La poussière et le sang donnent à sa langue le goût et la texture d’une pâte rance. Elle cherche à avaler, mais sa bouche sèche ne produit pas assez de salive alors elle s’étouffe. Longtemps, elle s’étouffe, chaque quinte lui arrache la gorge et secoue son corps inerte de convulsions morbides. Puis cela cesse, ses fonctions vitales reprennent un rythme plus normal et sa masse amaigrie s’apaise. Alors elle peut ouvrir les yeux. L’obscurité recouvre la surface de la pièce qui l’abrite. Ses prunelles s’y accoutument doucement et distinguent une petite chaise de fer et une porte de métal sous laquelle filtre un fade rai de lumière. Les murs rapprochés craquent étrangement, comme bercés par l’air du dehors. Un bateau. Elle est sur un bateau. Une nouvelle quinte de toux secoue ses membres décharnés pour s’éteindre presque aussitôt, la laissant amorphe sur le sol froid. La démone cherche à rassembler ses souvenirs engourdis. Elle avait voulu prendre l’air, avait laissé Faith et l’homme qu’elle aime dans sa maison de Silver Lake pour échapper à cette Autre qui cherchait constamment à modeler son esprit. Blanche réfléchit, où a-t-elle volé? Elle revoit le cimetière et…. Anaël! Elle est vivante, impossiblement vivante. Blanche a serré dans ses bras son amie d’autrefois, a posé une main tendre sur son visage pâle, a écouté le récit de sa vie raconté comme on raconte la banalité des jours, sans gêne, naturellement. Mais elles avaient dû se séparer, c’était trop dangereux avait plaidé Anaël.

Les souvenirs s’enchaînent dans l’esprit de la démone. Elle se revoit quittant le cimetière pour errer sans but dans L.A. endormie, ses envies frivoles chamboulées par sa rencontre avec son amie. Elle avait baissé sa garde n’avait pas été à l’affût des silences. Elle s’était fait prendre. Deux hommes. Elle n’avait rien vu venir. Dans l’obscurité de sa cellule, Blanche pose une main à sa ceinture. Son arme n’y est pas. Elle fait travailler sa mémoire. Elle l’a laissée tomber alors qu’elle était encore consciente, quelque part où l’herbe était verte. Des Remingtons, il doit y en avoir des dizaines seulement dans le quartier, mais aucun n’a une plume gravée sur la crosse. Les doigts de la jeune femme grattent le sol crasseux alors qu’elle songe à son amant. Elle aurait dû se montrer plus prudente, ne pas permettre à la Bête de la dominer au point de la laisser quitter l’homme qu’elle aime. Encore une fois.

J’allais revenir, songe-t-elle. Je vais revenir.

Ses muscles s’éveillent douloureusement, les mouvements qu’elle doit faire pour se lever sont lents et raides. Elle y parvient toutefois. Elle compte les pas qui la séparent de la porte de métal. Elle y arrive enfin, se disant qu’elle avait peut-être perdu un chiffre au fil du parcours. La pensée s’efface de son esprit alors qu’elle pousse la porte. Fermée. Bien sûr. Elle le savait avant de poser le geste, mais il a fallu qu’elle tente. Fermée…. C’est une cellule après tout. Elle frappe contre la paroi de fer, hurle pour qu’on lui vienne en aide, pour qu’on lui explique ce qu’elle fout dans ce merdier. Des pas enfin. La démone recule à temps pour laisser entrer un grand homme. Il aurait l’air quelconque sans son regard mesquin. Sans attendre, il se jette sur elle, l’empoigne à la gorge pour la soulever de terre.

-C’est quoi tout ce bordel? Tu veux peut-être que je te cogne comme tu cognais cette porte, c’est ça?

Blanche ne peut rien dire. Seuls ses yeux parlent, implorants malgré elle. L’homme la jette au sol comme une poupée de chiffon et se met à la rouer de coups, frappant du pied son ventre et son visage. Elle n’a pas assez de ses bras pour se protéger, pas assez de forces pour riposter. Il s’arrête enfin, elle peut entendre son souffle saccadé. Pendant un instant, c’est tout, elle croit qu’il s’est calmé et qu’il va la lâcher, son corps s’affaisse complètement sur le sol dur. Alors il l’empoigne par les cheveux. Blanche ne peut retenir un cri de douleur, cherche désespérément à se débattre alors que tout son être appelle l’oiseau en elle. Mais la Bête ne vient pas. L’homme la force à s’assoir sur la chaise de métal, sa main toujours agrippée à sa chevelure, il relève vers lui son visage ensanglanté.

-Tu sais c’que j’pense des petits agents doubles dans ton genre? ironise-t-il avant de lui cracher à la figure. Tu ne peux pas jouer dans deux camps, ma chérie. Mais tu verras, tout ira très vite si tu coopères et que tu nous aide à nous débarrasser de cette nuisance d’Asag.

Le regard de Blanche se durcit et la douleur que lui inflige l’autre lui semble moins vive.

-J’travaille pour Kora, qu’est-ce que j’en ai à foutre d’Asag?

-C’est pas c’que semble croire la patronne.

-Et qu’est-ce que j’en ai à foutre de ce qu’elle croit?

-C’est un peu ton problème en ce moment, ma chérie, tu ne crois pas?

L’homme renforce sa poigne sur les cheveux de la démone, mais elle retient une grimace de douleur.

-Je demande une autre fois : dis-moi tout ce que tu sais d’Asag et je vais peut-être y aller plus doucement avec toi.

Blanche soutient, méprisante, le regard de l’autre, déterminée à ne pas parler, ce qui lui mérite un coup de poing en pleine tempe. Sonnée, elle le voit vaguement quitter la pièce, sa voix rendue muette par la douleur. Assise sur la petite chaise de fer, la démone reprend doucement ses forces. Si seulement l’oiseau pouvait venir à elle, elle aurait une chance de s’enfuir.

Elle a dû s’assoupir puisqu’elle ne remarque la présence d’un autre homme qu’une fois qu’il est entré dans la pièce. Elle cligne des yeux alors qu’il s’approche d’elle, tente un mouvement de recul qu’il ignore. Avec douceur, il éponge son visage meurtri à l’aide d’un mouchoir. La démone demeure figée dans l’attente du moment à venir, profitant de l’instant pour examiner l’inconnu. Grand, sombre de cheveux, il doit avoir la petite quarantaine. Un humain, songe Blanche.

-Veuillez pardonner mon ami, il n’a jamais su faire dans la douceur, s’excuse-t-il. Je vais arranger ça, ne bougez pas.

Ses paroles ne parviennent pas à détendre la démone, qui l’observe toujours sur le qui-vive. D’une voix naturelle, il lui offre un verre d’eau. Elle remarque que ses mains tremblent lorsqu’elle le prend. Il le remarque aussi. Blanche boit goulûment avant de lui rendre le verre vide.

-Merci, s’efforce-t-elle de murmurer.

Il se retourne pour le ranger, s’arrête un moment.

-Vous savez, commence-t-il, si tout le monde y met du sien, tout ceci ne serait pas nécessaire. Mais sachez également que si vous refusez de collaborer, je me verrai dans l’obligation d’agir, et Viper est un ange à côté de moi.

Il se retourne vers elle. Ses traits ont perdu toute sympathie et c’est un regard terriblement sombre qu’il plonge dans le sien. Blanche lui renvoie son dédain. Il n’est qu’un homme après tout, que peut-il lui faire qu’elle n’a pas déjà subi aux mains d’êtres comme elle. Un rictus sardonique déforme son visage.

-À moins que je ne commence par tuer vos amis, ou ce vampire…. Comment s’appelle-t-il déjà? Spike, c’est ça? Viper! Fais-le suivre, et qu’on le tue!

Il lâche un rire et quitte la pièce, laissant la démone à sa sombre solitude. Celle-ci pousse un profond soupir. Elle tente de se convaincre qu’il bluffe, mais elle ne peut maîtriser le tremblement de ses lèvres. Surtout, ne rien lui montrer qui pourrait l’affaiblir. De toutes ses forces, elle appelle l’oiseau, mais seul le silence lui répond. Pour la première fois depuis des années, elle se met à prier.

Prier, bien que ça lui apparaisse dérisoire dans cette cale moisie, lui fait du bien. Blanche se force à respirer à un rythme régulier, consciente uniquement de l’oxygène qui pénètre ses poumons et qui suit le chemin de ses veines. Elle doit gagner du temps, suffisamment pour que ses forces lui reviennent. Elle teste les liens qui la maintiennent clouée à la chaise. L’épaisse corde gruge la chair de ses poignets au moindre mouvement, mais elle ne cède pas. Le contraire l’aurait étonnée. Phoenix n’est pas du genre à permettre quoi que ce soit à ses victimes sans que ce soit à son avantage.

La porte s’ouvre alors sur son tortionnaire. L’homme lui demande si elle a faim pendant qu’il pose sur une petite table un plateau de sushis et une bière. Blanche se contente de l’observer en haussant les sourcils. C’est mal me connaître s’il croit que la nourriture peut me faire flancher. Elle détourne les yeux alors qu’il s’empiffre goulument, mais ne peut se soustraire aux bruits exagérés que produit sa bouche.

-Porc, marmonne-t-elle, mais il l’ignore.

- Ah oui, commence-t-il sur le ton de la conversation, un de vos amis ne devrait pas tarder à vous rejoindre, un certain Petrov, mon ami Viper est parti à sa rencontre. J'espère que nous ne vous ferons pas trop attendre. À moins que vous ayez des informations pour nous, sur Asag… Ou sur Faith Lehane…

Blanche relève la tête, mais il ne lui laisse pas la chance de rétorquer et quitte la pièce. Il bluffe, il bluffe, il faut qu’il bluffe. Elle connaît les méthodes de Phoenix, s’il décide de s’en prendre à Anton Petrov…. Mais il est bien protégé, il s’en est tiré lorsqu’un gang de rue s’en était pris à lui. Sauf qu’il était au courant de l’attaque du gang, il n’était pas seul…. Blanche laisse s’échapper un soupir. II faut qu’il bluffe…. Elle relève soudainement la tête. Phoenix avait mentionné Faith, pourquoi? Elle revoit le visage de la brune, son regard déterminé, sa bouche pulpeuse, son nez étroit, le même que Phoenix, à bien y regarder.

-Ils sont parents! souffle Blanche pour elle-même.

Au même instant, la porte métallique émet son grincement habituel et entre un homme que la démone ne connaît pas. Il ne dit rien, se contente de replacer les instruments de torture sur la petite table tout près d’elle. Sa bouche s’assèche alors qu’elle voit se dessiner son calvaire.

-Tu me détaches ou tu comptes faire ça comme un lâche? lance-t-elle à l’homme avec une arrogance feinte.

-Tu parles maintenant, répond l’homme, mais quand j’en aurai fini avec toi, on pourra te fendre le crâne, tu n’auras plus la force de hurler.

Le calme de sa voix confirme son expérience, et Blanche réprime un frisson. La première incision qui entame sa chair la laisse de marbre, mais bien vite, elle ne peut retenir les gémissements, puis les cris de douleur. Son corps tremblant ne lui appartient plus, mais quelque chose en elle demeure, comme une force bouillonnante qui serait immunisée aux sévices que subit sa chair. La démone sourit : l’oiseau! L’espace d’un instant, la douleur cesse, rien n’existe d’autre que la bête et sa voix qui emplit son esprit et lui donne cette force qu’elle croyait perdue. Elle vivra et cet homme périra. Pourvu qu’il la touche encore assez longtemps, une fièvre terrible l’emportera dans quelques jours, lui et tous ceux qui oseront l’entamer.

Soudainement, tout s’arrête. Blanche perçoit la voix de son tortionnaire sans toutefois saisir ses paroles. Un film de sueur recouvre sa peau meurtrie. Toujours liée à sa chaise, sa chair ravagée par de cruels sévices, il lui semble ne s’être jamais sentie aussi forte. L’homme part, un autre revient et lui injecte un sérum. Ses forces la quittent pour ne laisser que l’obscurité et le vide.

Un cri la sort de sa torpeur, une voix qu’elle connaît sans la reconnaître. La porte de sa cellule s’ouvre alors et Phoenix jette sur le sol la masse d’Anton Petrov avant de refermer derrière lui dans un fracas métallique.

-Non non non non non non non, répète Blanche en fixant, les yeux écarquillés d’horreur, le corps de Petrov étendu devant elle.

Ce dernier rampe jusqu’à elle, ses jambes disloquées traînant derrière lui. Non sans efforts, il parvient à extirper un couteau, le seul qu’ils n’ont pas pu lui prendre, et d’un geste pénible mais mesuré, tranche la corde qui lie Blanche à la chaise. Celle-ci s’effondre aux côtés de son ami, sanglotant des propos incompréhensibles mêlés d’excuses alors qu’il la prend dans ses bras pour la tenir serrée contre lui.

-Ils veulent des infos sur Asag, parvient-elle à articuler. Kora, c’est elle.

-Vous leur avez dit quelque chose?

Blanche secoue la tête doucement. Petrov dépose un baiser sec sur son front avant de s’écarter légèrement pour la regarder dans les yeux.

-Il vous cherche, Asag, et activement. Dites-leur n’importe quoi s’il le faut, mais ne mourez pas avant qu’il vous trouve. Votre perte le ravagerait.

Blanche ne fait rien pour empêcher les larmes de rouler sur ses joues crasseuses. Elle enfonce son visage dans la poitrine de Petrov et respire son odeur de cuir et de sueur.

-Il nous trouvera, murmure-t-elle.

-Ne soyez pas naïve, chuchote l’homme en l’étreignant davantage. Ce salopard ne me gardera pas vivant longtemps. Vous devrez rester forte.

Il retient la démone contre lui malgré ses faibles mouvements de protestation. Pendant un court moment volé à l’horreur de l’existence, ils demeurent ainsi enlacés, leurs corps emmêlés comme ceux de deux jeunes amants. La porte s’ouvre alors dans un fracas qui leur arrache un frisson d’effroi.

-Ça y est, tu as pu dire adieu à ton ami? tonne la voix narquoise de Phoenix.

Leur étreinte est rompue alors que l’homme soulève Petrov du sol comme s’il s’agissait d’un petit enfant.

-Veux-tu voir à qui tu as affaire, chérie?

Les yeux de Blanche passent du sourire carnassier de leur bourreau au visage de Petrov, de plus en plus rouge à mesure que la prise de Phoenix se ressert autour de sa gorge. Alors, la main de l’homme prend feu, et c’est tout le corps de Petrov qui s’enflamme, mais la tête demeure étrangement intacte. Blanche ne peut détacher son regard de cette masse de chair qui noircit alors que les mouvements du corps se font plus spasmodiques pour s’arrêter complètement. Un cri retentit dans le vacarme des flammes sans que la démone comprenne qu’il provient de sa gorge à elle. Une odeur écœurante emplit la pièce, s’infiltre dans la bouche. Le visage de Petrov est tordu par une terreur sans nom. D’un mouvement brusque, Phoenix détache la tête du reste du corps et la dépose sur la petite table de métal, le regard mort tourné vers la démone. Celle-ci, n’en pouvant plus, vomit devant elle.

-Le prochain sera ton amant, l’avise Phoenix avant de la laisser seule avec le cadavre carbonisé de Petrov, un sourire sadique retroussant ses lèvres.

Blanche demeure immobile assise à même le sol, ses jambes repliées sous son menton en un semblant de réconfort. Ses membres tremblent au point où chaque frisson est douloureux, mais ce n’est rien en comparaison avec la perte de son ami. Une quinte de toux l’assaillit et elle s’écroule sur le sol. Elle rampe alors jusqu’au cadavre décapité d’Anton Petrov et s’étend à ses côtés, sa tête posée contre sa poitrine noircie. Elle se maudit pour sa mort, elle maudit Asag, sans qui rien de cela se serait arrivé, mais par-dessus tout, elle maudit Phoenix, et cette salope de Kora. Elle les aurait tous, puis elle vivrait sa vie, heureuse avec Spike, et rien d’autre ne compterait. Elle inspire un coup, l’odeur de chair brûlée emplit ses poumons, et elle ressent la présence de l’oiseau. Elle passe une main dans sa chevelure pour en cueillir une plume ébène qu’elle sert entre ses doigts humides. Elle les aurait tous.

Suite à l’appel de l’amie geek de Spike, ils avaient une nouvelle piste, et une adresse précise d’un bateau. Le vampire décida aussitôt d’y aller pour retrouver Blanche. Morpheus reçu dans la foulé un appel, et choisit de son côté de rejoindre son patron. Anael le suivit, quant à la tueuse, elle ne se posa pas la question et choisit de poursuivre les recherches avec le blond décoloré. Déjà il paraissait faire confiance à son interlocutrice qui lui avait donné la dernière info, ensuite Faith ne voulait pas le laisser seul… quelque chose lui disait qu’elle pourrait malgré tout lui être utile.

Ils quittèrent le cimetière, elle sur sa moto, lui avec sa voiture et ils se retrouvèrent à une dizaine de minutes à pied de l’endroit où se trouvait le bateau, histoire d’essayer d’arriver un peu discrètement. En silence, ils prirent la direction de ce qu’ils cherchaient. Mais ils n’eurent pas dépassé deux entrepôts que plusieurs démons les attaquèrent. La première intuition de la tueuse fut qu’ils les attendaient. Mais ce n’était pas le moment de se poser la question, et le combat démarra. Sans qu’elle ne s’en rende compte au départ, seul un démon s’en prit à elle, les autres s’opposèrent aussitôt à Spike. Malgré l’absence de ses pouvoirs, elle réussit à prendre le dessus sur le monstre et finit par l’achever avec le sentiment étrange que les choses avaient été trop faciles… et la ruelle était maintenant déserte… Plus d’autres démons, plus de Spike…

« C’est un piège » souffla immédiatement l’instinct de la brune, qui pourtant prenait déjà la direction du bateau comme prévu… Peut-être qu’elle avait maintenant tellement peu d’importance sans ses pouvoirs qu’ils avaient préféré la planter là ? Mais pourquoi alors ne pas simplement la tuer ? Il n’y avait pas de raison que les démons se montrent particulièrement cléments envers elle…

Elle continua d’avancer, la main sur son poignard, redoublant de vigilance et attentive au moindre bruit. Pendant quelques secondes, elle hésita à s’écarter pour appeler Darkar, sa force et sa puissance auraient pu être utiles au lieu de se jeter dans la gueule du loup… Mais elle repoussa bien vite cette idée, elle n’avait pas besoin d’aide, elle saurait se débrouiller… et puis elle ne devait pas perdre de temps, elle n’avait aucune idée de ce qu’ils pouvaient vouloir à Spike, mais ne pas retrouver son corps ou ne serait-ce qu’un petit tas de cendre n’étaient franchement pas bon signe.

Pendant quelques minutes, elle resta cachée, en retrait, pour observer le bateau. Il y avait de la lumière, il semblait y régner une certaine activité. Des hommes, du moins en apparence, faisaient des aller-retours sur le pont pour surveiller les environs. Avec ses pouvoirs, elle  serait allée de front, sans se poser de questions… maintenant elle devait se montrer plus discrète. Elle s’éloigna à nouveau pour grimper sur un autre bateau à proximité, et au milieu de la nuit, elle passa d’une embarcation à une autre jusqu’à parvenir à l’arrière du navire où étaient détenus Blanche et sans doute Spike maintenant.

Une fois encore les choses paraissaient trop faciles… et un certain malaise continua de gagner la brune. Pourquoi les gardes semblaient si peu vigilants, la laissant arriver jusqu’à un des escaliers permettant de gagner l’intérieur ? Subitement, elle rebroussa chemin, changeant de plan. Quoi qu’il se passe dans ce bateau, elle n’allait pas leur rendre les choses faciles. Elle saisit l’un des hommes par la gorge, plantant la lame sur celle-ci et appuya. L’homme commença à réagir pour se défendre, mais très rapidement arrêta tout mouvement, ne cherchant pas à l’attaquer.

« Qui dirige ce bateau ? Pourquoi personne ne m’attaque ? » murmura la brune pour ne pas alerter les autres. L’homme resta silencieux, elle insista un peu plus sur le couteau.

A peine l'appel de Lisbeth reçu, le vampire partie sur les chapeaux de roues, direction l'adresse donnée par cette dernière. A son grand soulagement le démon reçu un appel semblablement plus important que Plume pour lui et partie avec Anaël sans demander son reste.
La nuit n'était pas plus noire, plus froide ou plus calme que la moyenne, mais pour Spike elle était infernale. Il se demandait depuis combien de temps exactement elle était entre les mains de Kora et surtout si elle était toujours en vie. Si ça se trouve ils faisaient tout ça pour rien, ils retrouveraient le corps inanimé de la brune au fin fond de la cale d'un de ces navires dont le ventre regorge de souris. L'oiseau, lui, aurait sûrement trouver un autre corps à exploiter alors que sa bien aimée airerait dans les limbes ou dans une de ces multiples dimensions démoniaque existantes.
Spike tirait sur la troisième cigarettes allumées durant ses 10 minutes de trajets interminable, avant de sortir de sa voiture. A peine dehors, il senti déjà des odeurs de sang, d'urine et de créature en tous genre qui lui donnait envie de vomir, il rejoignais la tueuse un peu plus loin près des quais. Mais à peine arrivé à quelques mettre du navire bien garder, un bon nombre de démon les attendaient. L'un alla s'occuper de Faith alors que les six autres, en sur nombres évident, encerclaient le vampire qui tenta dans un premier temps de se défendre. Mais très vite le sur nombre se fit sentir, et leur organisation également. Chacun leurs tour ils commencèrent à le ruer le coup et après quelques minutes qui lui semblèrent une éternité, Spike ne vit plus que du noir autour de lui, et le goût du sang emplir sa bouche, son sang.
Les démons traînèrent le corps du vampire dans un navire et le jetèrent sur le sol froid et sale d'une cale du bateau. Dans les vapes, il ne su pas tout de suite où il se trouvait, les yeux fermer et les mains semblablement attacher dans le dos ainsi que ses pieds ligoté entre eux, il ne pouvait et ne tenta pas non plus de se relever. Ce qui le fit réagir fut l'odeur du sang, un sang qu'il connaissait bien, trop bien, il n'osa pas ouvrir les yeux tout de suite, par peur de ce qu'il pourrait voir et ce malgré la voit qui venait à ses oreilles. Une voie tremblante mais toujours aussi douce, comme une musique qu'on ne se lasse pas d'entendre, ça le rassurait, elle n'était pas morte finalement.

- Comment vas-tu amour?

Lui demanda-t-il calmement, sur le ton de la conversation alors qu'il commençait à regarder tout autour d'eux, à calculer le nombre de sortie et surtout espéré en silence que Faith viendrait attend pour les aider, car il fallait dire ce qu'il en était, ils étaient vraiment mal barré.

- Faith est dehors… Elle va nous sortir de là.

Lui annonça-t-il faussement convaincu lui même.

- Et même si ça me tue de l'avouer, Asag nous cherche aussi, enfin toi surtout, moi à la rigueur, que je crève il s'en fou, surtout son toutou de Morphéüs, je l'ai rencontrer, je me demande comment ton patron peut bien s'handicapé d'un tel fardeau.

Il tentait de détendre l'atmosphère des plus lugubre avec quelques blague des moins drôle.

Alors qu’elle attendait avec impatience une réponse du démon qu’elle menaçait de son arme, une voix retentit dans la nuit. Elle n’avait pas besoin de relever la tête, de le voir pour savoir qu’il s’agit de lui. Elle ne l’avait pas vu depuis plus de quinze ans mais elle pouvait reconnaître sa voix, sans doute un peu plus mature. Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, ses doigts se firent moins fermes sur le poignard qu’elle tenait.

Elle mit plusieurs secondes avant de porter son regard vers la voix et croiser la silhouette de son frère qui se rapprochait. Elle pouvait maintenant voir ses traits. Il semblait plus…combattant. Sa carrure était devenue athlétique, voire massive. Son visage s’était clairement durci. Une partie d’elle réalisa immédiatement que quelque chose n’était pas normal… Le temps semblait s’être arrêté pour lui, il n’aurait pas dû garder ces traits d’un trentenaire… Elle côtoyait suffisamment de démons pour en déduire une seule chose : il n’était plus humain.

« Enix… »

Le surnom qu’elle lui avait donné toute petite lui vint spontanément aux lèvres. Sa voix, hésitante, presque tremblante, trahissait sa surprise. Elle n’avait pas pensé le revoir un jour, pas après tant d’années… Le jour où elle avait rejoint son observatrice, elle avait définitivement tiré un trait sur sa famille, elle n’avait jamais cherché à avoir des nouvelles, de lui ou de leur mère. Elle ne voulait plus en entendre parler…

L’arme tranchante glissa de sa main et tomba dans un bruit presque assourdissant dans la nuit calme. Le démon qu’elle tenait jusque-là en profita pour fuir. Elle ne fit aucun mouvement pour le retenir.

Elle continuait de fixer son frère, comme si elle voyait un revenant, n’écoutant pas ce qu’il racontait au sujet de Kora. Elle réalisa qu’une partie d’elle se réjouissait de le savoir là, à quelques mètres, de l’entendre… Lorsqu’elle en prit conscience, elle voulut fuir.

Mais elle resta là…

« Où sont Blanche et Spike ? »

Avant de poser la question, reprenant ses esprits, souplement, elle récupéra le poignard. Pourtant, elle n’était pas stupide, elle savait qu’elle ne sortirait pas vivante de ce bateau si Enix en avait décidé autrement. Est-ce qu’il serait prêt à la tuer ?

Le vampire tenta de réveiller Blanche à plusieurs reprise, mais malgré quelques réactions de sa par, elle restât inconsciente. Il pouvait sentir son sang imprégner les lieux et lui monter au nez. Il se rappela qu'il n'avait pas prit le temps de se nourrir avant de partir à sa recherche, il se savait plus faible que d'ordinaire. Il put prendre le temps d'inspecter un peut plus la démone du regard, en regardant il comprit pourquoi elle avait lâché prise… Malgré tout le sang accumuler sur son corps, du frais coulait encore d'une blessure plus profonde que les autres, dans un premier temps Spike pensât que sa blessure faite par Kora c'était réouverte, puis mis vite de côté cette idée en calculant le temps passer entre les deux événements, s'en était une nouvelle, c'est salauds avait rejoué la scène. Le vampire tenta de se lever à plusieurs reprise, en vains, ses liens étaient bien trop serré pour qu'il puisse bouger. Il se débâtît comme une bête pourtant avant de laisser tomber. Sa raison se calma un moment, juste assez longtemps pour prendre le temps d'écouter les battement de cœur lent, faible mais régulier de Blanche, elle était en vie… Se qui le fit lâcher un souffle de soulagement jusqu'à ce que la porte de la pièce s'ouvrit pour laisser passer un être frêle, ni homme, ni femme, totalement androgyne qui se dirigea vers la démone, il leva sa tête puis la laissât retomber aussitôt, souriant du résultat. Le vampire se redressa comme il put et s'adressa à la créature.

- Laissez la tranquille bande d'enfoiré! Venez! Vous attendez quoi?!

A sa grande surprise l'être se tourna vers lui, un large sourire aux lèvres lui répondant que c'est bien ce qui était prévue. Après cette phrase trois démons imposant entrèrent dans la petite pièce et se dirigèrent vers le vampire toujours au sol. Sans préavis ils se mirent à le ruer de coups avec un plaisirs palpable. Ce manège dura plus de 10 longues minutes et les oreilles de Spike se mirent à sonné, sans défense, il était à la merci de ses assaillants. Puis une fois le défoulement de violence terminé, l'un d'eux le saluât en lui faisant bien comprendre qu'ils reviendraient. L'androgyne, pour couper tout questionnement au vampires lui dit clairement qu'ils n'attendaient aucunes information de sa par, mais qu'il était dévertissant car leur chef avait déjà ce qu'il était venu chercher. Puis il referma la porte, laissant le vampire dans son sang à tenter de reprendre ses esprits.

Elle n’avait pas cherché à tuer le démon, trop surprise pour réagir. Et puis tant qu’il ne constituait pas une menace pour elle, elle avait tendance à ne plus chercher à les supprimer les monstres, évitant ainsi de se mettre en danger. Mais Enix ne montra pas la même clémence. A quelques mètres d’elle seulement, le démon s’embrasa.

La violence de la réaction de son frère ne la fit pourtant pas davantage réagir. Elle resta là, et l’écouta lui expliquer qu’il n’avait rien de personnel contre Blanche ou Spike et qu’il avait même tenté de ne pas prendre pas à l’enlèvement de la démone, mais qu’il devait protéger l’une des siens… Il lui parla de Dominika, une jeune femme qu’il élèverait depuis des années, alors qu’elle n’était qu’une enfant. Le visage de Faith resta fermé. Elle ne connaissait rien de cette fille, mais l’idée même qu’une gamine grandisse auprès d’Enix la faisait frissonner. Il lui raconta qu’il avait voulu protéger cette enfant… Son intuition, ses souvenirs lui soufflaient le contraire…

Enix se rapprocha d’elle, arrivant à une telle proximité qu’il lui caressa la joue. Une brûlure sur sa peau glacée… Elle s’écarta aussitôt, le regard noir. Il tâcha de s’excuser, il lui raconta qu’il avait retrouvé sa trace à partir de la vidéo diffusée par l’Initiative lors de sa capture, qu’il voulait qu’elle lui pardonne. Il du comprendre qu’elle avait besoin de temps pour accepter son retour, il s’écarta légèrement.

Ce n’était pas dans les habitudes de la brune de rester muette, bien au contraire elle avait souvent tendance à parler trop vite. Mais là, trop de choses la traversaient sans qu’elle parvienne à en sortir le moindre mot. Elle avait envie de lui hurler que toutes ses paroles ne changeraient rien au passé, qu’elle ne pourrait jamais lui pardonner… non pas vraiment ce qui s’était passé entre eux, mais qu’il l’ait ainsi « vendue » à ses « amis » de l’époque… Et dans le même temps, elle avait envie de lui dire de continuer à lui raconter sa vie, ce qui s’était passé pendant son absence… Quelques secondes avec lui, sa voix claire et assurée lui rappelait à quel point sa présence lui avait manqué, comment malgré tout elle se sentait en sécurité auprès de lui parce qu’il avait pris soin d’elle pendant tant d’années.

Elle avait envie de le croire malgré tout, malgré cette boule à l’estomac qui ne la quittait plus, alors lorsqu’il lui proposa d’un geste de le suivre, elle ne réfléchit pas plus et le suivi dans les couloirs étroits du navire. Amarré, celui-ci était calme, on sentait à peine le mouvement de balancier à cause des vagues… Mais une odeur forte parvint jusqu’à elle rapidement… l’odeur de la peur, du brûler…

Enix ouvrit la porte, et malgré l’obscurité ambiante, Faith reconnu la silhouette de Spike, et repéra plus difficilement au sol celle de Blanche. Des marques sombres au sol laissaient deviner du sang… et la violence des coups précédents.

« Relâche-les ! » ordonna-t-elle à son frère. Face à la scène, et à l’urgence de la situation, elle avait repris son aplomb habituel, et se précipita vers Spike pour tâcher un peu naïvement de retirer les chaines qui l’entravaient. Evidemment, sans clefs, sa tentative resta sans effet.

« Si tu es vraiment celui que tu dis, si tu attends vraiment que je te fasse confiance, délivres-les ! » insista-elle à nouveau en reprenant son frère à partie. Elle n’irait pas le supplier, elle se battrait si il le faut, mais c’était à lui de prouver qu’il avait changé, qu’il tenait à elle.

Alors que le vampire ressentait le froid et l'humidité du ventre du navire. Il concentrait son attention sur les souffle court et répété de Blanche afin de garder conscience. Le tout ne lui était pas inconnu,  la douleur, la folie qui pouvait monter en lui, et cette envie...  Bien présente, celle du sang. Plonger un vampire dans une pièce emplie de sang séché et très vite les vieille habitudes remonte à la surface, une partie animale, incontrôlable. C'est ce contre quoi il devait actuellement lutter, il fixait Blanche, et sa seule envie n'etait plus de la libérer de ses chaînes, mais de se sauver lui-même, de s'abreuver directement à son sang coulant au sol. Il n'arrivait pas réellement à croire à ce qu'il allait faire...  En regardant son bras, il remarquat que le liquide rouge coulait au sol sur une distance importante.
Au-dessus de ses forces, le vampire roulat alors sur le côté et avança difficilement vers la flaque qui était au sol. Il hésita un petit moment,  puis, l'instinct animale prit le dessus, tel un animal, il sentit l'odeur cuivré avant de lécher le sol. Un goût délicat et puissant se melangeat à la poussière et les sâlté de la pièce, mais les effets, même amoindries, étaient encore présente. Très vite le froid et l'humidité se transformèrent en chaleur et en monté de puissance. Il tenta de se lever à plusieurs reprises, en vain, et c'etait sûrement mieux ainsi, sinon il ne donnait pas long feu à la vie de sa compagne, il n'etait pas sur de pouvoir se retenir. La puissance était trop exaltante.

Alors qu'il se débattait pour retirer ses chaînes, il entendit quelqu'un arrivé, il tendit ses muscles, mais les relâcherent aussitôt en reconnaissant la voix de la tueuse. Il soupira de soulagement avant de retrouver son humour ancestral.

"C'est pas trop tôt la tueuse, tu as pris ton temps, une façon de te venger?  C'est un peu sadique mais bien jouer. Et c'est qui ton pote?  Ton amant du soir?  Même en mission?  Tu ne changera jamais. Aller enlève moi ça, j'ai du monde a tuer"

- Ha non, c'est pas ton amant….

Ce fut la réaction de Spike à la demande de Faith devant l'homme inconnu. Ils avaient comme quelques chose de semblable, le vampire passa son regard de l'un à l'autre un moment, ils avaient le même regard, et une énergie semblable. Et devant le choix indécis de la tueuse, Spike lui força un peut la patte.

- Aller Faith, on a pas trop le choix là. C'est bon on va t'aider le colosse, mais sort nous de là.

Une fois libre, Spike alla détacher Blanche que le démon du feu prit dans les bras. Le vampire regarda noir quelques seconde le démon, puis se résigna, il n'avait clairement pas la force pour porter sa compagne sur une longue distance et ce n'est pas Faith qui le ferait… La sortie du navire fut bien plus calme que l'entrer, pour le vampire en tout cas, non pas que ça ne lui convenait pas, mais trop calme ce n'était pas nécessairement bon signe non plus. Puis arrivé sur les quais ce qu'il vu lui accrocha un sourire au visage, deux silhouettes féminine décoré de sang s'approchaient d'eux. Il n'avait pas besoin de voir leurs visages pour déjà savoir de qui il s'agissait, il pouvait reconnaître son odeur de là où il était. Il partit tout de suite en leur direction et sans attendre, prit la gothique dans les bras, la soulevant du sol, sentant ses ailes autour d'eux, un baiser sur sa joue et tout le reste était dépeuplé. Il avait toujours eue ce lien entre eux… Cette complicité. Ils en oubliaient presque qu'ils n'étaient pas seul. Après quelques seconde de retrouvailles, Spike reposa Alouqua, sans répondre à sa première phrase si ce n'est pas un sourire.

- ça va princesse. Ils sont avec moi. Je te présente Faith, une tueuse et aussi une amie. Faith voici Alouqua, une très vielle amie et Morrigann… Qui, je ne sais pas ce qu'elle fait ici… Mais c'est une tueuse, vous devriez bien vous entendre.

Puis il se retourna vers Morrigann

-C'est Lis qui t'envoie? Comment va-t-elle? Tu lui dira merci pour ses informations, grâce à elle on a retrouver Blanche.

Puis il alla vers sa compagne, toujours inconsciente… Quant soudain une voiture noire sortie de nul par, un homme trop connu du vampire en sortie accompagner d'une femme et d'un vieux. Morphéüs, Anaël et sûrement ce connard d'Asag pensât le vampire. Le vieillard pas si faible que ça en vu de son Energie s'approchât d'eux. Il remercia l'équipe pour avoir libéré Blanche, enfin Plume comme il l'appelait. Puis Morphéüs prit la démone dans ses bras, Spike aurait bien tenter de l'en empêcher mais il se savait trop faible, et il savait également qu'ils ne lui feraient pas de mal. Blanche était actuellement un poids qui les empêchaient de s'échapper. Il grogna quelques injure vers la mafia, et ce malgré le regard désoler de l'ange, puis sans mots dirent ils repartirent comme si de rien n'était. Tout ce que le vampire savait c'est qu'il reverrait Blanche quant elle sera rétablit, enfin il l'espérait. Il se posa un moment au sol, comme pour reprendre ses esprits… Puis son regard se retourna vers Alouqua, pas besoin de dire mots, sa présence lui suffisait à se sentir déjà mieux malgré la dur soirée qu'il avait passé.

Les premières paroles acides de Spike lui demandant si son frère était son amant d’un soir eurent néanmoins le mérite de rassurer la brune sur l’état du vampire. Avec tout ce sang, elle avait pensé qu’il était davantage blessé… Elle ignora ses paroles avec qu’Enix acceptait de libérer le blond platine et Blanche à la condition qu’ils lui apportent son aide face à la mafia.

Spike du sentir son hésitation palpable, sa réticence même. Elle s’était rarement montrer aussi silencieuse, en retrait… Mais les deux hommes prenaient déjà les choses en main. Enix détruisit la chaine qui entravait le vampire, puis pris Blanche pour quitter le navire. Celui-ci semblait étrangement vide… et ils n’eurent aucune difficulté pour regagner le pont puis descendre sur le quai. Elle les avait suivi, toujours vigilante, mais toujours incapable de réfléchir. Elle réalisait toujours avec difficulté que son grand frère était là, à seulement quelques mètres… Trop de souvenirs, de questions l’envahissaient.

Il déposa Blanche au sol, Spike se rapprocha pour veiller sur elle, tandis qu’Enix de son côté la retrouvait aussitôt malgré la distance qu’elle laissait, restant à quelques mètres. Il lui demanda, le plus naturellement du monde, comment elle allait, si elle était blessée. Cette simple phrase fit remonter une partie de cette colère qu’elle contenait.

« Ne fais pas celui que ça intéresse… et ça fait longtemps que je n’ai plus besoin de toi » répliqua-t-elle affrontant pendant de longues secondes son regard. Elle ne pouvait pas rester en sa présence… Spike et Blanche allaient s’en sortir, elle n’avait plus rien à faire ici… Pendant une seconde, pour la seconde fois de la soirée, Darkar lui vint spontanément à l’esprit… Lui seul savait l’aider à remettre ses idées au clair, en lui parlant, en la questionnant… toujours sans jugement. Mais jamais elle ne pourrait lui parler d’Enix…

Elle allait tourner les talons, fuir au plus loin, lorsque deux silhouettes se rapprochèrent, deux femmes pleines de sang. Sans réfléchir, Faith répondit négativement d’un geste de la tête à son frère. La tueuse, comme Enix, se mirent spontanément sur leurs gardes… Mais rapidement, la brune comprit qu’il s’agissait d’amies de Spike. Les yeux écarquillées, et le visage septique, elle regarda l’une des deux femmes, une démone vu sa tenue particulière, et plutôt raccord avec le style de Spike au passage, saisit carrément le vampire dans ses bras.

Faith n’apprécia pas la façon dont la nouvelle venue se montra carrément désagréable avec elle ou son frère…
« Merci d’être arrivé après la bataille, c’est très utile… La prochaine fois, on ne t’appellera pas si on a besoin » lança-t-elle sur un ton acerbe à la démone malgré le fait que Spike venait de présenter cette Alouqua comme une très vieille amie. Là franchement, elle n’était pas d’humeur à ce qu’on la cherche, et encore moins alors qu’elle avait passé la soirée à tenter de calmer Spike pour qu’il ne fasse pas n’importe quoi, et qu’elle venait tout de même de risquer sa peau pour l’aider à retrouver Blanche.

« Une tueuse ? Sois prudente, c’est une espèce en voie de disparition de nos jours » mi-ironique, mi-plaisantant, elle salua Morrigann. Elle ne la connaissait pas, mais la brune dégageait une forte énergie qu’elle appréciait. Elle ne devait pas être du genre à avoir peur de ses pouvoirs et à se planquer en attendant que le vent tourne… « Si tu as besoin, Spike saura me prévenir » ajouta-t-elle simplement. Il était clair qu’elle n’insisterait pas davantage, de toute façon elle n’avait rien à offrir à Morrigann. La tueuse était plus jeune qu’elle, moins expérimentée, mais clairement beaucoup plus forte qu’elle sans pouvoir…

Ils furent interrompus par une voiture noire qui arriva. Un homme plus âgé mais dont le visage trahissait une force et un calme qui en imposait arriva accompagné de Morpheus et d’Anaël. Ils ne restèrent pas plus de quelques minutes, le temps d’emmener Blanche. L’attention de Faith resta fixer sur Spike, craignant que sa colère contre la mafia ne lui fasse faire n’importe quoi. Mais le vampire se contenta d’aboyer. Les quais redevinrent à nouveau calme.

« Bon maintenant que tes baby-sitter sont là, j’ai plus besoin de rester » conclu simplement la brune pour avertir de son départ. Et sans un regard pour son frère qu’elle n’avait pas cherché à présenter, elle commença à s’éloigner pour retrouver sa moto garée non loin.

Après la discussion entre Lis, Al et elle même, les filles prirent finalement la décision de partire à l'aide de leurs ami commun, le vampire decolorer. Alors que Lisbeth retournait chez elle, Morrigann et Alouqua complice dans leur mission partire vers les quais. Le chemin fût silencieux et rapide, toute deux savaient pourquoi et pour qui elle y allait, pas besoin de grand discussion motivant, Alouqua semblait déjà avoir cerné le sens combatif et fidèle de la jeune tueuse. Même si elle ne connaissait pas beaucoup le vampire dans la vraie vie, elle venait de le rencontré et ne voulait surtout pas que se soit sa dernière rencontre avec le beau blond. Arrivé sur place, elles tombèrent assez vite sur un Comité de bienvenue mélanger de démons et de vampire. Déjà le visage d'ange de la tueuse changeait, le plaisir et la hâte du combat montait en elle et elle ne semblait pas la seule dans cette état. Un coup d'oeil à la succube et le combat commença, contrairement à Alouqua, comme à son habitude la brune se laissait frappé et mal mener, laissant le sang couler de son corps, goûtant au plaisir intense que lui apportait ma douleur qui emplissait son être. Finalement Spike n'avait pas si tors que ça lors de leurs dernière rencontre, les tueuse étaient faite pour dansé avec la mort, et elle adorait ça, mais certainement pas accepter que cette dernière mène la danse. Après un dernier coup qui la mit enfin dans un État second son rire cristallin se fit entendre au oreilles de tout le monde et même Al ne pouvait pas l'ignorer... La tueuse riait, s'amusait de sa douleur et reprenait enfin la force dont elle avait besoin.
Après temps de coup, temps de douleur il était temps que se soit aux autres de souffrir expéditivement. Elle se releva, branlente mais toujours apte, ses coups se firent alors précis et létale. Ses lames caché ici et là sortaient de l'ombre, une lame au bout de sa bottine transperça le crâne d'un démon qui tomba raide mort alors qu'un pieu sortant de sa manche réduisait en poussière un autre vampire, le tout semblaient finalement chorégraphié, et quelque minutes plus tard plus rien, le calme plat... À elles deux elles avaient tuer une dizaine de créatures, la satisfaction du travail accompli se lisait sur le visage meurtrie de la tueuse, et elle sourit à la demone qui semblait elle aussi y avoir pris un certain plaisir. Comme quoi il n'etait pas toujours nécessaire de bien connaitre ses alliés pour s'entendre, elle n'etait pas intervenus quand Morrigann était en surnombre comme s'il savait au plus profond d'elle qu'elle s'en sortirait et elle l'amirait pour ça. Elle était tout ce dont elle avait besoin lors d'un combat, quelqu'un qui n'est pas toujours là à veiller ses arrière et la surproteger.
Alors qu'elles reprenait la route vers le navire, Morrigann donna un petit coup de coude à Alouqua pour lui montrer qui était quelques mètres plus loin, Spike et ses amis s'en étaient finalement sortie. Alors que la démone accélérait le pas, la tueuse resta en retrait, reprenant des forces également, puis le vampire vint lui parler.

- tu connais Lis, toujours à s'inquièter pour rien.

Lança Morrigann sur le ton de l'humour au vampire.

-Mais je suis rassurer que tu ailles bien.

Puis avant de pouvoir continuer toute conversation un groupe vint prendre la jeune femme inconsciente, Morrigann, malgré ses douleur se prépara tout de suite au combat mais devant les injures et la résiliation de spike ne fit rien.... Elle n'etait rien ici, juste une aide supplémentaires, pas une amie, pas une ennemis, juste un soutien. Puis elle reconnue la tueuse qui était là, faith Lehane. Alors qu'elle partait elle fit signe à Al et Spike et remonta à la hauteur de la tueuse.

- Faith? Morrigann. Ça te dit un verre? Histoire de se changer les idées? Et parler un peu... Je n'ai encore jamais rencontrer d'autres tueuse pour dire vrai. Mais si tu veux pas tiens... Ma carte. Juste au cas où.