Lorsque Gabrielle passa la porte de l’association d’aide aux victimes qu’elle continuait de diriger en parallèle de son poste de gouverneur de Californie, elle perçue bien quelques gestes, une atmosphère un peu lourde. Sa secrétaire ne lui souhaita pas la bienvenue comme d’habitude, son regard était fuyant. D’habitude, elle se serait montrée plus vigilante, et aurait cherché à en comprendre la raison. Mais elle avait une fois de plus très mal dormi et s’était réveillée nauséeuse. Julian était déjà parti quand elle s’était finalement levée, et ce n’était pas plus mal. Elle avait une certaine impatience à lui annoncer ce qu’elle pressentait, et en même temps, c’était sans doute encore trop tôt pour lui donner cet espoir.

Elle remarqua un journal posé sur son bureau à son intention. Là encore, ce n’était pas habituel, d’ordinaire, elle se tenait impérativement et quotidiennement informé de l’actualité dès son réveil, en prenant le petit déjeuner. Mais ce matin, elle était en retard… Lorsqu’elle lut enfin le gros titre, elle resta bloquée quelques secondes avant de se glisser sur son fauteuil et poursuivre la lecture. Comment Bloomvist avait-il pu avoir autant d’information à son sujet ? Sur les comptes de l’association mais aussi la magie ? Le journal publiait même certaines copies prouvant le détournement de fonds de l’association à son profit… Toutes les preuves étaient là…

Son premier réflexe fut d’aller fermer la porte de son bureau, il fallait qu’elle prévienne Julian, et Brook. Ils étaient trop proches d’elle pour ne pas être aussi pris dans la tourmente, même si l’article était spécifiquement à charge contre elle… Bloomvist évoquait son mari, et le responsable de l’Initiative mais ne semblait pas avoir autant de preuves contre eux. Au moment où elle allait prendre son téléphone pour les contacter, elle stoppa en songeant qu’elle ignorait même si celui-ci n’était pas sur écoute. Il était plus prudent de passer par la magie. Par télépathie, elle parvint à transmettre un simple message aux deux hommes de sa vie : lire l’article et redoubler de prudence. Ne pas chercher à la contacter.

Ensuite, elle chercha à contacter son responsable de communication… messagerie… puis plusieurs de ses collaborateurs : ministres, juges… aucun ne répondait… Il semblait qu’elle était lâchée de partout… Elle aurait pu ordonner à Brook de faire arrêter Bloomvist, mais c’était trop tard, aux yeux de l’opinion, cela ne ferait que conforter les accusations qu’il portait contre elle. Le tuer par magie ? C’était déjà très compliqué, voire impossible à distance, mais là aussi cela lui donnerait un statut de victime.

Alors qu’elle réfléchissait, la porte de son bureau s’ouvrit brutalement pour laisser passer à 4 hommes. Elle reconnut l’uniforme du FBI. Malgré la fermeture des frontières de la Californie, l’isolement de l’Etat, ni Julian, ni elle n’étaient parvenu à supprimer totalement l’influence de cette police fédérale. La Californie restait membre des Etats-Unis d’Amérique, et même elle avait acquis une forte autonomie, le FBI pouvait encore agir.

« Madame McKinley, vous êtes en état d’arrestation pour détournement de fonds, et utilisation de la magie à des fins personnelles. Le juge Fitzerald a été nommé pour mener le procès et arrivera aujourd’hui à Los Angeles »

Le responsable de l’équipe annonça aussitôt l’objet de la visite. Le visage de Gabrielle resta de marbre malgré son regard qui se fit plus noir, elle ne pouvait pas totalement contrôler sa colère. Elle connaissait très bien ce juge, elle l’avait rencontré pendant ses études à New-York alors qu’il apprenait lui-même le droit. Il n’avait jamais supporté qu’elle ne lui trouve aucun intérêt, et avait toujours jalousé Julian.

Le policier s’approcha d’elle pour lui passer des menottes.

« C’est vraiment nécessaire ? » demanda-t-elle sur un ton qui ne trahissait rien de ses émotions. Elle n’ajouta rien d’autre, elle connaissait la première règle : ne jamais rien dire sans la présence d’un avocat… enfin en espérant qu’elle puisse en bénéficier. Elle n’était pas stupide, elle connaissait bien les limites du système judiciaire à LA, pour l’avoir elle-même corrompu de nombreuses fois. Les procès étaient toujours truqués d’avance…

« Oui et celui-ci aussi » Avant de passer les menottes, un autre des hommes plaça un lourd bracelet de fer sur l’un de ses poignets. Il s’agissait d’un instrument qui neutralisait toute magie, elle en avait elle-même fait la promotion dans la lutte contre les forces occultes… Désormais, elle ne pourrait plus contacter Julian ou Brook…

Les 15 minutes suivantes furent parmi les plus longues de la vie de la grande brune… Passer devant ses anciens employés, sortir de l’immeuble où attendaient bizarrement déjà des dizaines de journalistes, fut difficile. Mais son visage resta impassible, presque fier alors qu’elle montait enfin dans la voiture du FBI, se retrouvant enfin protéger des regards.


Arrivée dans l’antenne du FBI, elle fut conduite dans une petite pièce d’interrogatoire puis laissée seule pendant de longues heures. Elle chercha quelques fois à appeler quelqu’un, d’abord pour demander un avocat, ensuite pour pouvoir manger alors qu’elle se sentait plus faible. D’habitude, elle parvenait sans difficulté à sauter un repas si c’était nécessaire, mais là elle sentait bien que son corps réagissait différemment…

Personne ne vint l’interroger... alors qu’elle réfléchissait déjà à la manière dont elle pourrait contrer les accusations. Il n’y avait aucune horloge dans la pièce… Lorsqu’on vint enfin la chercher, et l’invita, ou plutôt lui ordonna de les suivre, elle put apprendre qu’il était déjà près de 16h. Elle fut conduite à une salle d’audience à proximité. Tout se passa très vite, le Juge Fitzerald croisa à peine son regard et ne lui donna pas la parole, mais confirma aussitôt la demande du procureur : incarcération immédiate jusqu’au procès définitif, aucune libération sous caution possible au prétexte qu’elle aurait les moyens de fuir… ce qui n’était pas faux, elle devait bien l’avouer…

Finalement la suite parut presque plus simple. A son grand soulagement, elle fut conduite en isolement, elle n’avait pas à se retrouver avec les autres prisonnières. Au début, elle s’ennuyait fortement, il y avait de quoi devenir folle, mais une surveillante lui apporta un livre et elle commença à écrire. Elle demanda aussi à voir un médecin après de longues hésitations…
Cela faisait plus de deux semaines lorsqu’elle fut interpellée pour aller au parloir. Elle reconnut aussitôt Julian et son visage s’éclaira malgré toute son inquiétude de savoir que lui rendre visite pourrait le mettre aussi en danger. Et puis il fallait qu’elle lui en parle…

Gabrielle écouta vaguement son nouvel avocat qui cherchait pourtant à se montrer rassurant. Mais ce n’était pas la priorité de la brune. Elle apprécia que, très rapidement, Julian fit signe à l’homme de s’éloigner, et prit ses mains dans les siennes. Son mari aussi se montrait confiant. Le contact avec sa peau, le son de sa voix chaude brisa les défenses de la brune qui avait tenu jusque-là. Pleurer n’était pas dans ses habitudes, et elle ne savait même pas si c’était l’angoisse de sa situation ou la joie de retrouver Julian, mais ses yeux bleus se mirent à briller un peu trop.

« J’ai quelque chose à t’annoncer » finit-elle par réussir à dire à voix basse, se rapprochant de Julian, mais restant dos à la large baie vitrée qui donnait sur l’extérieur et les gardiens. « Je suis enceinte » Elle prit pendant quelques secondes sa main pour la poser sur son ventre déjà beaucoup trop arrondi, mais que les vêtements larges de la prison cachaient encore aisément.

Puis elle s’écarta pour s’asseoir à côté de Julian, gardant la main dans la sienne. Elle avait besoin de quelques secondes pour reprendre ses esprits, elle avait tellement attendu ce moment pour lui annoncer, elle aurait aimé que ce soit dans un autre contexte.

« Il y a quelque chose de différent avec lui… il ne sera pas comme les autres enfants, je le sais, il grandit trop vite… » Enchaîna-t-elle en essayant d’expliquer sans être trop explicite ce qu’elle devinait. Lors de la consultation du médecin, il avait estimé une date de conception qui était déjà totalement en décalage avec ce qui était possible. C’était la période où elle ne voyait que très rarement Julian et qu’ils ne pouvaient pas se retrouver comme ils le souhaitaient à cause de l’homme qui le contrôlait. Et cela ne pouvait pas être Brook non plus, sans compter qu’elle prenait ses précautions. Et puis, elle sentait chaque jour que le bébé grandissait en elle très rapidement. Elle sentait, et voyait maintenant son ventre s’arrondir à une vitesse anormale.

« J’ai… j’ai peur Julian… lorsqu’ils le découvriront, cela sera une preuve supplémentaire contre moi… et qu’est-ce qu’ils feront de notre bébé ? » Elle sera un peu plus la main de son mari. Elle avait d’abord été heureuse de comprendre que leur enfant n’était déjà pas qu’un simple humain, que sa propre magie était déjà si forte qu’elle résistait au bracelet qu’elle portait. Elle en était même fière… Puis elle avait réalisé tout ce que cela pouvait impliquer, pour elle comme pour lui. Elle craignait que l’Initiative le prenne, l’enferme avec toutes ces autres créatures…

Elle ferma les yeux pour se reprendre.

« Est-ce que Brook va bien ? » Elle ne voulait pas changer de sujet, mais spontanément, elle songeait aussi à son amant, s’inquiétant pour lui. Elle espérait que les deux hommes veillaient aussi mutuellement l’un sur l’autre.

La simple visite de Julian avait redonné un peu de force à Gabrielle. Elle ne devait pas commencer à imaginer le pire, jamais elle ne passerait sa vie enfermée dans cette prison. Elle tâcha de se concentrer sur le bébé qui grandissait en elle. Rapidement, trop rapidement, elle put même le sentir bouger. Le juge était pressé de la faire comparaitre, cela l’arrangeait, elle ne pourrait pas cacher sa grossesse anormale très longtemps. Pour le jour de l’audience, Julian lui avait fait parvenir une robe assez large pour que son ventre bien arrondi ne soit pas trop visible.

Elle entendit l’acquittement, et ne put retenir un soupir de soulagement… enfin ce cauchemar était terminé ! Elle avait hâte de reprendre sa vie là où elle l’avait laissé, et en premier lieu retrouver Julian et Brook.

Mais si elle en avait fini avec la justice, tout serait maintenant différent… A la sortie du tribunal, des centaines de personnes l’attendaient pour appeler à sa démission, criant au scandale qu’elle soit protégée par son statut de gouverneur. Brook tâcha d’aider le couple McKinley à rejoindre leur voiture, mais la foule était difficile à contenir. Les hommes de l’Initiative semblaient submergés… Dans un silence lourd, malgré le succès du procès, ils regagnèrent ensemble l’appartement.

« Que se passe-t-il Brook ? » brisa-t-elle finalement le silence, sentant que les deux hommes et notamment son amant ne lui disait pas tout. N’ayant pas l’habitude de mentir à la grande brune, Brook lui expliqua que les articles de Bloomvist se multipliaient, malgré la censure et les intimidations… que d’autres journalistes n’hésitaient plus à publier des preuves contre des procès truqués, d’autres pots-de-vin, ou encore des violences de la part de l’Initiative… La population était remontée, les échanges sur les réseaux sociaux n’étaient plus contrôlables…

La soirée ne fut pas à la fête… et les jours suivants restèrent sombres. Elle esssaya bien de reprendre les choses en main, mais sa popularité était au plus bas, elle ne controlait plus rien… Au contraire, chacune de ses rares apparitions publiques se transformait en un face à face à des centaines de personnes qui réclamaient toujours sa démission, reprenant souvent mot pour mot les arguments de Bloomsvist.

Puis ce fut au tour de Brook d’être touché… Un article de plus racontait comme l’Initiative, sous les ordres de Brook, contrôlait la population en n’hésitant pas à utiliser l’intimidation, ou de jeunes tueuses sans défense. L’homme fut arrêté à son tour. Cette fois, c’en était trop pour la brune.

« Je veux qu’il meure ! Ce Bloomsvist, quoi qu’il m’en coûte, je veux qu’il disparaisse ! On ne peut pas le laisser continuer à détruire tout ce qu’on a fait ! » Le regard normalement bleu de Gabrielle s’était fait littéralement noir alors qu’elle s’adressait à Julian. Elle porta une main sur son ventre très rond maintenant, il semblait que les pouvoirs du bébé multipliaient les siens. Elle ne savait pas exactement quand il viendrait au monde, mais elle sentait que cela se rapprochait.

Julian n’avait pas besoin de lui dire un mot pour donner son accord, son regard rouge parlait pour lui. Elle serra plusieurs longues secondes la main qu’il avait posée sur son ventre. Elle avait besoin  de lui, de le sentir à ses côtés, et plus que jamais c’était le cas… Pendant ces dernières semaines, elle avait mis son énergie à retrouver les apparences d’avant, donner encore l’illusion d’une démocratie sur LA… Mais là, elle ne le souhaitait plus… Il était trop tard, ils ne pouvaient plus faire semblants, accepter cette remise en question de la population… Jamais ils ne retrouveraient cette popularité instable qui leur avait tout de même permis de rester un moment au pouvoir… Et les services de l’Initiative, en l’absence de Brook, ne leur répondaient plus… Même leur loyauté s’était évanouie.
Il ne fallut pas beaucoup de temps à Gabrielle pour partager ses projets avec Julian. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’elle s’était informée de manière plus approfondie sur ce Bloomvist. Le tuer risquait de faire de lui un martyr mais peu importait maintenant. Elle avait même cette envie grandissante de montrer l’étendue de ses pouvoirs ; elle n’en pouvait plus de les cacher alors qu’ils étaient de plus en plus puissants, porté par le bébé qui grandissait en elle.

Comme ils en avaient convenu, lorsque la nuit tomba, grâce à la magie, ils arrivèrent à l’intérieur des locaux du journal où travaillait Bloomvist. Le bâtiment semblait vide, et sans difficulté, ils rejoignirent le bureau du journaliste qui était encore éclairé. L’homme d’une bonne quarantaine d’année, était absorbé par la lecture d’un tas de papier déposé sans ordre sur son bureau.

Lorsqu’ils entrèrent, Gabrielle en premier, il releva la tête. Il ne parut pas surpris de les voir à cette heure. Dans son regard, la brune pu sentir un mélange de résignation et de provocation ; il savait déjà qu’il ne s’en sortirait pas. Il ne chercha pas à fuir non plus, resta silencieux. Cette absence de réaction agaça Gabrielle. Elle voulait sentir sa peur, elle voulait qu’il souffre.

Elle ne voulait rien précipiter, qu’il quitte cette arrogance. Alors la pièce resta étonnamment silencieuse, et la brune en profita pour parcourir la pièce, observant ce qui s’y trouvait. Quelque chose clochait… Sur le bureau trônait un vieil ordinateur presque poussiéreux… Il ne devait pas être souvent allumé. Et la masse de papiers cumulée un peu partout semblait confirmer l’intuition que Bloomvist devait être plus du style à lire et écrire sur des feuilles, plutôt qu’utiliser l’informatique. Alors comment avait-il pu avoir toutes ces informations sur elle ou Brook ? Tout prévenait de serveurs sécurisés, un simple amateur n’aurait pas pu les avoir...

« Qui est votre informateur ? » brisa-t-elle soudain le silence glacial dans la pièce. Elle se tourna vers le journaliste et s’en rapprocha. Il ne bougea pas davantage… toujours ce regard sur de lui, décidé… C’était insupportable, mais ils parviendraient à le briser.

« La seule façon pour que ça ne soit pas douloureux, c’est de parler » ajouta-elle d’une voix faussement douce alors que d’un mouvement, elle commença à faire monter la température interne du corps du journaliste. Son sang chauffait doucement en lui, provoquant des brûlures insupportables. Bientôt il se tordrait de douleurs, mais elle saurait arrêter avant qu’il ne meurt. Ça serait long… Elle quitta des yeux Bloomvist dont la peau prenait une couleur rouge anormale, pour regarder Julian, et l’inviter à participer.

Julian commença tranquillement à raconter son histoire, tous les trois dans la pièce savaient que le journaliste ne s’en sortirait pas vivant. Tandis que la voix ferme de Julian s’élevait dans la pièce, Gabrielle s’installa à l’angle du bureau, droit, les jambes légèrement croisées. Elle continuait tout doucement à faire monter la température du corps de Bloomvist. Son visage déjà prenait une coloration trop rouge, des gouttes de sueur ne tarderaient pas à apparaître.

Lorsque son mari évoqua leur enfant, Gabrielle posa une main sur son ventre qu’elle caressa doucement, un sourire aux lèvres. Elle était maintenant impatiente que la famille s’agrandisse. Elle avait eu peur au départ que cet enfant soit un poids, elle n’était pas enthousiaste à l’idée de s’occuper d’un petit être fragile. Mais il n’aurait rien d’un bébé ordinaire, il était déjà puissant !

Puis Julian expliqua à l’homme dont le visage se faisait moins sûr de lui qu’il allait le transformer, qu’il allait l’amener à la disculper. Alors qu’il se positionnait déjà derrière le journaliste, le visage de Gabrielle se fit un peu déçu. Elle aurait aimé que son calvaire dure plus longtemps… Mais la transformation imposée par Julian ne parut pas plus agréable, et fit vite revenir une certaine satisfaction sur les lèvres de la grande brune. Elle interrompit son sort pour qu’il puisse mieux respirer et surtout parler, alors qu’il terminait sa transformation.

« Qui est ton information ? » A nouveau, elle posa la même question, passant au tutoiement. A la figure crispée de son interlocuteur, elle pouvait voir combien il luttait pour ne pas lui répondre. Mais sa transformation rendait une partie de lui redevable, soumise, à Julian. Sa volonté ne serait pas assez forte pour continuer de se taire. Elle insista à nouveau.

« Dys… Dystopia » finit-il par articuler du bout des lèvres. Puis brutalement, dans un sursaut d’énergie, le journaliste parvint à saisir un coupe papier décoratif mais métallique, au bout extrêmement aiguisé pour se précipiter sur Julian juste à côté. Pendant quelques secondes, Gabrielle ne maîtrisa plus son corps, et la magie monta en elle, comme ses mains qui se dirigèrent vers le journaliste. En très peu de temps, la peau de l’homme prit une couleur cramoisi puis une couleur noir. Une odeur de brulée, répugnante envahit la pièce. Le corps tomba au sol, carbonisé.

Gabrielle resta quelques secondes figée, regardant ses mains d’où une puissance exceptionnelle l’avait traversé.

« Il… il t’a protégé » réussit-elle à dire, stupéfaite de l’action de ce bébé incontrôlable en elle. Mais cela ne lui faisait pas peur, elle savait, elle sentait qu’ils seraient de leur côté.

« Partons… il faut sortir Brook de prison. Ils vont retrouver Bloomvist, ça risque de le mettre encore plus en danger » Elle réagit rapidement, après avoir pris la main de Julian quelques secondes. Elle n’avait pas forcément imaginé chercher Brook aussi rapidement, mais grâce aux pouvoirs du bébé, elle se sentait capable de tout affronter avec Julian, même la sécurité de la prison où se trouvait son amant.

La douleur perçue par Julian à la mort de Bloomvist paru disparaître rapidement, sa fierté vis-à-vis de son fils pris le dessus visiblement. Avec une volonté commune, ils prirent la direction de la prison de l’Initiative où les démons, ou ceux qui étaient considérés comme des traitres étaient enfermés. Sur le chemin, Gabrielle réfléchissait à ce nom « Dystopia ». Un nom d’emprunt sans aucun doute… Elle devait le trouver et lui faire subir le même sort qu’au journaliste.

Ils quittèrent les lieux rapidement, en chemin elle s’occupa d’envoyer un message pour obtenir des informations sur cet informateur. Elle ne pouvait pas laisser ses actions impunies, sans compter qu’ils ignoraient ce qu’elle savait encore, et ce qu’il pourrait encore leur nuire.

Gabrielle remercia Julian lorsqu’il lui offrit le passage pour rejoindre l’intérieur de la prison. Même dans cette situation, il restait lui-même, prévenant. A mesure qu’ils avançaient, un mauvais pressentiment saisit la brune, et cela ne fit que s’amplifier. Les cellules étaient vides… étrangement vides… Où étaient les démons et autres créatures ? Elle tâcha de se concentrer pour retrouver plus facilement Brook. Elle n’arriva pas à le contacter par télépathie. Peut-être avaient-ils sécurisé davantage la prison en bloquant une partie de la magie ? Ou lui avaient-ils mis un bracelet comme elle avait eu pour l’isoler ?

Son intuition grandit, amplifiant son malaise. Elle arrivait de plus en plus difficilement à percevoir la présence de Brook, pourtant elle avait toujours eu ce lien avec lui, comme elle l’avait avec Julian. Et même si il était différent, il avait toujours été présent… jusqu’à ce moment. Après avoir parcouru plusieurs couloirs longeant des cellules toujours aussi inoccupées, une intuition de plus en plus forte guida ses pas vers une dernière partie qu’ils n’avaient pas explorée. Lorsqu’ils entrèrent dans la morgue, le froid la saisit.

Cette fois-ci, ils n’eurent pas de mal à le trouver. Sur une table d’autopsie, tout juste recouvert d’un drap blanc, Brook était allongé. Gabrielle se rapprocha, puis resta immobile quelques instants, avant de soulever le corps de son amant d’un geste de magie. Il lévita légèrement pour se rapprocher de la hauteur de son visage. 

Etrangement, son visage semblait serein, sa peau avait une couleur presque normale. Il ne devait pas être mort depuis longtemps… Aussitôt, d’un second geste de la main, elle fit reposer le corps, puis la posa à quelques centimètres du cœur de son amant, et répéta plusieurs phrases en latin. Une lueur rouge intense sortait de sa main pour couvrir le corps de Brook… Elle continua un moment, puisant dans toutes ses ressources, celles de son fils qui grandissait en elle aussi. Mais son amant restait désespérément immobile.

Le visage trahissant son épuisement après avoir maintenu le charme pendant plusieurs longues minutes, Gabrielle finit par cesser, acceptant la réalité. Elle ne parviendrait pas à le faire revenir, ils étaient arrivés trop tard. Elle posa une main sur le visage de Brook, dans un dernier geste. Son attention alors perçue autre chose. Elle souleva le drap. Le corps n’avait pas été meurtri, il n’avait pas été frappé ou torturé.

« Comment ? » Elle se tourna vers Julian, espérant de sa part une réponse, alors qu’elle ne semblait plus vraiment réfléchir. Les vitres des meubles autour d’eux s’étaient mises à trembler de plus en plus fortement sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle ne contrôlait clairement pas sa magie. Brusquement, le vitrage céda, faisant exploser des milliards de petits morceaux de verre dans toute la pièce. Julian, Brook et elle furent recouverts d’une bulle dorée qui les protégèrent. Le bébé… il les avait protégés, une fois encore.

Après la brutalité de l’explosion, la pièce retomba dans un silence assourdissant. Une sonnerie de portable retendit. Plusieurs secondes furent nécessaires à Gabrielle pour comprendre qu’elle venait de recevoir une réponse à sa demande un peu plus tôt. Elle partagea l’information avec Julian.

« Allons-y » ordonna-t-elle plus qu’elle ne proposa. Elle chancela légèrement au premier de ses mouvements, une douleur l’avait saisi au ventre. Quelque chose se précipitait au niveau du bébé… Il n’allait pas tardé à arriver, elle le sentait, mais avant, elle devait venger Brook.

Gabrielle était restée silencieuse, murée dans un sentiment de culpabilité… et surtout de vengeance. Même si Julian n’avait pas répondu à sa question, elle savait ce qui s’était passé… Brook avait préféré se tuer plutôt que supporter davantage la prison et surtout risquer de les trahir. Une partie d’elle était fière de son amant, jusqu’au bout il s’était montré digne de leur relation à tous les trois, une autre partie regrettait de ne pas avoir su le protéger. Avant de se charger de Bloomvist, ils auraient dû aller le chercher… Ils seraient arrivés à temps.

Mais la sorcière n’était pas du genre à se flageller des heures, et sa culpabilité se transforma bien vite en colère grandissante, incontrôlable. Et les responsables allaient payer… Malgré le poids de plus en plus lourd de son bébé qui descendait dans son ventre, elle quitta la voiture où elle avait pu souffler quelques minutes pour suivre Julian jusqu’à l’informateur qu’on lui avait donné. Elle n’avait pas vraiment prêté attention au quartier, peu lui importait. Par contre, elle prit quelques secondes pour examiner celui qui était en partie coupable de la mort de son amant, son visage ne cacha pas son dégout. Il n’était qu’un transmetteur entre cette Dystopia et Bloomvist, mais il méritait de mourir pour ça.

« Où est Dystopia ? » Elle n’était pas là pour faire la conversation et alla droit au but. Malgré toute la terreur qui le traversait, qui se lisait dans ses yeux, l’homme fit un mouvement vers son portable et appuya sur une touche. D’un geste, Gabrielle détruisit l’appareil qui explosa contre un mur dans un bruit violent qui fit sursauter le geek.

« Tu viens de le prévenir ? Parfait, nous n’avons plus qu’à l’attendre… et je sais très bien comment nous allons nous occuper pendant ce temps… »

A nouveau les yeux bleus de Gabrielle se noircirent, les traits de son visage se durcirent. Elle prononça quelques mots, et l’homme en face d’elle hurla alors qu’un petit morceau de la peau de son bras commençait lentement, douloureusement à se détâcher, laissant apparaître la chair sanguinolente.

« Continue » Elle passa le relais à Julian, s’appuyant contre lui. Elle se ressourça quelques secondes dans son regard complice, amoureux, décidé. La douleur dans le bas de son ventre était de plus en plus forte, et même le plaisir de voir la souffrance de cette larve en face d’elle ne suffisait pas à la faire disparaitre. Elle avisa un fauteuil, tout aussi crasseux que le propriétaire des lieux. Mais elle n’avait pas le choix et s’y installa avec un dégout non dissimulé.

Un livre dans les mains comme à son habitude ou presque, Lisbeth était installée tranquillement dans le lit de Morrigann. Elle avait pris l’habitude de ces nouveaux lieux, elle pouvait même admettre qu’elle commençait à apprécier la décoration qui était à l’opposé de son appartement aux murs blancs et très dépouillé. Il était encore tôt en soirée, mais la grande brune était captivée depuis plusieurs jours par la découverte de nouveaux carnets d’observateur qu’elle avait trouvé chez la tueuse. Alors contrairement à son habitude, elle avait lâché assez tôt son ordinateur pour s’installer confortablement dans les draps et poursuivre sa lecture en attendant que Morrigann la rejoigne, sans doute beaucoup plus tardivement dans la nuit, comme à son habitude.



La sonnerie de son portable la sortie immédiatement des pages légèrement jaunies. Et avant même qu’elle ne regarde, son cœur s’emballa. C’était la sonnerie de Ronny et jamais il ne cherchait à la joindre autrement que lorsqu’elle était connectée… sauf si il y avait une urgence. Et cela en était une… Elle vérifia sur son portable, où apparaissait ce code permettant de s’alerter en cas de danger qu’ils s’étaient échangé quelques mois plus tôt.



Elle quitta immédiatement la chaleur du lit pour bondir du lit, enfila à la va-vite son jean abandonné un peu plus tôt pour rejoindre d’un pas pressé sa compagne. Mais elle ne la trouva pas dans le grand salon auprès du piano, ou même dans son bureau. Un peu à contrecoeur, elle rejoignit la partie consacrée à l'agence, tombant sur Mac et Astrid. La jeune femme hésita, ce n'était pas avec eux qu'elle voulait parler. Mais elle ne pouvait pas cacher son agitation aux deux complices de Morrigann, qui commençait à bien la connaître. L'inquiétude fut plus forte et elle finit par céder sous l'urgence et les questions multiples d'Astrid. En réalité, ce fut le visage décidé mais confiant de Mac en qui elle avait confiance qui la décida réellement.



« 1984 est en danger, il faut y aller ! C’est lui qui a transmis à Bloomvist toutes les informations sur Gabrielle McKinley, il voulait aussi aider. Dès la première fois qu’on a parlée ensemble, il m’avait dit qu’il ne supportait pas ce gouvernement, et qu’il ferait tout pour le détruire… Alors on a cherché des informations sur les McKinley et surtout sur cette femme, et son association pour les victimes de créatures surnaturelles…. »



Devant les regards d’incompréhension de ses deux interlocuteurs, incapable de s’arrêter, Lisbeth déroula de manière décousue, pendant de longues minutes, toutes les informations nécessaires qui lui semblaient nécessaires pour comprendre la situation. Elle parla de son ami, oubliant qu’elle ne l’appelait que par son pseudo, de la façon dont ils s’étaient rencontrés, puis les informations qu’elle avait trouvé sur McKinley, comment ils avaient décidé ensemble de les transmettre au journaliste le plus puissant à LA...Elle n’en avait jamais vraiment parlé à Morrigann, et encore moins à ses deux acolytes sachant qu'ils risquaient de lui conseiller, voir de lui ordonner de ne rien risquer.



« Il est en danger, c’est certain » répéta-t-elle prête à partir. Jamais il ne lui aurait envoyé ce message d’alerte sans raison.



Leur réaction ne se fit pas attendre, l'un comme l'autre, à leur façon tâchèrent de la calmer et la faire patienter. Lisbeth s'agitait de plus en plus, faisant les cents pas dans l'office, butée et refusant d'écouter leurs arguments. Elle voulait se rendre à l'appartement de son ami, mais Mac stratégiquement lui bloquait le passage vers la porte. Totalement absorbée par son angoisse concernant Ronny, elle ne réalisa pas qu'Astrid s'était éclipsée quelques secondes, ni qu'elle se rapprocha d'elle et posa d'un mouvement souple et trop expérimentée un mouchoir imbibé de chloroforme sur le visage. Lisbeth n'eut même pas le temps de s'y opposer, et elle entendit encore moins la dispute qui commença entre Astrid et Mac, ce dernier n'étant pas tellement d'accord sur les méthodes de sa collègues

Après une patrouille de plus sur les traces d'Angelus et Drusilla, une preuve, un indices sur le lieux où ils pourraient séjournée, la jeune tueuse rentrait une fois de plus sans rien à se mettre sous la dent. Alors qu'elle pensait pouvoir se poser tranquillement devant son piano pour remettre ses idées en place, la scène qui s'offrait à elle était tout autre… Lisbeth était allongé négligemment sur le canapé de l'entrée et Mac et Astrid montaient dans les tours sans même sembler se rendre compte de la présence de la tueuse qui regardait la scène en tentant de comprendre ce qu'il c'était passer.

- Mais tu es complétement folle ma parole, tu préfère toujours utiliser la facilité au lieu de tenter de parler, grandit un peu…

- Ho ça va hein, de toute façon elle y serait aller, tu sais bien qu'elle n'écoute jamais personne et de toute façon elle ne se souviendra même pas de ce qu'il c'est passer alors bon…

La blonde ôssat les épaules avant d'aller se servir un café que si tout ça était normal, Mac quant à lui s'afférait autour de Lis, tentant de la réveiller en douceur avant d'enfin remarquer la présence de Morrigann qui ne semblait pas de très bonne humeur.

- … Nana, hmm, Astrid, chloroforme… Un ami à elle est en danger, elle voulait y aller… Et… Astrid n'a pas trouver meilleure idée pour calmer ton ami…

- Hmm hmm, et juste lui dire de m'attendre? Ou m'appeler c'était trop compliquer?

Astrid se fit toute petite alors que Mac utilisait sur Lis un produit pour la réveiller qu'il fit passer plusieurs foi sous son nez, ce qui eue l'effet escompter. Puis il l'aida à s'asseoir correctement avant de prendre un peut de recule afin de laisser Morrigann prendre place à coter de Lis. Elle ne lui laissa pas le temps de poser toute sorte de question à ses acolytes et lui demanda tout de suite ce qu'il se passait pour son ami, ce à quoi Lis répondu sans attendre, elle lui donna alors l'adresse de ce Ronny, Morrigann se releva et prit la direction de la sortie après avoir expliquer les dangers possible à Lisbeth, et surtout lui avoir promis plusieurs fois qu'elle lui enverrait des messages régulièrement pour lui dire ce qu'il se passait, et qu'elle l'appellerait une foi qu'elle aurait arranger le tout… Elle devait aussi garder son GPS activé pour que Lis puisse la suivre en temps réelle… Quelques compromis dont Morrigann parfaitement capable de faire obstruction pour protéger son amie.

Après avoir mis tout ces points au clair Morrigann partie pour l'adresse donné par Lis. Arrivé sur place elle vit une voiture de luxe garer devant l'immeuble où habitait Ronny, de plus la porte était ouverte, elle fit glisser de sa manche à sa main un couteau bien affûté puis entra da l'appartement. Arrivé dedans elle remarqua tout de suite le jeune homme mort toujours assis sur son fauteuil devant ses écrans, mais elle remarqua également deux autre personnes sur place.

En effet Gabrielle McKinley, enceinte jusqu'au cou était assise dans un coin de la pièce sur un fauteuil délabré pendant que son mari se trouvait à côté du corps de Ronny, du sang sur les mains et autour de la bouche. Ces yeux étaient rouge et des canines lui donnait un sourire animal. Alors qu'elle tenta de foncer sur l'ex gouverneur, elle fut comme freiner par un mur invisible, elle voyait la main de Gabrielle tendu vers elle, alors qu'elle semblait se torde de douleur alors même qu'elle protégeait son mari de la folie meurtrière de la tueuse, d'un geste de la main elle envoya Morrigann s'écraser contre le mur à l'autre bout de la pièce, ce qui eue pour effet de la sonner quelques minutes, le temps pour Gabrielle de prendre la fuite et pour Julian de se retrouver entre la sortie et elle-même.

Elle analysa a pièce alors que le loup-garou qu'était devenu le gouverneur avançait vers elle, elle savait qu'elle devait protéger les ordinateur afin que Lis puisse les pirater plus tard. Mais elle devait aussi sauver sa peau… L'homme fonça alors vers elle et un combat débuta entre les deux individu alors que Morrigann entendait son portable sonner dans la poche de son jeans.

Elle fut étonner dans un premier lieu par la rapidité et la puissance de Julian qui n'eue pas de mal à lui mettre plusieurs coup bien placé. Son corps ce mit vite à saigner et à lui faire comprendre qu'elle était encore humain, même si c'était une tueuse. Il lui attrapa le bras et lui retourna comme si c'était de la guimauve, pareil pour ses côtes qui partait en mille morceaux. Elle prit alors plus de recule qu'à son habitude, et des image de son combat contre les sbires d'Angelus lui revenaient en mémoires. Elle ne voulait pas finir dans le même état que dans se combat, elle prit alors ses armes et commença à riposter avec plus de calcule qu'à son habitude, elle avait enfin l'impression d'avoir trouver quelqu'un à sa mesure, mais elle n'avait pas imaginer le danger que ça représentait. Puis il lui parla alors de Dystopia...Lui demandant si elle connaissait ce nom, les paroles de Morrigann fut tranchante, disant que même si elle la connaissait jamais elle ne la donnerait. Julian s'amusât alors à raconter à la tueuse ce qu'il ferait s'il la retrouvait, ce qui eue pour résultat de mettre a jeune femme en colère plus qu'autre chose, c'est avec force et fraqua qu'elle reprit alors du poil de la bête et commença a porter des coups plus puissant et mieux placer. Puis soudainement après plusieurs coup bien placé elle vit une ouverture et enfonça la lame de son couteau en plein dans le cœur de l'ex gouverneur qui rugit de douleur avant de prendre la fuite.

Après avoir éventrer l'informaticien grâce à ses griffes et ses crocs Julian fut interrompu par des bruits de pas dans l'escalier. Il fixât sa femme quelques seconde avant de voir une jeune femme brune entrer dans la petite pièce, Gabrielle l'interrompu sans soucis mais la douleur des contractions étaient de plus en plus forte. Pour Julian il était hors de question qu'elle reste là, il lui fit comprendre en l'aidant à se lever qu'elle devait partir, il lui dit qu'il la couvrirait pendant qu'elle prenait le fuite, il le rejoindrait à quelque pater de maison, dans un immeuble où vie un sorcier de leurs connaissance, là-bas elle pourrait accoucher tranquillement et en toute sécurité. Après avoir embrasser sa femme il se plaça devant la porte attendant le réveille de la jeune femme. Le combat fut rude pour les deux partie, mais voyant qu'il n'aurait pas le dessus l'homme prit la fuite après un coup violent porté au cœur par la tueuse. Il perdait beaucoup de sang, beaucoup trop, mais il devait voir une dernière fois sa femme, et surtout voir son fils…

Arrivé au logement une femme pas très grande lui ouvrit la porte, elle tenta de le prendre en charge tout de suite, mais lui tout ce qu'il voulait s'était voir Gabrielle, il sentait sont sang circuler différemment dans son corps, son pout battre de moins en moins vite, mais grâce à la magie il pouvait faire en sorte de rester conscient. Il arriva épuiser au lit de sa femme, accouchant de leur enfant, il tenta de cacher sa blessure le temps de l'accouchement, et ce ne fut qu'après avoir entendu les cris de son fils, après avoir croiser les yeux bleu de l'enfant, après avoir offert le reste de ses pouvoirs à sa progéniture et c'être excuser auprès de sa femme , que le noir prit enfin possession de lui.

Gabrielle ne s’attendait pas à ce qu’ils soient interrompus et encore moins par une tueuse… Alors finalement cet individu sordide avait plus de soutien qu’ils ne l’avaient imaginé… et cette Dystopia sans doute aussi… Cela en faisait une ennemie un peu plus intéressante. Elle réagit immédiatement et d’un geste de la main, elle créa un mur artificiel qui rejeta avec violence la tueuse. Mais elle ne parvint pas à faire davantage, une nouvelle contraction la saisit. Se pliant en deux, elle tâcha de retrouver son souffle.

Julian prit rapidement le relais et lui demanda de partir. Elle hésita quelques secondes avant de s’y résigner. Elle ne serait d’aucune utilité, elle risquait même de les mettre en danger. Alors qu’elle quittait les lieux le plus rapidement possible compte tenu des douleurs dans son bas ventre, pas une seconde elle ne s’inquiéta pour son mari. Il était puissant, et puis ils s’étaient toujours fait confiance.

Avec une difficulté croissante, elle parvint enfin chez ce sorcier. Il ne lui posa aucune question si ce n’était autour de l’accouchement qui se rapprochait de plus en plus. Elle fut installée dans une chambre, où elle put s’allonger plus confortablement. Le sorcier prononça quelques paroles et les douleurs se dirent un peu plus acceptables. Malgré tout, elle se mordit les lèvres plusieurs fois les lèvres au sang pour ne pas crier.

Alors qu’à regret, elle pensait que Julian ne serait pas présent pour la naissance de leur fils, il arriva enfin. Trop concentrée sur le bébé qu’elle sentait descendre, elle saisit simplement sa main sans réaliser l’étendue des blessures de son mari. Finalement quelques minutes plus tard, les pleurs du nouveau-né envahirent la pièce. La femme qui l’avait aidé à accoucher posa le petit garçon dans ses bras, et Gabrielle lâcha la main de Julian qu’elle sentit soudain faible pour accueillir dans ses bras le bébé.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? » Julian venait de commencer le rituel simple pour transférer ses pouvoirs à leur fils. La jeune femme réalisa alors que quelque chose n’allait pas du côté de son mari. Le sang, le visage livide du sorcier/loup garou lui apparurent enfin.

Mais Julian avait déjà fini ce qu’elle comprit être des adieux, et s’effondra à moitié sur le lit à côté d’elle qui portait le bébé. La femme voulu prendre leur fils pour l’éloigner, mais Gabrielle refusa et ordonna aux deux personnes présentes dans la pièce de sortir. Après une certaine hésitation ils obéirent.

Le bébé se mit à pleurer, sentant toute la tension traverser sa mère, et réalisant peut-être la disparition de son père. Tout en maintenant son fils contre elle pour l’apaiser, d’un mouvement, elle fit léviter le corps de Julian pour l’allonger auprès d’elle, puis posa délicatement le bébé entre eux. Il était calme.

Les yeux bleus de Gabrielle avaient repris une teinte noire. La colère et la tristesse semblaient avoir figé certains traits de son visage. Sans ce bébé, cette promesse d’avenir, elle serait déjà la poursuite de la responsable de la mort de Julian, et de ceux qui avaient poussé Brook au suicide… En deux nuits, elle avait perdu les deux hommes qui comptaient le plus dans sa vie… Mais là, ce petit être minuscule l’obligeait à réprimer cette fureur en elle… Elle ne pouvait pas risquer de le laisser orphelin, pas si vite… Mais elle vengerait la mort de Brook et de Julian… Cette tueuse, cette Dystopia… Elle les tuerait, mais d’abord elle les ferait souffrir, pour qu’elles ressentent cette même douleur dans la poitrine… en commençant par tuer leurs proches…