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Lisbeth Salender
Humains lambda
Lisbeth Salender
« Lisbeth ? » La voix était lointaine, mais parvint jusqu’à elle sa douceur et son assurance à la fois. Cela ne fit pas réagir la brune, mais elle eu le mérite de la raccrocher à la réalité. Les bruits environnants reprirent toute leur force, les cris des autres patients, le chariot apportant les goûters… Tout cela parvint avec violence a la jeune fille qui s’en était extrait jusque-là. Elle se tendit un peu plus, se calant encore davantage contre le dossier du fauteuil où elle s’était installée, comme si cela pouvait lui permettre de disparaître.

Ses yeux étaient perdus dans le vide. Ses pensées étaient confuses… Ce n’était pas pour rien qu’elle était dans cet hôpital psychiatrique… mais les médicaments ne faisaient que l’abrutir. Elle n’avait pas touché un livre depuis son arrivée peut être deux jours auparavant. Quiconque la connaissait savait que c’était la preuve qu’elle allait mal.

« Lisbeth, est-ce que tu veux retourner dans ta chambre ? » La même voix, compréhensive arriva à nouveau jusqu’à elle. Elle avait quelque chose de presque rassurant. Mais l’adolescente ne se tourna pas pour autant vers sa propriétaire, le regard toujours absent, en direction de l’extérieur, du parc assombrit par la pluie ambiante.

« Je te raccompagne si tu veux »

Elle pouvait sentir la femme se rapprocher d’elle. Lisbeth se raidit davantage, anticipant un contact qu’elle ne supporterait pas. Mais l’ombre du le comprendre, elle s’écartait déjà légèrement. Mais elle resta là en silence, attendant une réaction de la jeune fille. Celle-ci tarda, il fallait que la brune se sente prête. Au bout de plusieurs longues minutes, le regard baissé, elle se leva d un coup. Elle aurait voulu partir retrouver sa chambre seule, mais elle en était incapable. Elle avait toujours eu un mauvais sens de l’orientation, mais elle avait surtout perdue tous ses repères depuis son arrivée, aggravant son malaise. Et puis l’hôpital était plus grand que le petit établissement pour autistes où elle vivait en internat depuis plusieurs années.

« Je vous l’ai pourtant dis en réunion hier, il ne faut pas forcer Lisbeth à venir dans la salle collective pour le moment.
-Mais nous ne sommes pas assez nombreux pour que quelqu’un puisse la surveiller, et c’est dans le règlement. Ils ne doivent pas rester isolés
- Lisbeth a des besoins différents, on en reparle demain matin en transmission »

Malgré l’état dans lequel elle se trouvait, l’adolescente avait suivi l’échange, attirée toujours par cette voix ferme et posée.

« Viens »

Le regard fixé au sol, la brune suivit cette femme aux talons hauts et aux jambes longues. Avec un énorme soulagement pour l’adolescente, elles s’éloignèrent du bruit et de l’agitation de la salle où elle avait dû s’installer. Une petite dizaine de minutes plus tard, elles arrivèrent dans sa chambre. Retrouver ses affaires à la place exacte où elle les avait laissés, avec son organisation, l’aida aussi à retrouver un certain soulagement.

« Je suis Alexandra Vaughn, le médecin psychiatre de la clinique. On se revoit demain en consultation ? »
La dernière phrase sonnait plus comme une confirmation que comme une vraie demande, mais Lisbeth avait l’habitude de ces professionnels qui prétendaient toujours leur laisser le choix, mais en réalité contrôlait le moindre aspect de sa vie. Elle ne le supportait plus… Elle ignora et rejoignit le lit pour s’y allonger et laisser agir les anxiolytiques et dormir.
Mer 30 Mai - 23:43
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Lisbeth Salender
Humains lambda
Lisbeth Salender
« Bienvenue Lisbeth » La même voix chaleureuse de la veille l’accueillit au pas de la porte du bureau où venait de l’accompagner une aide-soignante, sans échange, avec un certain robotisme.

L’adolescente ne répondit pas, les yeux toujours rivés sur le côté, vers le sol. Elle n’avait aucune envie d’être là, elle savait parfaitement ce qui allait se passer : rester une heure dans ce bureau à attendre que les minutes passent… Evidemment au départ, la psy chercherait à la faire participer, elle la questionnerait, parlerait peut-être de la pluie et du beau temps, puis elle se lasserait face au mutisme de la brune… comme les autres. Lisbeth n’avait rien à lui dire.

« Il fait beau, on va plutôt aller dehors » annonça subitement la thérapeute. Et comme la veille, elles traversèrent les couloirs tranquillement. Le médecin ne chercha pas à lui parler plus que ça, elle avançait, un ou deux pas devant elle, sans vérifier qu’elle la suivait comme le faisait tous ces soignants qui finissaient par ressembler à des gardiens de prison…

La clinique bénéficiait d’un joli parc, aux dimensions importantes, mais pas trop, tout était à portée de vue… Les murs assez hauts formaient un ensemble clos apaisant. Des bancs avaient été installés régulièrement, mais il n’y avait personne à cette heure consacrée à l’enseignement pour la plupart des jeunes résidents qui pouvaient le suivre.

La psychiatre s’installa sur un des bancs, assez naturellement Lisbeth fit de même, à l’autre bout. Pas de face à face comme dans un entretien classique, cela lui convenait très bien…

« Je ne vais pas te demander comment ça va… je crois que tu en as assez de cette question…»

L’adolescente ne répondit pas davantage, le regard fixant toujours un point dans le vide un peu plus loin. Elle avait commencé à jouer mécaniquement avec un marron qui était tombé sur le banc. Elle ne le voyait pas vraiment, mais le geste répétitif avait quelque chose de tranquillisant. Même si elle n’en montrait rien, sa curiosité était légèrement piquée par la première phrase de la psy, plus directe que ce qu’elle avait connu jusque-là.

« J’ai lu ce que les équipes qui te suivaient au centre ont écrit sur toi. Ils pensent que tu as besoin d’être protégé et que tu as besoin de rester au centre avec eux, qu’il n’est pas possible pour toi de vivre à l’extérieur sans quelqu’un pour t’aider. C’est pour ça que tu as essayé de te tuer Lisbeth ? »

La main de la jeune femme se crispa sur le marron, finissant par marquer de façon importante sa peau claire. Mais elle continua, elle ne sentait que faiblement la douleur, c’était une caractéristique de son handicap. Le silence qui aurait pu être lourd était troublé par le chant de quelques oiseaux, et le vent dans les branches de l’arbre derrière elles.

« Ecoute, moi je crois que tu peux faire ce que tu le souhaites. Tu es autiste oui, mais tu n’as pas besoin d’être enfermé. Et pour ça il faut commencer par vivre. Tu ne dois pas recommencer à t’en prendre à toi » termina la psychiatre sur un ton bienveillant mais ferme. A nouveau l’adolescente fut surprise par la franchise du médecin qui abordait sa tentative de suicide sans détour. Ses propos, sa conviction qu’elle pourrait faire ce qu’elle souhaitait lui semblèrent sincères… Elle avait sans doute juste besoin d’y croire. Lisbeth releva légèrement la tête et porta un regard furtif sur son interlocutrice. Elle mit enfin un visage sur cette voix. Grande, brune, Alexandra Vaughn dégageait une force de caractère qui troubla l’adolescente.

« Tu as un très beau regard Lis, tu devrais le montrer plus souvent »
Mer 6 Juin - 11:58
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Lisbeth Salender
Humains lambda
Lisbeth Salender
Cela faisait plusieurs semaines maintenant que Lisbeth était arrivée à la clinique psychiatrique pour adolescents. Lentement elle commençait à y prendre ses repères. La psychiatre, Alex comme elle lui avait demandé de l’appeler quand elles étaient seules, l’avait beaucoup aidé pour cela. Elle avait donné plusieurs consignes qui convenaient parfaitement à Lisbeth. Tout d’abord, l’adolescente n’était pas obligée de rejoindre le groupe et de participer à toutes les activités collectives, ensuite elle n’allait pas en cours avec les autres jeunes mais suivait seule et sans aucune difficulté des cours par correspondance d’informatique et de littérature à un niveau bien supérieur à son âge… de quoi stimuler son esprit qui ne connaissait que peu de répit. Mais la meilleure des décisions était sans aucun doute d’avoir affecté un des infirmiers spécifiquement à son accompagnement, et tranquillement mais surement une relation de confiance s’était établi avec Darkar, un géant tout en muscle mais à la nature très calme qui correspondait parfaitement aux besoins de la jeune femme.

« Le Docteur Vaughn n’est pas là aujourd’hui non plus, retournes dans ta chambre »

Sans vraiment d’amabilité, agacé sans doute par le traitement particulier réservé à la jeune femme, une aide-soignante qui passait par là renvoya Lisbeth qui attendait devant la porte du bureau d’Alex. Le visage de l’adolescente, comme à son habitude, ne trahit aucune émotion, mais une fois dans sa chambre, elle resta figée au milieu de la pièce, perdue, absente. Darkar non plus n’était pas là… Sa routine était complètement changée, l’angoisse prit le dessus, et bientôt elle ne contrôla plus sa respiration.

***

Alex était distante, visiblement quelque chose la préoccupait. Depuis que Lis l’avait retrouvé dans son bureau, elle avait pu s’en apercevoir. La psychiatre avait à peine échangée quelques mots avec elle, et cela faisait presque cinq minutes que le silence était retombé et qu’elle était absorbée sur son ordinateur. La jeune femme restait muette, craignant de la déranger.

« oh excuse-moi Lis, j’essaye de régler quelque chose » se reprit la jolie brune avec un sourire qui conduisait Lisbeth à tout pardonner. « Mais peut-être que tu pourrais m’aider, c’est très important… Je ne suis pas aussi douée que toi en informatique, et je me suis trompée dans la dernière commande de médicaments, il faut vraiment que je puisse la modifier, tu crois que tu pourrais m’aider ? »

La psychiatre quitta son fauteuil et invita d’un geste l’adolescente à venir la rejoindre derrière le bureau, lui laissant l’accès à l’ordinateur. Il ne fallut pas longtemps à Lis pour saisir le fonctionnement de l’application des commandes. Contente de faire plaisir à Alex, l’adolescente exécuta ce que lui demandait la brune.

« Tu veux modifier la commande avant que cela n’apparaisse dans l’état du stock de la clinique ? » interrogea Lisbeth après quelques manipulations et comprenant très vite que les intentions d’Alex étaient différentes de sa demande initiale. Elle la tutoyait déjà quand elles étaient seules, c’était aussi une demande de la psychiatre.

« Oui je t’expliquerais une autre fois pourquoi » Alex se fit rassurante, et se rapprocha derrière la brune assise, et posa doucement une main sur l’épaule de Lis. La jeune femme eu un léger frémissement, cela n’avait rien à voir avec son handicap et son refus habituel de rentrer en contact avec quelqu’un d’autre. Les doigts de la psychiatre remontèrent doucement le long de la nuque dénudée de la fragile brune dans une caresse à peine perceptible qui se prolongea plusieurs minutes, le temps qu’elles terminent les opérations sur l’ordinateur.

« Merci beaucoup Lis… on va pouvoir parler de toi maintenant. »
Mar 12 Juin - 17:27
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Lisbeth Salender
Humains lambda
Lisbeth Salender
Installée sur un canapé de la salle commune, Lisbeth écoutait une autre jeune fille de son âge lui parler du dernier roman qu’elle venait de finir. Depuis l’arrivée de Mary quelques jours plus tôt, l’adolescente s’était étrangement rapprochée de cette fragile blonde, à la peau claire, et les avant-bras marqués de scarification. Quelque chose l’avait poussé vers elle, et sans dire grand-chose, elle était venue vers elle pour lui prêter un de ses livres. Depuis les deux jeunes femmes se retrouvaient régulièrement.

« Lisbeth, tu avais rendez-vous » La voix chaleureuse mais plus ferme que d’habitude d’Alex interrompu la conversation et la brune quitta le canapé presque à regret. Mais la psychiatre l’entraîna bien vite à l’extérieur et l’attention de Lis se porta sur le parfum de l’adulte, qui était si familier. Il avait quelque chose à la fois de rassurant et d’envoutant.

« Dis-moi Lis, est-ce que tu as déjà eu une petite amie ? Est-ce que tu as été amoureuse ? »

Installée sur l’herbe dans un coin du jardin à l’abri des regards, Alex l’interrogea, le visage souriant comme à son habitude, et l’obligea de ses yeux bleus à la soutenir du regard. Lis parvenait de mieux en mieux à être dans ce rapport plus égale. D’ailleurs avec Darkar aussi, maintenant elle parvenait à croiser son regard, à lui parler sans filtre.

Mais la question avait de quoi déstabiliser la grande brune, qui malgré son visage peu lisible, sentit la chaleur monter à ses joues. Elle n’était pas même surprise qu’Alex cible directement les femmes. Elle n’avait jamais parlé de sa préférence, une préférence si ancienne qu’elle ne s’était jamais posé aucune question à ce sujet.

« Oui… et non… un peu » répondit finalement la brune, avec un manque de clarté évident qui n’était pas dans ses habitudes. Elle songea bien vite à cette fille qui avait passé les deux mois d’été dans l’établissement spécialisée où elle était avant.

« Tu es quelqu’un de vraiment spéciale Lis… et tu es très belle. Je tiens beaucoup à toi, tu n’es pas comme mes autres patients, tu n’es pas vraiment ma patiente » La psychiatre se redressa pour se rapprocher de l’adolescente, et vint poser ses lèvres sur les siennes. Alex l’avait déjà frôlée, touchée, caressée, mais c’était la première fois qu’elle l’embrassait. Lis ne la repoussa pas, il lui fallut quelques secondes pour répondre à son baiser, qui se prolongea avec toute l’expérience de la psychiatre.

« J’aimerais pouvoir passer plus de temps avec toi, je vais m’organiser pour que ce soit le cas. Mais ce serait plus simple si tu restais dans ta chambre comme avant, je pourrais te retrouver plus rapidement et plus discrètement »

Lisbeth acquiesça d’un geste de la tête, hypnotisée par les yeux si bleus de la belle brune. Elle ne songeait plus du tout à Mary. Ce fut à son tour, un peu hésitante, puis d’un mouvement plus assuré, de rejoindre les lèvres d’Alex et de profiter de l’odeur de sa peau.
Mer 13 Juin - 20:09
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Lisbeth Salender
Humains lambda
Lisbeth Salender
Trop prise par l’excitation du moment, Lisbeth n’entendit pas les deux coups rapides portés sur la porte. Ce fut seulement le bruit de son ouverture qui attira subitement son attention, et elle releva aussitôt la tête d’entre les cuisses blanches d’Alex installée sur le petit bureau de sa chambre. Les joues cramoisies, elle reconnut la silhouette massive de Darkar s’éclipser aussi rapidement que possible. Elle chercha son haut pour se rhabiller alors qu’elle était torse nue, mais Alex arrêta son mouvement et chercha à capter son regard fuyant comme à son habitude

« C’est rien Lis, je vais lui parler. On ne fait rien de mal » Alex se montrait rassurante, et sans plus de gêne, se redressa pour venir chercher ses lèvres et prolonger leur moment d’intimité. Mais Lisbeth la repoussa avec difficulté devant l’insistance de la psychiatre. La jolie brune finie par s’écarter et remit ses vêtements en place, puis se réinstalla sur le bureau, attendant que sa compagne s’exprime.

« Si on ne fait rien de mal, pourquoi tu veux que cela reste entre nous ? » répliqua l’adolescente, fidèle à son esprit logique. Elle en connaissait très bien la réponse mais cherchait davantage à provoquer Alex, attendant d’elle simplement qu’elle admette la vérité. La loi, le règlement de l’établissement, ce n’était pas ça qui l’importait, mais elle tenait à ce que la psychiatre reste honnête envers elle et la réalité. Elle ne supportait pas les faux-semblants. D’ailleurs, une partie d’elle était maintenant soulagée que Darkar sache la vérité, elle n’aimait pas lui cacher tout cela… Elle n’avait jamais pu lui mentir, elle avait simplement éludé ses questions lorsqu’il semblait deviner ce qui se passait entre elle et Alex.

Un large sourire amusé apparut aux lèvres de la belle brune devant la réponse de la jeune femme.

« Tu as raison Lis, comme toujours… » Plaisanta-t-elle à moitié, loin d’être embarrassée par cette remarque. « C’est pour ça que je t’aime, tu es toujours sincère et honnête, je sais que tu ne me feras jamais de mal » Alex finit en cherchant à nouveau les lèvres de Lis. « Je vais voir Darkar pour que ça reste entre nous, tu sais aussi que si cela venait à se savoir, nous serions séparés. Mais j’ai confiance en lui, il ne dira rien »

La psychiatre quitta la chambre quelques minutes plus tard, laissant Lis tout de même inquiète de la réaction de l’infirmier. Elle ne voulait pas perdre Alex, ou risquer d’être renvoyée de la clinique. Elle avait ses repères ici.
Lun 16 Juil - 17:22
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Lisbeth Salender
Humains lambda
Lisbeth Salender
Depuis le matin, elle l’avait senti. Il y avait quelque chose qui se passait dans la clinique, quelque chose qui sortait de l’ordinaire… Rien ne filtrait réellement jusqu’à la salle à manger où les adolescents prenaient leur petit déjeuner ensemble, mais elle pouvait voir tous ces détails qui ne trompaient pas… Les professionnels discutaient à voix basse entre eux, les échanges s’interrompaient à chaque fois qu’un des jeunes résidents s’approchait… Et puis plus rapidement que d’habitude, ils leur demandèrent de terminer de manger et de regagner leur chambre. Il n’y aurait pas de cours aujourd’hui. Mais aucune raison ne fut avancée.

La nervosité ambiante commença à gagner la grande brune. Pourtant cela ne changeait rien à sa routine. Elle retrouvait sa chambre où elle devait travailler ses cours pendant les deux heures suivantes. Installée automatiquement devant son bureau, pourtant, son attention ne parvenait pas à se concentrer sur son livre. En réalité, elle écoutait chaque bruit… et rien n’était normal. Il y avait du monde qui passait plus souvent dans les couloirs, révélant une agitation contenue.

Elle voulait voir Alex… mais il n’était pas prévu qu’elle vienne pour le moment, et elle savait que la psychiatre n’apprécierait pas de la voir arriver en dehors des horaires convenus. Elle voulait voir Darkar, mais celui-ci n’était pas apparu de la matinée, pourtant il était bien inscrit au planning, elle le connaissait par cœur. Elle resta là immobile sur sa chaise alors que des milliards de possibilité lui traversaient l’esprit… et si… et si… et si…

Elle entendit de loin plusieurs personnes arriver jusqu’à sa chambre. Elle savait qu’ils ne faisaient pas partie du service, elle connaissait parfaitement les pas de chacun. La porte s’ouvrit sans que personne ne daigne frapper auparavant, même rapidement. Elle ne leva pas la tête, continuant de fixer sans lire le livre devant elle.

« Lisbeth, nous devons parler avec toi d’Alexandra Vaughn »

L’homme continua, se présentant rapidement comme un policier chargé d’une enquête sur un trafic de médicament. Il commença à lui poser une série de questions, lui demandant quelles étaient ses relations avec Alex, si elle lui rendu des services etc… Devant le mutisme de l’adolescente, il perdait son calme et sa voix se fit plus agacée, voir menaçante… accentuant l’angoisse de Lis qui serrait de plus en plus rapidement son poing dans ce geste mécanique qu’elle avait lorsqu’elle cherchait à se calmer. Même si elle l’avait voulu, elle aurait été incapable de dire quoi que ce soit, la peur la paralysait.

« Elle est débile ? Vous lui avez donné des médicaments pour la shooter ou quoi ? » demanda le policier sans aucune retenue malgré la présence de la grande brune. L’aide-soignant qui l’avait accompagné tenta vainement d’expliquer la situation et le handicap de Lis mais il n’écoutait pas. Alors que la brune était sur le point d’être submergé par une crise d’angoisse, Darkar arriva et intervint aussitôt, prenant la défense de sa jeune protégée avec énergie. Comme souvent grâce simplement à sa carrure imposante, il réussit à se faire entendre et le policier baissa le ton.

« Ok si elle ne veut pas parler ici, je l’emmène au poste. Elle aussi est impliquée dans ce trafic ! »

Le directeur de la clinique arriva à son tour, et expliqua avoir eu entre temps la tante tutrice de Lisbeth au téléphone. Celle-ci autorisait le policier à interroger sa nièce mineure, mais uniquement en présence d’un membre de la clinique. Le policier grommela, puis se laissa enfin convaincre par Darkar et le directeur d’attendre le lendemain pour l’interroger, qu’elle n’était pas en état à ce moment-là.

La chambre se vida. Tous les membres de la brune étaient tétanisés. Darkar revint très rapidement, et après l’avoir prévenu, pris doucement son bras pour lui administrer une piqure de tranquillisant. Il resta là simplement en silence à côté d’elle, laissant le temps au calmant de faire son effet. Puis doucement, il l’amena à s’allonger sur son lit, et s’assit au bout. La sentant un peu plus réceptive, il lui expliqua alors comment la police était arrivée tôt le matin pour interpeller Alexandra qui avait été emmené assez rapidement. Son bureau était toujours fouillé, et l’ordinateur saisi. Le nom de Lisbeth étant revenu très régulièrement dans les questionnements aux professionnels de l’établissement, les inspecteurs s’interrogeaient maintenant sur le rôle de l’adolescente.

Epuisée par l’énergie qu’elle avait déployée pour contenir ses angoisses, la brune finit par s’endormir, non sans imaginer encore et encore ce qui allait pouvoir devenir d’Alex. Elle n’avait pas même pu la voir une dernière fois.
Mer 27 Fév - 16:54
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