tu ne connais pas le jour et le mois de la naissance de Liam ?

Je me tourne vers elle, je n'avais pas constaté qu'elle avait quitté le bureau tellement j'étais omnibulé par les dates. Mais décidément, ces chiffres commençaient à m'endormir.

-Nan, malheureusement.

Elle s'installe de nouveau sur le bureau. Son visage se crispa un peu, à sa façon de se tenir, je vis qu'elle n'est pas alaise. Elle n'a sans doute pas l'habitude de recevoir des gens ici.

-Attends j’ai trouvé quelque chose, s'écria-t-elle.

Mon regard se tourna instantanément vers l'écran.

-Un certain Liam Davies est né dans la Commune de Galway le 15 janvier 1727… Au niveau de l’âge, ça pourrait coller. Il n’y a rien d’indiqué sur la cause de la mort.

Mes yeux se plissent pour essayer de lire le certificat scanné. Quel âge a Angel déjà ? Pourquoi ne lui ai-je jamais posé la question ? Peut-être parce que j'étais trop occupé à vouloir sa mort....

-Si c’est bien lui, il serait né d’une certaine Elizabeth Jones et de Damian Davies, elle brisa à nouveau mes pensées. Ils sont morts le 26 octobre 1753…

-En même temps, dis-je pour moi-même, ça colle même trop. Il les a sans doute tués après être sorti de sa tombe. Les vampires font ça souvent.

Je remarque que je m'étais rapproché un peu trop près selon la brune. Je recule un peu pour lui donner de l'espace. Lisbeth n'aime pas vraiment que les gens soient << à son contact >>, moi je suis plutôt quelqu'un de tactile, chose qu'on me reproche souvent...

-Il y a eu d'autres morts cette année-là ?

La grande brune ne put qu’acquiescer d’un geste de la tête lorsque Connor souligna que la mort si proche et commune des parents de Liam ne pouvait pas être une coïncidence. Tout concordait… Mais elle eut un léger mouvement de recul lorsqu’il s’approcha un peu trop d’elle. Il dut le sentir, et reprit une distance respectable. Elle se sentait mieux… Pourtant, elle n’avait absolument pas peur de lui, c’était simplement cette proximité qui était trop… étouffante.

Sa question lui permit de se concentrer sur autre chose. Depuis longtemps, elle avait compris que se focaliser sur des choses rationnelles, occuper son esprit sur des faits, des chiffres avaient la faculté de l’apaiser. Aussitôt elle fit une nouvelle recherche, et ses yeux s’écarquillèrent légèrement à la vue de la liste qui s’allongeait.

« Ce Liam Davies est bien Angelus… Après sa mort, il y a eu presque une vingtaine de morts à Galway jusqu’à la fin de l’année…. A moins d’une épidémie, c’est certainement un massacre… » Commenta la brune sans particulièrement d’affect. Même si elle pouvait imaginer la peur qui devait courir dans la ville à cette époque, cela ne la touchait pas vraiment. Elle était davantage concentrée sur sa recherche, et elle parcouru d’un coup d’œil la liste des victimes.

« Rien de particulier » commenta-t-elle, une moue déçue. Rien ne semblait pouvoir les aider à retrouver la trace de l’autre Liam, le demi-frère de Connor. Elle abandonna cette première recherche pour cette fois-ci chercher des informations plus largement sur le jeune vampire, en entrant dans le réseau du Conseil des observateurs. Elle tomba rapidement sur des récits relatant les « exploits" de l’autre fils d’Angel. Il n’avait rien à envie à son père en terme de cruauté.

Il était étrange d’imaginer Connor en lien de parenté avec les deux vampires. Elle ne connaissait pas vraiment le jeune homme non loin d’elle, mais il semblait loin d’être mauvais, il y avait presque un certain calme qui ressortait de lui. A nouveau elle se demanda pourquoi il tenait tellement à en savoir plus sur sa « famille », dont il ne semblait pas avoir grand-chose de positif à en tirer. La famille n'avait jamais eu tellement de sens pour elle.

« D’après les récits des observateurs, Liam a été transformé assez jeune, certains parlent d’un adolescent de 15 ans, d’autres d’un jeune homme d’à peine vingt ans » relata la brune en calculant déjà mentalement les années à couvrir pour trouver une trace de sa naissance…

« Angelus est apparu en octobre 1753… Si on part du principe que Liam a été conçu avant sa transformation en vampire, ce qui parait logique » Lisbeth raisonna à voix haute, puis s’arrêta « enfin, ce n’a pas été ton cas… mais tu es sans doute une exception » continua-t-elle « donc Liam pourrait être né entre 1740 et 1753… 1740, Liam père aurait 13 ans, je pense que ça ne serait pas cohérent de l’imaginer être père plus jeune… même pour l’époque… en tout cas, il n’y a eu aucune reconnaissance de paternité de sa part »

La jeune femme reprit les archives de la ville anglaise, et ajouta quelques filtres pour sélectionner les naissances de 1740 à 1753. Il y en avait beaucoup trop...

" Ce sera long parce que rien ne permet de faire une sélection de cette manière, mais il faudrait regarder ces actes de naissance un par un pour réduire à ceux dont le père est inconnu" Il lui en fallait sans doute plus pour être découragée mais la brune se remplit à nouveau une tasse de café sentant que la nuit pouvait être longue...

"et il faut espérer que l'enfant soit déclaré... ou qu'il ne soit pas reconnu par un autre homme" continua de réfléchir à voix haute la brune comme à son habitude. "on aurait besoin d'en savoir plus sur Liam pour réduire les pistes..."

Elle quitta son siège et proposa d'un geste du regard à Connor de la suivre. Ils changèrent de pièce pour arriver dans sa bibliothèque, dont même le sol était parsemé de piles de livres.

"prêt à rechercher ?" demanda la brune à son visiteur.

-Ce Liam Davies est bien Angelus… Après sa mort, il y a eu presque une vingtaine de morts à Galway jusqu’à la fin de l’année…. A moins d’une épidémie, c’est certainement un massacre…
-Je crois pas que ce soit une épidémie, répondis-je, sinon la mort aurait été justifiée. Pour la plupart d'entre eux, la cause de la mort n'est pas indiqué.
Je parle pour rien dire. Je crois que ça elle l'avait déjà remarqué. Je ne sais pas ce qui aurait été pire pour ses pauvres gens : mourir d'une épidémie ou d'un massacre. Quoi que c'est peut-être moins horrible de mourir par une épidémie... Je m'en veux d'espérer que ce soit bien Angelus.
-Rien de particulier, commenta la brune.
-De quoi ? Oh oui pour Liam.

La jeune femme prit la décision de laisser tombé. Oui, il va nous falloir un peu plus qu'un chiffre de mort et de naissance pour trouver Liam. Dystopia prit un nouveau site que je ne connais pas. Pas étonnant.... Je fais une pause pour prendre quelques gorgées de cafés.
-D’après les récits des observateurs, Liam a été transformé assez jeune, certains parlent d’un adolescent de 15 ans, d’autres d’un jeune homme d’à peine vingt ans, poursuivit la jeune femme.
-15 ans ? Ce que c'est jeune... Tu crois qu'il a été transformé pendant le massacre ?
-Angelus est apparu en octobre 1753… Si on part du principe que Liam a été conçu avant sa transformation en vampire, ce qui parait logique, elle marque une pause avant de poursuivre, enfin, ce n’a pas été ton cas… mais tu es sans doute une exception, donc Liam pourrait être né entre 1740 et 1753… 1740, Liam père aurait 13 ans, je pense que ça ne serait pas cohérent de l’imaginer être père plus jeune… même pour l’époque… en tout cas, il n’y a eu aucune reconnaissance de paternité de sa part.
-Ah oui donc nan pas logique...
Aucune reconnaissance de paternité. Pas étonnant... Selon Faith, il venait de découvrir se nouveau fils.

La jeune femme sélectionna les naissances de 1740 à 1753, mais il y avait bon nombre d'actes de naissance.
-Ce sera long parce que rien ne permet de faire une sélection de cette manière, mais il faudrait regarder ces actes de naissance un par un pour réduire à ceux dont le père est inconnu.
Génial. Je n'ai jamais aimé les recherches. Et ce n'est pas prêt d'arriver...
-....et il faut espérer que l'enfant soit déclaré... ou qu'il ne soit pas reconnu par un autre homme....
-En plus, déclarais-je peu enthousiaste.
-...on aurait besoin d'en savoir plus sur Liam pour réduire les pistes...
Pendant un instant, je crus qu'elle allait me dire que c'était foutu. Mais elle se lève rapidement de son siège et m'invite - du regard - à la suivre. J'hoche la tête et la suis pour arriver dans une pièce où même le sol est parsemé de livre. Mes yeux s'écarquillent. Non, on ne va quand même pas devoir chercher dans tous ça...
-Prêt à rechercher ? s'enquit-elle.
-Euh oui...

Je soupire et m'installe sur le sol.
-Par où on commence ? Liam doit sans doute avoir un surnom... comme Angel qui a changé de nom. Et peut-être qu'on devrait chercher des trucs comme : vampires irlandais connus... sauf si Liam n'est pas connu....

Malgré les soupirs de Connor et son manque d’enthousiasme évident pour les recherches, Lisbeth ne s’en aperçu pas, ou plutôt n’en pris pas compte. Elle était déjà trop absorbée par l’envie de trouver ce qu’elle cherchait pour se préoccuper de l’envie ou non du jeune homme de consulter les ouvrages. Et puis, passer du temps plonger dans ces livres était un vrai plaisir pour elle, elle imaginait difficilement que cela ne pouvait pas être le cas de tout le monde…

« Liam est connu, ce que j’ai trouvé tout à l’heure sur l’ordinateur vient des observateurs, il n’y aurait rien d’écrit sur lui, il n’aurait pas été suivi si il n’avait pas une certaine importance » répliqua Lisbeth comme si cela était une évidence que le jeune homme aurait dû comprendre…

« Tu peux commencer par le commencement et regarder tout ce qui concerne l’Angleterre dans la seconde moitié du 18ème » indiqua la brune en lui tendant un livre sur l’histoire des vampires aux Royaume Uni. Alors que de son côté, elle partait déjà à la recherche d’un autre ouvrage dont elle avait une bonne partie du contenu en tête grâce à sa mémoire photographique, une petite sonore vint interrompre le calme de l’appartement.

Reconnaissant l’alerte de sa messagerie avec laquelle elle échangeait avec 1984, elle laissa Connor pour rejoindre son ordinateur dans la pièce principale. Malgré la nuit qui était tombée, elle ne ralluma pas la lumière, préférant comme à son habitude rester avec la simple lumière de l’ordinateur.

Elle ne s’était pas trompée, il s’agissait bien d’un message de 1984. Il commença rapidement par lui demander de ses nouvelles, et aussi de son rendez-vous avec Light. Elle répondit très sommairement, puis demanda rapidement l’objet de ses messages, sentant qu’il y avait autre chose.

« Ton vampire, celui que tu cherches, il est bien à LA

-Je le savais déjà

Malgré la réponse brusque qu’elle venait de pianoter, sa poitrine commença à se serrer, comme à chaque fois que cela concernait la mort d’Alex. Elle était revenue à LA pour retrouver le tueur de son ancienne compagne, mais depuis son arrivée dans la capitale californienne, elle n’était pas parvenue à retrouver sa trace.

« il serait au sud de la ville, plusieurs personnes l’ont aperçues

-Rien de plus précis ? »

Son esprit rationnel restait sur sa faim… A quoi bon ces informations si elles ne lui permettaient pas de retrouver le vampire ?

« Je te remercie 1984 pour ces informations… »

Lisbeth resta bloquer plusieurs longues secondes sur le message qui venait de s’afficher, ne comprenant pas l’ironie de son interlocuteur. Puis elle saisit…

« Donc non rien de plus précis, mais maintenant tu as la confirmation qu’il est bien là » Un nouveau message s’afficha. La brune eu une moue de déception.

« mais peut-être une piste à creuser : il aurait été vu plusieurs fois dans le quartier autour de l’hôpital psychiatrique de South Los Angeles »

Cette fois ci, le regard de Lis s’éclaira un peu. Un hôpital psychiatrique… elle fit immédiatement le lien avec Alex. Est-ce que cela ne pouvait être qu’une coïncidence ? Elle n’y croyait pas

« Merci » Elle mit fin à la conversation, resta quelques minutes encore dans la pièce à réfléchir, puis se rappela soudain de la présence de son invité, et retourna en direction de la bibliothèque. Elle tomba sur Connor qui sortait d’une toute autre pièce : sa chambre

« Qu’est-ce que tu faisais ? » La brune se raidit immédiatement, sur ses gardes. Son regard se fit plus dur alors qu’elle attendait une réponse du jeune homme.

-Liam est connu, ce que j’ai trouvé tout à l’heure sur l’ordinateur vient des observateurs, il n’y aurait rien d’écrit sur lui, il n’aurait pas été suivi si il n’avait pas une certaine importance.
-Bon puisque tu le dis...
- Tu peux commencer par le commencement et regarder tout ce qui concerne l’Angleterre dans la seconde moitié du 18ème
Je m'allonge sur le sol et Lisbeth me tend un livre que je m'empresse de consulter. Au début fortement ennuyé par l'histoire des vampires, j'ai bien du mal à me concentrer. J'ai l'impression que je suis là depuis une éternité. Finalement, je finis par trouver des passages intéressants sur Carmilla et Lord Byron.

Je reprends une gorgée de café.
-Finalement, ce n'est pas aussi ennuyant.
En absence de réponse, je relève la tête. Mais Lisbeth n'est pas là, je pensais qu'elle ne me répondait pas parce qu'elle était trop occupée par ses propres livres. Je me relève et me dirige à l'aveuglette dans la pièce. Je sors de la pièce pour longer un long couloir. Aïe ! Je crois m'être cogné contre une porte qui c'est ouverte sur le coup. J'entre dans la petite pièce.
-Lisbeth ? Aïe !
Je tâte le grand bureau sur lequel je me suis cogné avant de trouver la lampe de chevet et de l'allumer. C'est un peu plus clair. Mais décidément, Lisbeth n'est pas là.

Je jette un œil sur le bureau, des livres sont éparpillés. Es-ce qu'il y a un endroit chez elle qui n'est pas couvert de bouquins ? Je tombe sur une photo, le cadre est doré avec des cœurs ciselés. Whoua, je la croyais pas comme ça. Sur la photo, Lisbeth a les cheveux un peu plus longs, le visage plu lumineux, l'air serein, elle sourit à pleine dent. Elle semble beaucoup plus heureuse et féminine en fait. On ne l'a reconnaît pas. Mon regard se porte sur la personne d'à côté. Quoi ! C'est impossible ! J'attrape la lampe de chevet pour la poser à côté de la photo. Je ne rêve pas ! Sur la photo, je reconnais Alex. Elle a été arrêtée pour une affaire de trafic qui à mal tournée. Est-ce que Lisbeth à quelque chose avoir là-dedans ? En tout cas, je me rappelle qu'Alex s'était servie d'une jeune femme pour mieux faire ses transactions. Es-ce que Lisbeth aurait été la jeune femme manipulée ? Ou alors c'était une complice.

Il faut que je sorte d'ici. Je n'en reviens pas ! Mon père à cherchée cette femme pendant des années et maintenant... Après tout, je me fais peut-être des idées.. C'est peut-être juste une amie, ou quelqu'un de sa famille.
-Qu’est-ce que tu faisais ?
Je relève la tête pour trouver la grande brune en face de moi. Son regard noir me transpercer et ses traits s'étaient raidies. Je ne sais pas quoi faire. J'évite de paraître trop nerveux - mais je dois probablement échouer lamentablement - et lui adresse un sourire avant de répondre :
-Oh rien je... je te cherchais... Tu étais où ? Euh, j'veux dire...j'ai trouvé des trucs qui pourraient t'intéresser en fait... Je crois que les vampires anglais c'est pas ça... C'est vrai quoi Liam doit être irlandais donc....
Je ne sais pas quoi dire d'autre et le regard de la brune est toujours aussi glaciale.
-Oh, si tu veux on peux faire une pause...tu semble fatigué....

La voix et les propos de Connor semblaient hésitant… Son visage aussi trahissait un malaise. Cela ne fit que convaincre la jeune femme qu’il lui mentait, qu’il ne faisait pas seulement la rechercher. Elle ignora ses questions concernant les recherches, cela n’avait plus la même importance maintenant, et elle ne lui expliquerait pas ce qui l’avait poussé à l’orienter sur l’Angleterre et non l’Irlande.

« Tu étais dans ma chambre, qu’est-ce que tu cherchais ? » insista-t-elle à nouveau. Elle trouva l’interrupteur non loin d’elle et alluma enfin la lumière pour qu’elle puisse le voir un peu mieux. Malgré une certaine inquiétude, elle se rapprocha de lui, passa à côté du jeune homme pour rentrer dans sa chambre, alluma aussi la lumière. Rien ne manquait, tout semblait en place… Ce n’était pas difficile à observer : la pièce, comme les autres, était sommairement meublée, seuls les livres sur le bureau ajoutaient un peu de désordre. Alors qu'elle commençait à légèrement se détendre, elle remarqua grâce à sa mémoire photographique que la lampe de chevet et le cadre avec Alex et elle avaient été légèrement déplacé.

« Qu’est-ce que tu veux ? Tu travailles pour l’Initiative ? » Demanda-t-elle en fermant brusquement la porte derrière elle avant de le retrouver d’un pas dans le couloir. Tout en affrontant le regard noisette de Connor, alors que ce n’était pas dans ses habitudes, elle serra nerveusement son portable. Elle avait un code d’urgence avec 1984 en cas de danger. Elle savait qu’il ne pourrait pas faire grand-chose, mais il devait faire disparaître toute trace de sa présence sur la toile.

Comme à chaque fois qu’elle devenait nerveuse, son cerveau pourtant très rationnel ne semblait plus vouloir fonctionner. Pourtant une partie d’elle lui soufflait que rien ne semblait indiquer qu’il travaillait pour l’Initiative. Cela ne serait pas cohérent avec l’histoire qu’il lui avait raconté sur Angel et Liam, toutes ces précisions sur sa « famille »… Est-ce que c’était autre chose ? Pourquoi la photo avec Alex l’avait à priori intéressé ? Est-ce que cela avait à voir avec la jeune femme qui avait déjà disparu depuis déjà 10 ans ?

Malgré les sentiments très forts qu’elle avait toujours pour la disparue, elle savait aussi qu’il y avait beaucoup de choses qu’elle ne connaissait pas sur Alex. La grande et belle brune ne lui mentait pas, mais elle ne lui faisait part que de ce qu’elle avait besoin de savoir pour comprendre… Après sa mort à Mexico, Lis avait découvert que son petit trafic de drogues à partir des médicaments qu’elle se procurait était beaucoup plus important que ce qu’elle avait pu croire. Et surtout, il n’était pas sans lien avec le monde surnaturel…

Elle ne reposa pas sa question, malgré son envie face au silence du jeune homme. Elle s’éloigna un peu de lui, par prudence. Il ne lui faisait pas peur, mais finalement elle ne savait pas grand-chose de lui, de ce dont il était capable. Elle avait sans doute été inconsciente en l’invitant chez elle sans prendre plus de précaution. Alex aurait souri et lui aurait dit qu’elle avait le don de se mettre dans des situations compliquées, simplement parce qu’elle était trop naïve, qu’elle oubliait que tout le monde n’avait pas les mêmes bonnes intentions qu’elle…

Lisbeth n'avait pas écouté mon bavardage. Et reprit d'un ton tout aussi glaciale :
-Tu étais dans ma chambre, qu’est-ce que tu cherchais ?
-Je....
Elle allume la lumière comme pour mieux voir mon visage. Connor suicide bomber est plus doué que moi pour les mensonges. Mais je n'ai pas à mentir, juste à dire la vérité, mais en niant quelques détails. Je me pousse quand Lisbeth entre dans sa chambre. Quoi elle pense que je suis un voleur ? Ou que j'ai trouvé sa drogue sans doute. Puisqu'elle a quand même une photo d'une criminelle dans sa chambre donc....

J'entends ses pas, elle fait demi-tour. Et en même temps qu'elle ferme la porte derrière elle - encore une fois comme si elle avait quelque chose à cacher - elle déclare :
-Qu’est-ce que tu veux ? Tu travailles pour l’Initiative ?
-Quoi ?! Mais nan !
Rien que le mot << Initiative >> me donne des frissons. Mes yeux rencontrent les siens - pour la première fois - je vois la peur ? L'odeur de la nervosité émane d'elle et j'ai l'impression de voir un léger tremblement. J'avais l'impression - pour la deuxième fois de la soirée - de me retrouver avec une autre personne devant moi. Lisbeth ne me semble pas être quelqu'un de mauvais. Mais pourtant, la photo qui est sur son bureau prouve le contraire.

À moins que... Je me rappelle que mon père m'avait dit qu'Alex se servait d'une jeune fille pour effectuer ses transactions. À l'époque, j'avais 4 ans, mais il en parlait si souvent à la maison. Il était scandalisé. Alex avait réussi à fuir et mon père avait repris l'affaire. Mais il était trop... obsédé ? Oui, et c'est l'un des facteurs qui nous à poussée à retourner à L.A. Enfin avant que l'existence des créatures surnaturelles ne soit révélée et que nous partions en France. Je m'étonne d'avoir autant de choses, de souvenir en tête. Tout ça n'est pas réelle, mais je m'en souviens comme si tout ça était vraiment arrivé, Angel a pensé à tout...

Mon attention se reporte sur la jeune femme qui s'éloigne de moi un regard toujours aussi foudroyant. Dystopia n'a pas peur, sinon elle en porterait l'odeur. Cela dit, elle est quand même méfiante.
-Tu as peut-être quelque chose à cacher, lançais-je soudainement d'un ton froid qui ne cachait pas ma méfiance.
Finalement je ne trouve pas ça plausible que Lisbeth se soit faite manipuler par une criminelle comme Alex. Elle est trop intelligente pour ça. Mais Alex aussi était intelligente. Si elle était débile, je crois qu'elle n'aurait pas réussi à s'échapper et on l'aurait déjà retrouvé à l'heure qu'il est. Alors finalement, l'hypothèse qui dit qu'elle se soit fait manipuler n'est pas à écarter. Et sur la photo certes elle souriait toutes les deux, mais, Lisbeth semblait vraiment heureuse.

Aucun de nous n'a confiance en l'autre. Et pendant un instant - quand j'étais dans sa chambre - j'avais voulu dire à Lisbeth que je devais rentrer pour téléphoner à mon père et lui dire que j'avais une piste sur son affaire. Mais en fait maintenant, je ne sais pas quoi faire. Lisbeth ne me laissera pas partir tant qu'elle aura la certitude que je ne lui causerais pas d'ennuis. Et mon père, il y a tellement de chose qu'il ne comprend pas. Et je sais que ma "mère" péterait les plombs si mon père devait reprendre cette affaire. Et je sais aussi tout les risque inutile que mon père prendrait juste pour retrouver et punir Alex.
-Je ne te ferais pas de mal, dis-je plus gentiment. Si je voulais vraiment quelque chose, je t'aurais tué dés que nous aurions passés le pas de la porte. Je ne te mentais pas quand je disais que je te cherchais. C'était la vérité.
Je marque une pause pour voir ses traits légèrement se détendre même si elle reste toujours sur ses gardes. Je ne crois pas qu'elle sache se battre, bien qu'elle soit rapide, il lui manque certains réflexes qu'on a naturellement quand on est un combattant.
-Mais ça n'empêche pas le fait que tu ais une photo d'une criminelle dans ta chambre, repris-je les sourcils froncés.

Le visage si souvent neutre et lointain de Lisbeth exprima clairement sa surprise lorsque Connor l’accusa soudain d’avoir quelque chose à cacher. Il lui semblait qu’il retournait la situation ! Elle était chez elle, de quel droit devait-elle se justifier pour refuser qu’il se balade dans son appartement et fouille dans sa chambre ?

« Je ne cache rien, mais cela ne te donne pas la permission d’entrer comme ça dans ma chambre » reprit-elle. Elle ne comprenait surtout pas comment il ne pouvait pas comprendre que c’était lui qui était en faute en entrant dans sa chambre, en faisait fi de son intimité. Elle supportait mal cette présence étrangère, il n’avait pas respecté les bonnes distances, son besoin de contrôler sa visite en entrant dans la pièce.

« Je veux que tu partes » Il venait de chercher à s’expliquer. Il semblait plus sincère… et cela semblait logique. Il aurait pu se montrer violent bien plus tôt s’il cherchait autre chose que des informations sur les vampires. Malgré tout, même si son corps se détendit légèrement, elle lui demandait de partir. Elle avait besoin de se retrouver seule, elle avait déjà beaucoup repoussée ses limites dans la journée, avec cette rencontre à l’extérieur avec un inconnu, puis son invitation. Connor avait eu raison un peu plus tôt, elle se sentait fatiguée, voir épuisée comme à chaque fois qu’elle devait prendre sur elle et dépasser sa routine habituelle.

Alors qu’elle se dirigeait vers la porte pour inviter Connor à quitter les lieux, elle s’arrêta net. «Une photo d’une criminelle » ? Elle comprit aussitôt qu’il faisait référence à sa compagne, cela ne pouvait être que cela, c’était la seule image dans la pièce.

« Tu connaissais Alex ? » demanda-t-elle aussitôt, sa voix trahissant un certain espoir, celui de partager le souvenir d’une personne qu’elle avait tellement aimé. Pour autant, elle ne voyait pas où le jeune homme en face d’elle aurait pu croiser la belle psychiatre, compte tenu de leur différence d’âge importante. Puis elle enchaîna très vite, ne pouvant pas le laisser salir sa mémoire comme ça.

« Elle n’est… elle n’était pas une criminelle, c’est plus compliqué que ça ! » Elle se sentait obligée de la défendre, elle avait toujours refusé d’admettre complètement cette part sombre d’Alex, elle avait toujours minimisée ce qu’elle avait fait, refusant d’admettre la gravité de ce trafic de médicaments auquel elle avait elle-même contribuée.

Les yeux de la grande brune s’éclaircirent, troublés, comme à chaque fois qu’elle parlait de son ancienne amante. Souvent elle détestait sa mémoire photographique qui l’empêchait de l’oublier vraiment la jeune femme malgré les années qui passaient. Son visage, son odeur… tout était encore tellement présent.

Plantée dans le couloir, à quelques pas de la porte d’entrée, elle continuait de regarder Connor sans vraiment le voir. Alors qu’elle sentait un léger tremblement la saisir, elle ferma et ouvrit son poing plusieurs fois, dans un mouvement répétitif qui pouvait sembler étranger, mais qui l’aidait parfois à se calmer lorsque qu’elle était envahie par des émotions qu’elle gérait si mal.